Référendum constitutionnel en Côte d’Ivoire: nouvelle mobilisation des opposants

Photo d'illustration. Les supporters du «non» au référendum manifestent à Abidjan, le 22 ocotbre 2016.
© REUTERS/Luc Gnago
 

En Côte d’Ivoire, l’opposition ivoirienne au projet de nouvelle Constitution a organisé une marche ce vendredi 28 octobre, dernier jour de campagne pour le référendum. Cette manifestation n’a pas été autorisée par les autorités ivoiriennes.

Deux marches du front du refus au projet de nouvelle Constitution était organisées ce vendredi 28 octobre à Abidjan. L’une à Adjamé, au nord de la capitale économique, où se sont regroupés plusieurs opposants. L’autre au carrefour Sodeba au sud, où environ 1 000 à 1 500 personnes attendaient depuis 7 heures du matin l’arrivée de leurs leaders politiques.

Il s’agit de Bamba Moriféré (Collectif démocratique de Côte d’Ivoire), Mamadou Koulibaly (ex-président de l’Assemblée nationale et patron du Lider), Kouadio Konan Bertin (PDCI), qui est lui farouchement opposé à ce texte constitutionnel. Ces chefs de file espèrent pouvoir rallier le stade Houphouët-Boigny pour un grand meeting, pour dire « non » au référendum sur une nouvelle Constitution, puisque la consigne générale c’est le boycott de ce scrutin.

La majorité appelle au « oui »

De l’autre côté, c’est-à-dire au niveau de la coalition majoritaire du RHDP, le discours est évidemment tout autre. Depuis une semaine, ministres, cadres du parti, et même président de la République, paient de leur personne pour battre campagne.

Des meetings ont été organisés à Abidjan, à Yamoussoukro, à Bouaké. Toute la majorité est mobilisée pour le « oui » à cette nouvelle Constitution, celle qui permettra, selon un officiel, « à l’Ivoirien nouveau de rentrer dans la 3e République ».

Le président Ouattara fait campagne en faveur du «oui» à la nouvelle Constitution, Abidjan, le 22 octobre 2016. © REUTER/Luc Gnago

Difficultés à défendre un point de vue

L'organisation internationale de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), estime que le gouvernement ivoirien doit respecter la liberté d'expression des partis politiques opposés au projet de Constitution. HRW dénonce dans un communiqué les difficultés que les partis d'opposition ont pour défendre leur point de vue auprès de l'opinion publique. Selon l'organisation : « Donner à l'opposition un accès équitable aux médias, et respecter le droit de manifester pacifiquement sont des éléments déterminants de tout processus démocratique. »

Si l’opposition appelle au boycott, il paraît peu probable que le « non » l’emporte ce dimanche lors du vote. Le véritable enjeu, le juge de paix qui permettra de dire si ce texte et bien ou mal perçu par les Ivoiriens, ce sera le taux de participation.

►A (RE)LIRE : Constitution ivoirienne: « On ne sait pas comment ce cocktail va fonctionner »

 

Sur le site de la BBC le 1er novembre

Côte d'Ivoire : le "oui" en tête du référendum

Referendum

 

Les résultats partiels provisoires du référendum sur la Constitution en Côte d'Ivoire donnent le "oui" en tête.

La commission électorale ivoirienne a donné au compte-gouttes, jusqu'à ce mardi à 1h30, un peu plus de la moitié des résultats provisoires.

Les résultats définitifs du référendum sont toujours attendus, mais les tendances sont favorables au "oui".

"Le véritable enjeu de ce scrutin était le taux de participation", a signalé la correspondante de la BBC.Pour l'instant, il se situe autour de 40 %. Ce chiffre cache de grandes disparités. Les résultats de la diaspora montrent de forts taux d'abstention allant jusqu'à plus de 95 %.

En Côte d'Ivoire, la région de Kabadougou, dans le nord-ouest, enregistre pour le moment le plus fort taux de participation avec 86 %. Le nord du pays est réputé favorable au président Alassane Ouattara.

Notre correspondante précise que la zone où on a le moins voté est celle du Goh, autour de Gagnoa, le fief de l'ancien président Laurent Gbagbo. Le taux de participation y est de 21 %.

A Folon, dans l'extrême nord, près de 99,90 % des électeurs ont voté "oui". Pourtant, l'opposition avait demandé à ses militants de boycotter le scrutin.

Ces résultats provisoires et partiels correspondent aux objectifs de la coalition au pouvoir. Elle s'attendait à un faible intérêt des électeurs par rapport à la présidentielle de l'année dernière.