En Guinée-Bissau, Embaló muscle sa sécurité

Le président bissau-guinéen vient de nommer deux généraux, Tomas Djassi et Horta Inta, pour renforcer sa sécurité. Une décision prise peu de temps après les coups d’État survenus au Niger et au Gabon.

Par Jeune Afrique avec AFP
Mis à jour le 5 septembre 2023 à 13:13
 
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Le président Umaro Sissoco Embaló à Pretoria, en Afrique du Sud, le 28 avril 2022. © Phill Magakoe / AFP

Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a nommé deux nouveaux responsables chargés de sa sécurité qui ont pris leurs fonctions lundi 4 septembre. Ces nouvelles nominations, bien qu’elles aient lieu dans un contexte marqué par des coups d’État au Niger et au Gabon, menés par des responsables de la sécurité présidentielle, ne seraient pas liées à ces événements récemment survenus en Afrique.

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Les généraux Tomas Djassi et Horta Inta ont été nommés respectivement chef de la sécurité présidentielle et chef d’état-major particulier du président de la République, le 1er septembre. Ces deux postes, prévus dans l’organigramme officiel, n’étaient plus pourvus depuis plusieurs décennies.

Les deux généraux ont été investis le 4 septembre lors d’une cérémonie au palais présidentiel, en présence du président Embaló. Le général Djassi était, avant sa nomination, à la tête de la Garde nationale, une unité d’élite de l’armée dont l’intervention de ses hommes a contribué à faire échouer le coup d’État ayant visé en février 2022, selon les autorités, Embaló, élu au second tour en décembre 2019.

Instabilité politique chronique

Le général Inta était à la tête du commissariat central de Bissau, une institution qui a souvent été dirigée par des militaires. « C’est vrai que les coup d’État perpétrés par les officiers responsables de la sécurité présidentielle sont devenus une mode. Mais si Tomas [Djassi] s’aventure à [mener] un tel projet, nous allons nous battre longtemps »,  a déclaré le président bissau-guinéen, en réponse à une question de la presse.

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« Pour parler sérieusement, je vous rassure qu’il n’y aura ni 2 février ni 3 février. Tout mouvement suspect aura une réplique adéquate », a-t-il ajouté, en allusion à la tentative de coup d’État dont il dit avoir été victime le 1er février 2022, et qui a fait 11 morts, selon le gouvernement.

La Guinée-Bissau souffre d’une instabilité politique chronique et a été victime depuis son indépendance du Portugal en 1974 d’une kyrielle de coups d’État ou de tentatives de coup d’État, la dernière en février 2022.

(Avec AFP)