Burkina : première visite de Roch Marc Christian Kaboré en Côte d’Ivoire à la fin du mois de juillet

Par Jeune Afrique avec AFP

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré effectuera sa première visite en Côte d'Ivoire, fin juillet, dans le cadre d'un traité d'amitié et de coopération entre les deux pays.

« Aujourd’hui les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina sont excellentes. La preuve : nos gouvernements vont se retrouver au grand complet à la fin de ce mois à Yamoussoukro dans le cadre du traité d’amitié et de coopération. Ce sera une rencontre au sommet », a affirmé le ministre des Affaires étrangères burkinabè, Alpha Barry, en visite en Côte d’Ivoire.

La rencontre se tiendra du 27 au 29 juillet. Ce sommet régulier entre les deux voisins n’avait pas eu lieu en 2015 en raison de tensions diplomatiques.

Exil de Compaoré

Depuis la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, plusieurs dossiers ont empoisonné les relations entre Ouagadougou et Abidjan, très imbriqués économiquement et démographiquement.

Ancien fidèle soutien du président Alassane Ouattara lors de la crise ivoirienne, Blaise Compaoré est exilé à Abidjan, alors que la justice burkinabè avait lancé contre lui un mandat d’arrêt dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara.

Blaise Compaoré a aussi été mis en accusation par le Conseil national de transition – organe législatif sous la transition démocratique – pour sa gestion lors de ses 27 ans de règne.

Alpha Barry a précisé que les autorités burkinabè n’avaient aucun contact avec l’ancien président burkinabè.

Affaire Soro

Autre affaire qui plombait les relations : la justice burkinabè enquêtait sur l’enregistrement d’une conversation téléphonique supposée entre Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina, et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne et ancien chef de la rébellion soutenue par Compaoré.

Dans cette conversation, les deux interlocuteurs parlaient du putsch de septembre 2015 au Burkina, mené par l’ancienne garde prétorienne du président Compaoré, le Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

La présence d’anciens membres du RSP en Côte d’Ivoire avait aussi contribué à tendre les relations.

Lutte contre le terrorisme 

« Nous avons réussi à surmonter ces problèmes », a déclaré le ministre Alpha Barry, indiquant qu’il y avait déjà des rencontres régulières entre les deux présidents en marge des sommets et de nombreuses rencontres ministérielles.

Il a souligné qu’il y a une « union sacrée » et une coopération très forte entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme. En janvier et en mars, le Burkina et la Côte d’Ivoire ont respectivement fait l’objet d’attaques terroristes causant 30 morts à Ouagadougou et  18 dans la station balnéaire de Grand-Bassam.

« Il y a eu des arrestations. Il y a des échanges d’informations. Avec le Mali aussi. Ça a permis de remonter des filières jihadistes, de Bassam jusqu’au nord du Mali en passant par Ouagadougou et le nord du Burkina », a précisé Alpha Barry.

« Presque tous les jours, nos polices et nos forces de sécurité travaillent à déjouer les coups. La préoccupation numéro un de nos États ce sont ces questions de terrorisme, de jihadisme. C’est cela qui est prioritaire, le reste devient secondaire », a-t-il conclu.