Les diocèses du Mali – éléments d’histoire ARCHIDIOCÈSE DE BAMAKO • Bamako, un village Bozo au bord du Niger Étrange destin que celui de ce village de pêcheurs au bord du fleuve Niger. Choisi par la colonisation française pour les collines qui l'entourent, il est tour à tour le siège de l'administration du Soudan français et, après la brève fédération du Mali avec le Sénégal, celui de la République du Mali. Avec Monseigneur Pierre Leclerc, en 1955, il devient le siège de l'archevêché. Monseigneur Luc Sangaré (1925-1998) sera le premier archevêque malien à l'occuper. Il est ordonné évêque le 26 mai 1962 à Bamako par Monseigneur Jean-Marie Maury, délégué apostolique. Il est intronisé le lendemain, 27 mai 1962. • Des pasteurs exceptionnels Pas moins de neuf pasteurs précédent Monseigneur Jean Zerbo au siège de Bamako. À commencer par le Cardinal Lavigerie, nommé administrateur du Sahara et du Soudan de 1868 à 1892. Il ne connaîtra jamais le territoire de son immense diocèse. Il est suivi de Monseigneur Toulotte (1892-1897), de Monseigneur Hacquart (1898-1901), de Monseigneur Bazin (1901-1910), de Monseigneur Le Maître (1911-1920), de Monseigneur Sauvant (1921-1928), de Monseigneur Molin (1928-1949), de Monseigneur Leclerc (1949-1962) et de Monseigneur Luc-Auguste Sangaré (1962-1998). Le 25 octobre 1998, Monseigneur Jean Zerbo est intronisé troisième archevêque métropolitain de Bamako. • Une Église locale où souffle un vent d'universalité Le diocèse de Bamako a cette particularité d'être multiculturel et multiracial. Le clergé malien, peu nombreux, est aidé d'agents pastoraux venant du monde entier : prêtres, soeurs, frères enseignants ... en tout, plus d'une centaine. • Des laïcs qui mettent la main à la pâte Très tôt, des laïcs prendront leur part de responsabilité autant pour l'annonce directe de la Bonne Nouvelle (les catéchistes) que pour le témoignage dans leurs milieux professionnels respectifs (principalement dans l'enseignement). Dans la foulée du Concile Vatican II, une commission nationale des laïcs va voir le jour. Beaucoup de laïcs (hommes, femmes, jeunes et moins jeunes) vont militer au sein de mouvements spécialement conçus pour eux (Légion de Marie, CEC, Scoutisme, JOC, Amis de Kizito, etc.). Lors de la conférence nationale de 1992 (suite aux événements du 26 mars 1991) des laïcs chrétiens se rendront présents et actifs. • Des signes d'espérance Le diocèse est implanté dans une région à dominante musulmane. Comme l'islam au Mali n'est pas, à quelques exceptions près, fanatique, la cohabitation est plutôt pacifique et fraternelle. Les chrétiens vivent auprès de leurs frères et soeurs musulmans ou de religions traditionnelles, partageant les mêmes joies et les mêmes peines. Souvent, ils ne sont pas plus riches les uns que les autres. Les chrétiens sont tout à fait à l'image de la célèbre Lettre à Diognète (écrit anonyme du IIe siècle). C’est dans ce contexte que les chrétiens du diocèse témoignent humblement de l’espérance et de la foi qui les habitent. DIOCÈSE DE KAYES • Aux origines de l’Église du Mali Le 20 novembre 1888 est une date qui reste dans la mémoire de tous les chrétiens du Mali. C'est la date anniversaire de la fondation de la paroisse de Kita, la première paroisse du pays. Depuis plusieurs années, les chefs de mission résidant au Sénégal envisagent une fondation au Soudan. Après plusieurs demandes, en 1888, le supérieur général des Pères du Saint Esprit reçoit l'autorisation du secrétariat d'État aux colonies de créer une mission catholique au Soudan. Le 15 octobre 1888, six missionnaires sont désignés pour le voyage qu'ils entreprennent à partir du 20. I1 s'agit des Pères Guillet, Montel, Marcot et des Frères Zénon et Isaac. Le sixième, le Père Diouf, les rejoint plus tard. À l'aube du 20 novembre, le massif de Kita apparaît. Ils entrent dans le village où un logement provisoire les attend. • La mission commence Dès le lendemain de leur arrivée, les Pères se mettent en quête d'un terrain pour la mission. Ils s'y établissent sommairement jusqu'en mai 1889 où ils commencent une construction plus solide. Sans tarder, ils entreprennent des tournées de reconnaissance et commencent à apprendre la langue. Pendant douze ans, ces missionnaires zélés posent laborieusement les premières pierres d'un édifice toujours en place aujourd'hui et qui a pour nom : l'Église catholique au Mali. Ils fondent Kayes en 1892 et Dinguira en 1893. En 1895, ils assistent au passage des Missionnaires d'Afrique en route pour Ségou et Tombouctou. Vers 1900, Rome décide de faire un échange de territoires entre les Pères du Saint Esprit et les Missionnaires d'Afrique. La partie Haut-Sénégal-Niger (futur territoire du Mali indépendant) est confiée aux Missionnaires d'Afrique, tandis que le Sénégal et la région de Kissidougou sont remis aux Pères du Saint Esprit. Dans les trois paroisses qu'ils ont contribué à fonder, les Pères du Saint Esprit connaissent bien des épreuves. Les tombes à Kita, Kayes et Dinguira témoignent que beaucoup d'entre eux sont morts avant l'âge de 35 ans. Le 12 septembre 1978, Monseigneur Joseph Dao est le deuxième évêque de Kayes, succédant à Monseigneur Étienne Courtois (1963-1978). • Notre Dame du Mali C'est le frère Isaac, de l'équipe des fondateurs, très habile de ses doigts, qui modèle, avec la terre du marigot de Bangasi, une statue de la Vierge Marie. II l'a cuite comme on le fait pour les canaris. Pendant 60 ans, la statue trône au centre de la cour de la paroisse de Kita, entourée d'un parterre de fleurs. En 1955, Monseigneur Courtois envisage un pèlerinage, un peu sur le modèle de celui de Poponguine au Sénégal voisin. La statue passe alors de la cour au-dessus de l'autel dans l'Église de Kita et, pendant une dizaine d'années, s'organise un pèlerinage paroissial qui connaît un grand succès. Au retour du Concile Vatican II, les évêques maliens décident de faire de Kita le lieu d'un pèlerinage national et la statue, vénérée en ce lieu, prend le nom de « Notre Dame du Mali ». Le premier pèlerinage est organisé en 1966. Une date est alors choisie, pour la commodité : le deuxième dimanche après Pâques. Depuis les fêtes du centenaire, en souvenir de la fondation de l'Eglise du Mali, la date du pèlerinage a été désormais fixée au week-end le plus proche du 20 novembre. • Un sanctuaire national Devant l'afflux de plus en plus important de pèlerins à Kita, les installations de départ ne suffisent plus. Un nouveau sanctuaire plus vaste et plus fonctionnel est envisagé dans les années 1990. Plusieurs projets sont proposés mais on devra attendre 1992 pour la mise en route du chantier. Le nouvel édifice peut accueillir 3000 personnes. II est béni le 20 novembre 1994 par le Cardinal Bernadin Gentin spécialement venu participer au pèlerinage national cette année-là. La célèbre statue a une nouvelle fois été déplacée et se trouve actuellement à l'intérieur même du nouveau sanctuaire. Très fragile parce que confectionnée en terre cuite, elle a été restaurée à cette occasion. DIOCÈSE DE MOPTI • Le dernier né des diocèses du Mali Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le diocèse de Mopti, dont le territoire a été très tôt attaché à la préfecture apostolique du Sahara et du Soudan en 1868, sera le dernier érigé des six diocèses du pays en 1964. Monseigneur Georges Biard sera intronisé le 14 mars 1965. D'une superficie de 893 109 km, le diocèse compte plus de 3 millions habitants dont environ 18 000 sont baptisés. Avant d'être un diocèse à part entière, il sera successivement placé sous la juridiction de cinq préfectures ou vicariats apostoliques. D'abord la préfecture apostolique du Sahara et du Soudan de 1868 à 1891; le vicariat apostolique du Sahara de 1891 à 1901; la préfecture apostolique du Soudan de 1901 à 1921; le vicariat apostolique de Bamako de 1921 à 1942 et pour finir, la préfecture apostolique de Gao de 1942 à 1964. Le 14 mars 1965, le territoire est érigé en diocèse et Monseigneur Georges Biard en est le premier évêque. • Terre fécondée part le sang des martyrs C'est à Tombouctou que s'établissent les premiers missionnaires en 1895. Cette fondation, on le sait, plonge ses racines dans la foi de ces pionniers de l'évangélisation. Par deux fois, en 1876 et 1891, les Missionnaires d'Afrique tentent de rejoindre Tombouctou à partir d'Alger, en traversant le désert du Sahara. Les six missionnaires qui entreprennent pareille aventure sont massacrés par leurs guides nomades. Les Pères de la première caravane s'appelaient : Ménoret, Paulmier et Bouchaud. Ceux de la seconde caravane avaient pour noms : Richard, Morat et Pouplard. C'est à partir de Kita, où les Pères du Saint Esprit avaient fondé la première paroisse le 20 novembre 1888, que les trois premiers évangélisateurs du diocèse : les Pères Augustin Hacquart, Auguste Dupuis et un laïc du nom d'Eugène Konde, remontent le fleuve Niger à partir de Bamako pour atteindre Ségou le 1ier avril 1895, puis Tombouctou où ils entrent le 21 mai de la même année. • Un des plus grands diocèses du monde Par sa superficie (893 109 km2), c'est indéniable, Mopti est un des plus grands diocèses du monde, mais la plus grande partie est composée du désert du Sahara où l'on compte 1/2 habitant au km. Administrativement, le diocèse de Mopti comprend les régions de Gao, Tombouctou et Mopti (moins le Cercle de Djenné attaché au diocèse de San). On se plaît souvent à désigner le diocèse comme celui des sables et de la falaise. Dès ses origines, en effet, le diocèse est tiraillé entre le nord islamisé (les sables) et le sud, plutôt animiste (la falaise) ... entre les sables sahariens et les régions de la falaise du pays dogon. • Un homme providentiel : Pierre Kombe Somboro Dans l'histoire de l'Église, on rencontre parfois ce genre de laïcs qui souvent n'imaginent pas la portée de leur geste: C'est le cas d'un certain André Kim en Corée, c'est aussi le cas de Kombe Somboro dans le diocèse de Mopti. Un jour de 1945, se rendant en pays Maika pour acheter un cheval, le jeune Kombe, âgé d'une trentaine d'années, rencontre des catéchumènes qui participent à une catéchèse. Kombe est frappé par le message. Il se rend sans tarder auprès de Monseigneur Lesourd à Nouna. Le dialogue est d'une étonnante simplicité : - Nous voulons étudier la religion des Pères. Inscris mon nom et envoie-nous des Pères à Ségué. - Est-ce toi seul qui veux prier ou d'autres le veulent-ils aussi ? - Si les Pères viennent, les Dogons suivront mon exemple ! " Kombe rentre à Ségué muni de livres de prière et d'un catéchisme en Marka. Quelques mois plus tard, vingt cavaliers représentant plusieurs villages de la falaise viennent supplier l'évêque de leur donner des Pères. En 1948, Monseigneur Lesourd envoie les premiers missionnaires. La paroisse est fondée un an plus tard en 1949. Pierre Kombe, décédé quelques jours avant les fêtes du cinquantenaire de la paroisse, en décembre 1999, repose désormais devant l'église de Ségué. Après la succession de préfets et de vicaires apostoliques, le diocèse est successivement placé sous les houlettes de Monseigneur Georges Biard (1964-1988), de Monseigneur Martin Happe (administrateur de 1988 à 1995) et de Monseigneur Jean Zerbo (1995-1998). Troisième évêque de Mopti, Monseigneur Georges Fonghoro est aussi le premier Dogon à accéder à cette charge... 54 ans après la démarche de Pierre Kombe Somboro auprès de l'évêque de Nouna ! DIOCÈSE DE SAN • San, un centre commercial Depuis le Moyen Âge, le fleuve a été une voie couramment empruntée par les pirogues pour amener les plaques de sel gemme de Tombouctou à Djenné, puis jusqu'à San, devenu centre commercial et départ des caravanes qui remontent vers le Nord, du mil, de la kola et ce qu'apportent les caravanes du Sud. Au début du XXe siècle, la ville de San était devenue une sorte de gros bourg. • Arrivée des premiers missionnaires Mgr Toulotte fonde Ségou en 1895 et son successeur, Mgr Lemaître, ouvre Toma en 1913 puis Minankofa, au bord du Bani en mai 1920. En 1921, Mgr Sauvant devient vicaire apostolique de Bamako. Il décide un an plus tard de faire de nouvelles fondations. Les missions de Kakoulou et Minankofa deviennent succursales respectivement de Kayes et de Ségou. Le 15 septembre 1922, il ouvre la mission de Sikasso, dans le Kénédougou, et envoie trois missionnaires à Mandiakuy. Leur but : fonder une mission étape entre Ségou à l'ouest et Toma, au pays Samo, à l'est. Les noms des trois pionniers : Pères Félix Théaudière, Ernest Duvernois et Eugène Ratisseau. Ils quittent Ségou vers Douna, sur le Bani, avec le petit chemin de fer Decauville, à voie étroite, qui a fonctionné jusqu'en 1962. Ils font étape à Minankofa où la tradition s'est conservée, puis ils prennent les pirogues jusqu'à Belenityeni. Ils arrivent à San avec des charrettes et leurs trois bicyclettes. Ils y sont accueillis par Monsieur Garbou, le commandant de Cercle, qui leur conseille de s'établir dans des villages si possible éloignés de l'administration : Somo, Bénéna, Mandiakuy ou Sanékuy. Ils choisissent Mandiakuy qu'ils atteignent le 9 octobre 1922 aux environs de 9 heures da matin. Ils parlent bambara et ne connaissent pas un mot de boxé. À Mandiakuy, ils sont accueillis par le chef de village Sonu Dakouo et son neveu et secrétaire Nisimarza. Ils logent provisoirement dans le quartier Nord, à Balu, puis se font construire six paillotes en bordure du village où ils passent leur première année de séjour. La première mission, en banco, sera construite là où actuellement s'élève l'église, en 1924. Le 29 septembre 1964, le diocèse de San est érigé. Monseigneur Joseph Perrot est ordonné le 9 janvier 1965, à Mandiakuy. Monseigneur Jean Gabriel Diarra est nommé par le Pape Jean-Paul II évêque du diocèse de San le 24 juin 1988. • Une mosaïque de cultures et de langues La population des Cercles de Tominian, San, Djenné, Yorosso, Bla et Ké-Macina, qui forment le diocèse, est très variée. S'y côtoient les Bwa, les Bambara, les Marka, les Dafing, les Peulh, les Minianka et les Bozo. On trouve une petite communauté Bella à San, ainsi que quelques Dogon et Songhaï. Ces populations sont catholiques, protestantes, musulmanes ou de religion traditionnelle. Cet extraordinaire mélange de cultures, de langues et de pratiques religieuses, est d'une étonnante richesse pour le diocèse, même si ça ne va pas sans poser quelques difficultés. Au niveau de l'Église Catholique, le boré et le bamanan ont été adoptés comme langues liturgiques. Pour le boré, parlé par la plus grande majorité des chrétiens du diocèse, c'est le dialecte de Mandiakuy, le dahanmu, qui a été retenu. La majeure partie des habitants du diocèse est composée d'agriculteurs et d'éleveurs. • La physionomie du diocèse aujourd'hui De vocation rurale, le diocèse a su adapter ses structures pour répondre aux besoins de l'évangélisation. Il peut, dès 1965, ouvrir un petit séminaire à Togo, dans la paroisse de Sokura (40 prêtres et deux évêques y ont commencé leurs études). Deux centres de formation d'animateurs ruraux voient le jour, en 68 pour Zura et en 71 pour le Koni. Ils évolueront différemment et rendront de précieux services aux agriculteurs. En 1974, le diocèse ouvre l'école des catéchistes de Dobwo (CFC). Elle a formé à ce jour plus de 180 foyers catéchistes. Les Frères du Sacré Coeur ouvrent à leur tour un Juvénat en septembre 1980. Le diocèse compte à ce jour cinq Frères maliens, et le centre vocationnel des filles ouvre ses portes en septembre 1984. Le diocèse compte à ce jour une quarantaine de Soeurs maliennes. La première école ouvre ses portes à Mandiakuy en 1931 ; depuis, elles se sont multipliées, ainsi que des dispensaires, des maternités et des centres de santé. A l'occasion des fêtes du centenaire de l'évangélisation du Mali, en 1988, une troupe chorégraphique, Sewese, est fondée. Elle anime les grands rassemblements liturgiques. DIOCÈSE DE SÉGOU • Ségou, la mission mère Quand le cardinal Lavigerie, préfet apostolique du Sahara et du Soudan, entreprend l'évangélisation de son vaste territoire, il est persuadé que Tombouctou en sera le poste avancé. Les deux caravanes de missionnaires qu'il envoie en 1876 et 1881 n'arriveront jamais à destination. Elles seront massacrées dans le désert. Ce martyre l'afflige énormément. C'est son successeur, comme vicaire apostolique du Soudan, qui décide d'envoyer une troisième caravane, cette fois-ci par un tout autre chemin, en remontant à partir du Sénégal. Quatre Pères s'embarquent à Marseille le jour de Noël 1894. Ils atteignent Ségou le 1ier avril 1895. Ce sont les Pères Hacquard, Ficheux, Eveillard et Dupuis. L'évangélisation du Mali peut commencer. • Un vicaire apostolique entreprenant Alors que le cardinal Lavigerie n'a jamais été plus au Sud que le 3e parallèle où se trouve la ville de Biskra (Algérie), son successeur, Anatole Toulotte, entreprend en 1896 un long voyage afin de visiter le territoire dont il a la charge comme vicaire apostolique. Né le 7 janvier 1852 à Arras (France), il entre chez les Missionnaires d'Afrique où il est ordonné en octobre 1874. Dès lors, les responsabilités vont s'accumuler sur ses épaules. Pour des missions diverses, il parcourt une grande partie du Maghreb. Archéologue, arabisant et hébraïsant, il fait aussi un séjour à Jérusalem. À 39 ans, il devient le premier vicaire apostolique du Sahara et du Soudan. S'il n'accompagne pas la caravane des fondateurs de Ségou, partie en décembre 1894, il décide, pour l'année 1896, d'entreprendre son grand voyage qui s'achève à Conakry le 17 avril 1897. En chemin de fer, bateau, pirogue, cheval et ... marche à pied, il parcourt plus de 6 000 km. Sa visite est d'une importance capitale pour la fondation de plusieurs Églises de l'Afrique de l'Ouest. Retiré à Rome, le pape nomme, pour le remplacer, le Père Augustin Hacquart. • Le second diocèse du Mali Le territoire de Ségou sera longtemps attaché à celui de Bamako. Il faut attendre le 26 mai 1962, quand Monseigneur Luc Auguste Sangaré est ordonné évêque de Bamako, pour que le diocèse soit créé. Il est érigé comme tel le 4 avril 1962. Monseigneur Pierre-Louis Leclerc en devient le premier évêque. Décédé le 23 novembre 1983 en France, son corps a été inhumé, en 1988, dans la cathédrale de Bamako. Monseigneur Mori-Julien Sidibé lui succède le 1er juillet 1974. Il est ordonné évêque le 7 décembre de la même année. Le 14 mars 2004, Monseigneur Augustin Traoré, originaire du célèbre village de Banankuru (où Alfred Diban avait reçu le baptême), était ordonné évêque. • Pépinière de pasteurs pour tout le Mali Pas moins de quatre évêques sont originaires de ce diocèse. Le premier d'entre eux, Monseigneur Luc Auguste Sangaré (+.1998) est ordonné à Bamako le 26 mai 1962. En 1977, c'est au tour de Monseigneur Jean-Marie Cissé (+ 1996) d'être ordonné évêque de Sikasso. Un peu plus tard, en 1979, Monseigneur Joseph Dao est ordonné évêque de Kayes. Enfin, à l'occasion du centenaire de l'Église du Mali, Monseigneur Jean Zerbo est ordonné évêque auxiliaire de Bamako, le 20 novembre 1988. En décembre 1998, il est nommé par le pape Jean-Paul II au siège archiépiscopal de Bamako et intronisé dans sa cathédrale. Par contre les vocations sacerdotales et religieuses sont encore peu nombreuses pour le diocèse de Ségou. DIOCÈSE DE SIKASSO • Première visite des missionnaires en 1922 Alors que de Ségou des Pères se rendent dans la région de Mandiakuy pour y fonder la première paroisse en pays Bo, dans le même temps, d'autres Pères venus de Bamako partent visiter le pays Senoufo avec l'intention de s'y établir. Leurs notes font allusion aux nombreux fétiches qu'ils découvrent dans le secteur de Karangasso. Ils ne font que traverser la région mais fondent Sikasso qu'ils fermeront quelques années plus tard en 1929. En 1936, le préfet apostolique de Bobo-Dioulasso, Monseigneur Paternot, choisit Karangasso pour y fonder une mission, contre l'avis de l'administrateur de Koutiala, un protestant qui voit d'un mauvais oeil l'arrivée de catholiques dans son secteur. Le jeudi 5 novembre 1936, arrivent les Pères Lorentz, Libouban et le Frère Jude. Les premiers baptêmes sont célébrés en la fête de Noël 1944. Il faut attendre l'année 1947 (décret de Rome du 12 juin) pour que soit créée la préfecture apostolique de Sikasso, détachée de Bobo-Dioulasso. À la tête de cette nouvelle préfecture, Monseigneur Didier Perouse de Montclos. Il s'installe à Karangasso d'où il prépare la réouverture de la mission de Sikasso. Le diocèse est créé le 6 juillet 1963 et Monseigneur de Montclos en devient le premier évêque. Il est ordonné à Rome par le Pape Paul VI. Il est à la tête de ce diocèse jusqu'en 1976 où il laisse la place à Monseigneur Jean-Marie Cisse (+1996). Monseigneur Jean-Baptiste Tiama est le troisième évêque de ce diocèse. • Treize prêtres pour ouvrir le troisième millénaire ! En 80 ans de présence, l'Église s'est montrée encore bien timide sur le plan des vocations. Monseigneur Jean-Baptiste Tiama, au lendemain de son ordination épiscopale, a ordonné le treizième prêtre malien de son diocèse : Abbé Raphaël Dakouo. Actuellement une dizaine de missionnaires travaillent aux côtés du clergé malien. Plus de cent cinquante catéchistes (permanents et bénévoles) assurent prière et catéchèse dans les paroisses du diocèse. À Karangasso, les premiers Pères avaient formé, sur le tas, quelques catéchistes. Une école voit le jour en 1989. En 1995, elle est transférée à Kimparana et en 2000, cette école devient École de Formation Biblique. • Promotion humaine et formation des jeunes Tous les pasteurs qui se sont succédé à la tête du diocèse ont cherché à s'engager dans cette direction. Fondée en 1936, la plus ancienne paroisse du diocèse, Karangasso ouvre une école dès 1938. À leur arrivée, les Pères avaient ouvert un dispensaire. Ils en ouvriront dans toutes les fondations successives : Dyou, Sanzana et Kimparana. Les Soeurs Dominicaines Missionnaires des Campagnes joueront aussi, dès 1960, un rôle non négligeable dans la promotion féminine, à Karangasso et Koutiala principalement. Un rôle similaire sera joué à Sikasso par les Soeurs Missionnaires de Notre Dame d'Afrique. En 1987, l'arrivée des Salésiens de Don Bosco à Sikasso marque le souci du diocèse de donner la priorité à la formation de la jeunesse. Le centre professionnel (Saint Jean Bosco) édifié à Wayerema, à la sortie de Sikasso, offre non seulement aux jeunes une formation sérieuse, mais aussi des installations sportives et une bibliothèque. Vice président de la Conférence épiscopale du Mali et Président de la commission nationale de pastorale sociale, Monseigneur Jean-Baptiste Tiama compte bien poursuivre le travail de promotion initié par ses prédécesseurs. Au sein de la CEM, il est aussi chargé des OPM, de la formation et de l'histoire de l'Église. Au niveau du pays, il est ensuite membre de la commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères. Vous trouverez encore plus d'éléments d'histoire en cliquant sur ce lien. |