kiye2021
 
 
L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°33 du dimanche 27 mars 2022 :
Comme ce fils cadet, rentres en toi-même pour sentir la laideur du peché, de la trahison d’un confident, d’un proche, d’un ami, d’une ou d’un fiancé etc,
et renonce toi aussi à ce mal (Une réflexion du Père KIYE M. Vincent, Mafr)
Évangile : Luc 15, 1–3, 11–32
« Il rentra alors en lui-même : ‘Combien d’ouvriers de mon père, se dit-il, ont du pain plus qu’il n’en faut, et moi ici je meurs de faim. Je vais me lever, retourner vers mon père… » (Luc 15, 18-19)
Et toi, qu’attends-tu pour rentrer en toi-même et prendre la décision de renoncer au mal ?
 Bien-aimés dans le Seigneur, que nous ayons choisi ce verset comme centre de gravité autour duquel gravite notre réflexion de ce dimanche n’est pas anodin. Cela révèle toute l’orientation que nous voulons donner à notre méditation, centrée sur le discernement personnel avant d’agir. Eh bien c’est la l’attitude du fils cadet qui retient notre attention, lui qui rentre en lui-même et fait un discernement qui aboutit à une décision radicale de retourner vers son Père. Voilà une attitude attendue de chaque chrétien chaque jour qui passe et de façon particulière, en ce temps de Carême : prendre la décision de revenir vers le Père.
Frères et sœurs en Christ, la liturgie du dimanche passé nous révélait que refuser de revenir au Seigneur avait une conséquence néfaste directe, à l’exemple de ce qui arriva aux anciens du Peuple d’Israël dont les cadavres étaient restés dans le désert (1Corinthiens 10,5) y compris les Galiléens  qui avaient été massacrés par Pilate sans oublier les 18 personnes de Siloé sur qui la tour tomba, la liturgie de ce quatrième dimanche de Carême prend le contrepoids de cela. Elle nous montre l’exemple d’un pécheur qui revient au Seigneur et est célébré comme un digne fils. La liturgie de ce dimanche nous révèle que nous pouvons nous tromper vis-à-vis de Dieu, nous pouvons l’offenser, ne nous gênons pas de revenir vers lui. Car le retour d’un égaré fait toujours plus de joie à Dieu que le non-retour.
Oui chers frères et sœurs en Christ, l’exemple de ce fils cadet est très parlant pour notre vie de chaque jour. Par-delà l’aspect spirituel, nous y apprenons la valeur d’un bon discernement dans notre vie. Si nous nous égarons souvent, si nous allons de mal en pis, et même disons-le, si nous commettons trop de mal dans notre vie, cela est souvent dû à un mauvais discernement. Savoir s’apprécier dans le temps et dans l’espace. C’est ce que ce fils cadet de l’évangile fît en son temps. L’évangile nous dit qu’ « Il rentra alors en lui-même : ‘Combien d’ouvriers de mon père, se dit-il, ont du pain plus qu’il n’en faut, et moi ici je meurs de faim. Je vais me lever, retourner vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le Ciel et devant toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils… » (Luc 15 17-20) Et toi, as-tu vraiment le temps de rentrer en toi-même pour l’acte que tu veux poser contre ton prochain ? Rentres en toi-même pour voir combien ton mari t’aime, combien ta femme t’aime ; cela te retiendra du mal que tu veux commettre contre lui. Rentres en toi-même pour voir combien Dieu ne cesse de te pardonner chaque fois que tu pêches. Cela te donnera le courage de pardonner. Rentres en toi-même pour voir comment il est beau de vivre en frères et sœurs. Cela te donnera le goût de tisser et soigner les relations. Rentres en toi-même pour sentir la douleur de la trahison d’un confident, d’un proche, d’un ami, d’un frère, d’une ou d’un fiancé etc, et renonce toi aussi à la trahison. Rentres en toi-même pour sentir la laideur du mal subi, et apprends toi aussi à renoncer au mal. Rentrons en nous-mêmes avant de poser un acte envers l’autre. Cela nous épargnera beaucoup de mal.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Mafr
Paroisse de Nioro du Sahel, diocèse de Kayes
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L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro n°34 du dimanche 03 avril 2022 : L’homme en tant qu’enfant de Dieu est plus que ses actions mauvaises (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr)

Textes du jour :

Première Lecture : Isaïe 43, 16–21

Deuxième Lecture : Philippiens 3, 8–14

Évangile : Jean 8, 1–11

 

Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du Sahel, dans le diocèse de Kayes au Mali

« Que celui d’entre vous qui n’a pas de péché lui jette la pierre le premier. » (Jean 8,7)

Bien-aimés dans le Seigneur, que condamnons-nous lorsque notre prochain arrive à poser un acte mauvais à notre égard ? C’est lui que nous condamnons ou bien son acte ? Voilà la nouvelle vision de choses à laquelle Jésus nous invite dans l’évangile de ce jour. Oui,  il y a une grande différence entre dire à quelqu’un que ses idées ou que ses actions sont mauvaises et le condamner tout entier. Malheureusement, c’est ce que nous faisons souvent. L’homme en tant qu’être humain est enfant de Dieu. Par contre, ses idées et/ou ses actions viennent de lui en tant qu’être en situation, en tant qu’être-là. Ici donc, il agit en rapport avec son environnement qui a une influence sur lui. C’est cette logique que Jésus utilise devant cette femme prise en flagrant délit d’adultère. Dans cet épisode Jésus est à la fois exigeant et miséricordieux envers la femme certes. Cependant, disons-le, il nous apprend une nouvelle vision de chose, une nouvelle façon de regarder et de juger les autres, basée sur l’exigence de différencier l’homme de ses actes. Car souvent nous condamnons sans laisser de marge pour le changement et la miséricorde. Jésus nous demande ici de faire un saut qualitatif dans le quotidien de notre vie par des nouvelles façons de voir les choses.

Les plus anciens manuscrits de l’évangile de Jean ne contiennent pas le passage 8.1-11. Certains pensent que ce passage viendrait d’autres sources dont celle de l’évangile de Luc et aurait été inséré plus tardivement dans le texte de Jean. Certes. Ne nous attardons pas trop là-dessus.

En effet, si Jésus fait preuve de tant d’égards pour cette femme et s’il refuse de la condamner comme le font les hommes de notre temps, est-ce parce qu’il considère que son péché est sans gravité ? Loin de là. Comprenons cependant que Dieu se sert d’autres moyens pour ramener à la foi, ceux qui se détournent de lui, pour conduire les pécheurs au repentir et pour les purifier par la souffrance.

Ces pharisiens aujourd’hui c’est chacun de nous lorsque nous nous condamnons sans faire la part de choses entre l’acte et la personne. S’il est vrai que le temps de Carême que nous avions commencé depuis le mercredi des Cendres nous invite à la conversion, le sommet de cette conversion est celle de nos pensées ou de notre logique de penser. Nous inscrire dans la logique de la miséricorde de Dieu, voilà ce qui fera de nous des créatures nouvelles qui réjouit Saint Paul dans la deuxième lecture lorsqu’il se réjouit en Jésus-Christ disant : « tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. »

Oui, s’inscrire dans la logique de Dieu garantit l’option d’une nouvelle humanité où l’homme est considéré comme enfant de Dieu bien au-delà de ses actes. C’est ici le lieu de notre conversion, c’est ici le lieu de considérer nos anciennes façons de regarder et de juger nos frères et sœurs comme des balayures. Le nouveau monde, la nouvelle humanité des convertis n’est possible que lorsque nous changeons nos regards et notre façon de juger les autres, en nous inscrivant dans la vison béatifique de Dieu qui, comme nous le reprend le prophète Isaïe, nous invite à faire ce saut qualitatif lorsqu’il dit :« ne parlez plus de ces faits anciens, cessez de penser aux événements du passé, car voici que je fais une chose nouvelle » (Is 43, 18-19)

Demandons la grâce de la conversion de nos regards et de notre façon de juger les autres. Amen

 Le Seigneur soit avec vous !

Père KIYE Mizumi Vincent, Mafr

Paroisse de Nioro du Sahel, diocèse de Kayes

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