Burkina Faso: grogne et inquiétude montent au sein de la société civile
Une nouvelle coalition de plusieurs organisations de la société civile a vu le jour au Burkina Faso. Composée d'organisations qui ont pris part à l'insurrection populaire d'octobre 2014, elle se donne pour mission de maintenir la veille citoyenne et d’interpeller les dirigeants burkinabè qu'il y a lieu de prendre des mesures contre les actes de violence et contre les mauvaises conditions de vie. Selon ses premiers responsables, elle veut amener les dirigeants à regarder dans le sens des aspirations du peuple burkinabè.
De plus en plus de voix s'élèvent au Burkina Faso pour dénoncer les conditions de vie des populations. Selon Safiatou Lopez, la porte-parole de la nouvelle coalition d'organisations de la société civile, l'espoir suscité par l'élection de Roch Marc Christian Kaboré au sein de la jeunesse et des femmes est train de se transformer en désespoir.
« Les mêmes facteurs qui ont conduit à la chute de la dictature du régime Compaoré se mettent progressivement en place, assure-t-elle. Les mauvaises pratiques comme la mauvaise gouvernance, la gestion clanique, la politisation de l’administration, le clientélisme et l’achat des consciences n’ont pas pris fin. »
Et cette coalition appelée « Bori Bana » n'entend pas assister impuissante à la dégradation des conditions de vie de la population. « Si le président ne prend pas ses responsabilités, la jeunesse va prendre les siennes », martèle Hervé Ouattara du Collectif africain pour la renaissance. « Cette responsabilité que nous avons prise par le passé, nous allons encore la prendre cette fois-ci. Et je peux vous assurer que ce sera un balayage complet, un nettoyage complet, prévient-il. Il faut vous convaincre que bientôt la destinée de notre pays nous appartiendra. Et personne ne peut rien contre ça. »
Pour la coalition Bori Bana, les dirigeants actuels ont une obligation morale et historique de relever les défis du développement qui s'imposent à eux.