N° 23 - Août 2015

 
Editorial : donner sa vie pour la mission

 

Les mois d’hivernage sont la plupart du temps choisis pour célébrer les vœux, les jubilés d’argent ou d’or et les Ordinations sacerdotales et diaconales. Ce numéro 23 de « Baobab Échos » rendra compte des Ordinations sacerdotales de nos quatre confrères : Léon Yoro Kaboré, Michel Ouedraogo, Gautier Sokpo et Simplice Traore, respectivement à Mogtedo, Bam, Lomé et Touba.

Chez les religieuses et religieux, au Burkina Faso et au Mali, la moisson a été très abondante. On en parle dans les « Joies et peines de l’Église Famille », pages 11-12 de ce numéro.

Nous avons fêté toute cette année, la vie consacrée. Plusieurs diocèses préparent ou ont déjà célébrés avec le 15 août, dans la sous-région, des fêtes de la vie consacrée pour clôturer une année déjà riche en événements de toutes sortes autour de la vie consacrée, dont le grand rassemblement à Rome où plusieurs de nos confrères se trouvaient.

Un grand guide spirituel, le Père Timothy Radcliffe, op, écrit sur le site dominicain du Québec, une réflexion sur les vœux. Elle vaut tout aussi bien pour tous les autres engagements : nos Serments missionnaires et tous les autres types d’engagements dans les

Instituts. Voici ce qu’il écrit avec plein de bon sens : « Si nous voulons affronter les défis immenses et passionnants d'aujourd'hui, renouveler ce sens de l'aventure de la vie consacrée, alors nous devrons considérer plusieurs aspects de notre vie… On dit souvent que les vœux ne sont qu'un moyen. Mais les vœux ne sont pas un moyen dans un sens strictement utilitaire, comme une voiture peut l'être pour aller d'un endroit à l'autre. Les vœux sont des moyens en vue de faire de nous des gens vraiment missionnaires. Saint Thomas d’Aquin dit que tous les vœux ont pour fin la caritas, l'amour, qui est la vie même de Dieu. Ils servent leur propos à la seule condition de nous aider à grandir dans l'amour, de sorte que nous puissions parler avec autorité du Dieu d'amour. Les vœux sont en contradiction fondamentale avec les valeurs principales de la société, en particulier avec celles de la culture de consommation qui devient rapidement la culture dominante de notre planète. »

Nous nous souvenons peut être que le Saint Pape Jean-Paul II, en octobre 2000, pour la journée mondiale missionnaire rappelait que le missionnaire doit être un contemplatif s’il veut annoncer le Christ de manière crédible. « L'engagement missionnaire jaillit comme un feu d'amour de la contemplation de Jésus et de la fascination qui émane de lui. Le chrétien qui a contemplé Jésus - Christ ne peut se sentir que frappé par sa splendeur (cf. Vita consecrata, n. 14) et témoigner de sa foi dans le Christ unique Sauveur de l'homme. Quelle grande grâce est cette foi que nous avons reçue comme don d'en-haut, sans mérite de notre part! (cf. Redemptoris missio, n. 11). Cette grâce devient à son tour source de responsabilité. C'est une grâce qui fait de nous des annonciateurs et des apôtres: c’est pourquoi je disais dans l'Encyclique Redemptoris missio que "la mission est un problème de foi, elle est précisément la mesure de notre foi en Jésus-Christ" (n. 11).

 

Et également: "Le missionnaire, s'il n'est pas un contemplatif, ne peut annoncer le Christ d'une manière crédible" (n. 91)

La tonalité est donnée… Si l’année de la Vie Consacrée s’achève, elle aura porté beaucoup de fruit. Et notre prochain Chapitre saura en tirer de belles leçons pour notre avenir missionnaire.

En particulier, l’année de la Vie Consacrée nous aura rappelé, à nous les missionnaires, comme à tous les autres Instituts, la place de notre engagement qui a pour fin la Caritas comme le disait Timothy Radcliffe en reprenant les propos de Saint Thomas d’Aquin. Quant au pape Saint Jean-Paul II, son encyclique « Redemptoris Missio », a souligné avec profit l’importance de la contemplation, de la prière, dans nos vies. Le temps de l’hivernage, c’est souvent l’occasion pour nous de nous arrêter et de faire retraite. Que ce soit un temps de silence, de reprise, de confirmation de l’appel que nous avons reçu pour la Mission. Et à ceux qui se trouvent en congé, qu’ils prennent le repos nécessaire car… la moisson attend !!! 

Pères Ignatius Anipu et Luc Kola

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