Que faire pour faire mentir cette prophétie ?
Le 19 avril dernier, j'étais à Ouahigouya pour la Journée Nationale du Paysan. Visitant la foire, je me suis quelque peu attardé auprès des stands qui présentaient quelques produits d'élevage de la région Nord du Burkina. J'ai pu, entre autres, admirer de jolis taureaux de race goudali ou azawak, ou encore de très beaux moutons blancs. Mais ce qui m'a étonné le plus : il n'y avait aucun éleveur peul parmi les exposants. Cette constatation m'a profondément perturbé. Quelle signification donner à ce constat ?
Deux jours après, c'était le « dialogue direct » entre entre le président du Faso et les producteurs des 13 régions du Burkina. Les doléances n'ont pas manqué. Par rapport à l'élevage, j'ai retenu : « manque d'accès à l’eau et de « pistes à bétail », barrages en délabrement, zones pastorales illégalement occupées, persistance des conflits agriculteurs–éleveurs, effets dévastateurs de l’orpaillage, pollution, manque d’usine d’aliments pour bétail… »
Le pire n'est jamais sûr !
Dans ma dernière lettre j'ai indiqué pourquoi, après la question touareg, la région – l'Afrique de l'Ouest et spécialement le Burkina Faso – pourrait bien devoir affronter la question peule. Cependant, je terminais sur une note optimiste basée sur un constat : aujourd'hui, les peuls, après s'être repliés sur eux-mêmes, souhaitent prendre leur place et toute leur place dans la société burkinabè. Ils souhaitent être reconnu comme étant pleinement burkinabè, et ils sont prêts à faire les efforts nécessaires pour cela. Comme annoncé, voici donc quelques propositions qui pourrait faire mentir cette prophétie, à savoir « qu'après la question touareg, c'est la question peule qui va s'inviter dans la région ! »
Maurice Oudet, Missionnaire d'Afrique
BP 332 Koudougou