L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro n°34 du dimanche 03 avril 2022 : L’homme en tant qu’enfant de Dieu est plus que ses actions mauvaises (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr)
Textes du jour :
Première Lecture : Isaïe 43, 16–21
Deuxième Lecture : Philippiens 3, 8–14
Évangile : Jean 8, 1–11
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Nioro du Sahel, dans le diocèse de Kayes au Mali
« Que celui d’entre vous qui n’a pas de péché lui jette la pierre le premier. » (Jean 8,7)
Bien-aimés dans le Seigneur, que condamnons-nous lorsque notre prochain arrive à poser un acte mauvais à notre égard ? C’est lui que nous condamnons ou bien son acte ? Voilà la nouvelle vision de choses à laquelle Jésus nous invite dans l’évangile de ce jour. Oui, il y a une grande différence entre dire à quelqu’un que ses idées ou que ses actions sont mauvaises et le condamner tout entier. Malheureusement, c’est ce que nous faisons souvent. L’homme en tant qu’être humain est enfant de Dieu. Par contre, ses idées et/ou ses actions viennent de lui en tant qu’être en situation, en tant qu’être-là. Ici donc, il agit en rapport avec son environnement qui a une influence sur lui. C’est cette logique que Jésus utilise devant cette femme prise en flagrant délit d’adultère. Dans cet épisode Jésus est à la fois exigeant et miséricordieux envers la femme certes. Cependant, disons-le, il nous apprend une nouvelle vision de chose, une nouvelle façon de regarder et de juger les autres, basée sur l’exigence de différencier l’homme de ses actes. Car souvent nous condamnons sans laisser de marge pour le changement et la miséricorde. Jésus nous demande ici de faire un saut qualitatif dans le quotidien de notre vie par des nouvelles façons de voir les choses.
Les plus anciens manuscrits de l’évangile de Jean ne contiennent pas le passage 8.1-11. Certains pensent que ce passage viendrait d’autres sources dont celle de l’évangile de Luc et aurait été inséré plus tardivement dans le texte de Jean. Certes. Ne nous attardons pas trop là-dessus.
En effet, si Jésus fait preuve de tant d’égards pour cette femme et s’il refuse de la condamner comme le font les hommes de notre temps, est-ce parce qu’il considère que son péché est sans gravité ? Loin de là. Comprenons cependant que Dieu se sert d’autres moyens pour ramener à la foi, ceux qui se détournent de lui, pour conduire les pécheurs au repentir et pour les purifier par la souffrance.
Ces pharisiens aujourd’hui c’est chacun de nous lorsque nous nous condamnons sans faire la part de choses entre l’acte et la personne. S’il est vrai que le temps de Carême que nous avions commencé depuis le mercredi des Cendres nous invite à la conversion, le sommet de cette conversion est celle de nos pensées ou de notre logique de penser. Nous inscrire dans la logique de la miséricorde de Dieu, voilà ce qui fera de nous des créatures nouvelles qui réjouit Saint Paul dans la deuxième lecture lorsqu’il se réjouit en Jésus-Christ disant : « tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. »
Oui, s’inscrire dans la logique de Dieu garantit l’option d’une nouvelle humanité où l’homme est considéré comme enfant de Dieu bien au-delà de ses actes. C’est ici le lieu de notre conversion, c’est ici le lieu de considérer nos anciennes façons de regarder et de juger nos frères et sœurs comme des balayures. Le nouveau monde, la nouvelle humanité des convertis n’est possible que lorsque nous changeons nos regards et notre façon de juger les autres, en nous inscrivant dans la vison béatifique de Dieu qui, comme nous le reprend le prophète Isaïe, nous invite à faire ce saut qualitatif lorsqu’il dit :« ne parlez plus de ces faits anciens, cessez de penser aux événements du passé, car voici que je fais une chose nouvelle » (Is 43, 18-19)
Demandons la grâce de la conversion de nos regards et de notre façon de juger les autres. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
Père KIYE Mizumi Vincent, Mafr
Paroisse de Nioro du Sahel, diocèse de Kayes
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