Double attaque terroriste au Niger à quelques jours de la présidentielle

Capture d'écran d'une vidéo de propagande de Boko Haram montrant son chef Abubakar Shekau, le 20 janvier 2015.
© AFP PHOTO / BOKO HARAM

Par RFI Publié le 18-03-2016 Modifié le 18-03-2016 à 03:52

Au Niger, trois gendarmes ont été tués, ce jeudi 17 mars, au cours d'une attaque attribuée à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans le sud-ouest du pays à proximité de la frontière avec le Burkina Faso, tandis qu'un militaire a péri dans un attentat suicide attribué à Boko Haram, à Bosso, dans la région de Diffa, dans le sud-est du pays, a annoncé le ministre nigérien de l'Intérieur Hassoumi Massaoudou à l'Agence France-Presse. Ces deux attaques interviennent à trois jours du second tour dimanche 20 mars de l'élection présidentielle au Niger, qui devrait permettre au chef de l'Etat sortant Mahamadou Issoufou de se maintenir au pouvoir.

Les cinq kamikazes, deux jeunes hommes et trois adolescentes, sont entrés à Bosso à partir du Nigeria, indiquent les autorités locales. Tous ont été abattus, mais trois militaires nigériens ont reçu des éclats de bombe. L’un d’eux, le commandant de la place de Bosso, a succombé à ses blessures. Le gouvernorat de Diffa indique que la bombe de l’un des kamikazes a explosé alors qu’un militaire remuait son corps pour vérifier qu’il était bien hors d’état de nuire. Les combattants de Boko Haram mènent fréquemment des incursions à partir du Nigeria le long de la bande frontalière à proximité du lac Tchad.

Lors d’une autre attaque, cette fois au sud-ouest du pays, à Dolbel, dans la préfecture de Téra, des assaillants ont tué trois gendarmes dans un poste avancé tout près de la frontière avec le Burkina Faso. Selon les autorités locales, ils ont mené leur assaut en moto et à bord d’un 4x4 peu avant minuit mercredi 16 mars. Ils ont pris la fuite avec les armes des gendarmes et sont repartis avec leurs blessés. Le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou a indiqué qu’il s’agissait sûrement d’une attaque d’Aqmi, sans plus de précision. Des brigades Al-Mourabitoune de Moktar Belmokthar, qui a réintégré Aqmi, sévissent dans cette bande frontalière à cheval sur le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

 

Présidentielle au Niger: le candidat Hama Amadou reste en prison

Hama Amadou, à l'époque où il était président du Parlement du Niger, le 6 novembre 2013 à Niamey.
© AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO
Par RFI Publié le 15-03-2016 Modifié le 15-03-2016 à 00:12

Au Niger, le candidat Hama Amadou ne sera finalement pas libéré avant le scrutin de dimanche prochain. La Cour d'appel a étudié, ce lundi 14 mars, la nouvelle demande de mise en liberté provisoire de ses avocats et a fixé son délibéré au 28 mars, soit une semaine après le second tour de l'élection présidentielle qui oppose Hama Amadou au président Mahamadou Issoufou.

Sauf coup de théâtre, Hama Amadou, sera donc encore en détention lors du second tour de la présidentielle prévue dimanche.

« Nous prenons acte de la décision de la Cour d'appel », assure son directeur de campagne Youba Diallo qui déplore cependant que la justice n'ait rien fait pour accélérer la libération de son candidat.

La nouvelle demande de mise en liberté provisoire du candidat a été motivée par des raisons de santé. Selon son médecin, l'ancien président de l'Assemblée nationale souffre d'une maladie chronique pour laquelle il est habituellement suivi, tous les trois mois, en France, à l'hôpital américain. « Il est aujourd'hui anémié et très faible », confie le professeur Yacouba. Hama Amadou se trouve actuellement à l'hôpital du district de Filingué. Son médecin dit attendre une éventuelle évacuation.

→ A (re)lire : Niger: la population perplexe vis-à-vis du second tour de la présidentielle

La libération de l'ancien président de l'Assemblée nationale était l'une des conditions que réclamait l'opposition pour participer à l'élection de dimanche. Cependant, et avant même de savoir s'il sortirait cette semaine, la Copa 2016, la coalition qui soutient Hama Amadou, a finalement décidé de boycotter activement le second tour de la présidentielle.

Pour les proches de Hama Amadou, le duel du second tour n'a plus aucun sens. Ce n'est d'ailleurs « plus un duel », disent-ils. Qu'importe. Pour le camp présidentiel, le second tour aura bien lieu avec ou sans l'opposition qui s'est inscrite dans une logique « putschiste », argumente-t-il. Le président Issoufou, arrivé avec une large avance au premier tour, est aujourd'hui seul à animer la campagne électorale, seul à sillonner le pays pour faire le plein des voix avant dimanche.

Dans ce contexte inédit, au suspens limité, l'inconnue sera plus que jamais la participation des Nigériens.