Côte d’Ivoire: vers une sortie de crise dans la fonction publique

Une vue du quartier résidentiel de Cocody à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
© AFP/SIA KAMBOU
 

En Côte d’Ivoire, les négociations gouvernement-syndicats semblent progresser. Un comité technique mixte vient d’être mis en place pour s’accorder sur les montants et sur les fonctionnaires pouvant bénéficier des bonus indiciaires.

Ce n'est pas encore la fin du conflit, mais au moins les deux parties se sont mises d'accord sur un mode opératoire, ce mercredi, au ministère de la Fonction publique. Puisqu'il fallait s'entendre sur les chiffres, le montant des stocks d'arriérés, une commission technique mixte gouvernement-syndicat s'est mise en place pour qu’on parle et que l'on négocie autour des mêmes bases.

Et en matière de chiffres, le ministre de l'Economie et des finances Adama Koné sait très bien combien cela pourrait couter aux caisses de l'Etat : « Ce que je peux vous dire, c’est que les échanges se sont très bien passés. Sur tous les points nous avons quasiment les mêmes orientations, mais il faut tenir toujours compte des possibilités de l’Etat. Les négociations avancent, et j’allais même dire, avancent très bien ».

Juste après lui, le secrétaire général de la plateforme des organisations du secteur public Theodore Gnagna Zadi reste prudent, même s'il admet que l'on a enfin une base pour discuter : « Nous sommes dans la partie technique. C’est après cette partie technique et ce qui aura été retenu que nous pourrons maintenant parler, pavoiser ou nous plaindre. Mais l’essentiel pour l’instant pour nous c’est de ne pas mettre en avant notre satisfaction personnelle. Parce que c’est ce qui compte, c’est ce que les camarades pensent sur le terrain. Pour l’instant, ils ne sont pas satisfaits. La preuve, la grève continue. Donc nous travaillons pour qu’ils aient quelque chose au bout de cette longue lutte historique en Côte d’Ivoire ».

Selon les deux parties, la prochaine étape ce sera pour ce jeudi. En attendant, les écoles, les hôpitaux et les administrations fonctionnent encore au ralenti. La base des fonctionnaires ayant bien du mal à se soumettre au mot d’ordre de levée de grève de dimanche.


■ Mouvement de colère à Bouaké

C'est un symbole de la grogne sociale en cours. Alors que l'école est fermée depuis des semaines, des élèves de Djebonoua, près de Bouaké, ont bloqué l'axe reliant la grande ville du Nord à Abidjan. Ils exigeaient la réouverture des écoles, paralysées par la grève des fonctionnaires.

Très remontés, les élèves bloquent la route avec des troncs d'arbres, des parpaings, des pneus. Ils demandent au gouvernement d'accéder aux revendications des enseignants pour reprendre les cours.
Reportage dans la région de Bouaké
26-01-2017 - Par Sébastien Nemeth