CAN 2022 : Burkina Faso-Tunisie, les survivants ont de l’ambition

 

Malmené par le Covid-19 au premier tour de la CAN 2022, le Burkina Faso a fait face et se retrouve parmi les huit meilleures équipes d’Afrique. La Tunisie, elle, a beaucoup souffert au premier tour avant de scalper l’ogre nigérian en huitièmes de finale. Mais de ces deux sélections forgées dans l’adversité, seule une verra le dernier carré. 

De notre envoyé spécial à Garoua,

Les quarts de finale de la CAN 2022 s’ouvrent ce dimanche 29 janvier avec, pour commencer, Gambie-Cameroun à Douala, puis Burkina Faso-Tunisie à Garoua. Les Étalons et les Aigles de Carthage n’ont plus croisé le fer depuis cinq ans et un jour. C’était lors des quarts de finale (déjà) de la CAN 2017. Et ce 28 janvier-là, à Libreville au Gabon, les Burkinabè l’avaient emporté en marquant dans les dix dernières minutes (2-0).

À l’heure des retrouvailles, difficile de dégager un favori. Ces deux équipes ont pour point commun d’avoir vécu des passages compliqués depuis le début de la compétition au Cameroun. Et d’avoir réussi à se hisser jusqu’en quarts malgré tout. 

Bertrand Traoré et Dayo Issoufou incertains

Après avoir dû composer plusieurs fois sans nombre de joueurs importants car positifs au Covid-19, surtout en début de CAN, le Burkina Faso se présente enfin au complet, ou presque. « Les garçons ont tous été testés négatifs », nous a confirmé le sélectionneur Kamou Malo à l’entraînement, à la veille du quart de finale. Mais le technicien a quand même quelques soucis à gérer.

Il y a un peu de fatigue dans les jambes burkinabè après la prolongation et la séance de tirs au but contre le Gabon au tour précédent. « Nous sommes dans une bonne séquence de récupération », nuance Kamou Malo. Le vrai problème se situe ailleurs : « On déplore quelques incertitudes liées à des cas de blessures musculaires. »

L’entraîneur ne fait pas de mystère. « Bertrand Traoré et Dayo Issoufou sont aux soins et s’entraînent à l’écart du groupe », révèle-t-il. Le capitaine et le vice-capitaine pourraient manquer à l’appel. Le staff médical est à l’œuvre et réserve encore son « verdict final ».

Les blessures d’Issoufou et Traoré ne sont pas idéales avant de se mesurer à une « très bonne équipe » de Tunisie, concède Kamou Malo. « Elle joue un football homogène, elle est très compacte dans les blocs et elle est très bien placée tactiquement », observe le sélectionneur, qui s’attend à trouver dimanche une « grosse équipe » face à lui.

« Parfois, ce n’est pas le plus fort qui gagne »

C’est que les Aigles de Carthage ont impressionné face au Nigeria en huitièmes de finale. Après une victoire et deux défaites dans le groupe F, les Tunisiens n’avaient clairement pas les faveurs des pronostics avant de se mesurer aux Super Eagles, qui avaient eux remporté leurs trois rencontres du premier tout. Et pourtant, c’est bien la Tunisie qui est sortie victorieuse de ce match, avec un but signé Youssef Msakni.

Un résultat qui n’était « pas une surprise » pour Mondher Kebaier. « On y croyait dès le début. Plusieurs voulaient enterrer l'équipe de Tunisie, personne ne croyait qu'elle était capable de gagner contre le Nigeria. On a abordé le match avec beaucoup de confiance, avec un esprit de guerriers. Notre plan de jeu a fonctionné », apprécie le sélectionneur, qui insiste : « C’était mérité. »

Mondher Kebaier ne change rien à ses ambitions annoncées avant même le début de la CAN : oui, la Tunisie veut jouer les premiers rôles et se battre pour le titre. « On y croit, on a confiance en nos moyens », répète-t-il. Mais le Burkina Faso, qui se dresse sur la route de son équipe, n’est pas pris à la légère. Le coach a fait ses devoirs et connaît la valeur des Étalons.

« Cette équipe a joué deux fois contre l'Algérie (en 2021 en éliminatoires de la Coupe du monde, ndlr). Elle a fait 1-1 chez elle et 2-2 à l'extérieur. Contre le Cameroun, elle a fait un match exceptionnel. C'est une équipe très solide, avec un bloc compact. Elle place des contres très dangereux. Il faudra être patient et jouer notre football pour faire la différence. » Mondher Kebaier glisse que « parfois, ce n’est pas le plus fort qui gagne » dans les matches à élimination directe. De quoi rajouter un peu plus d’intérêt à ce quart de finale en forme de remake de 2017.