Mali : deux morts et des dizaines de civils évacués après une attaque près de Bamako
Une attaque a été menée dimanche par des personnes identifiées comme étant des jihadistes par le gouvernement, dans un lieu de villégiature proche de Bamako. Deux personnes ont été tuées parmi la quarantaine de civils, clients et salariés du site présents au moment de l’attaque. Quatre des assaillants ont été tués par les forces de sécurité maliennes. L'attentat n'a pour l'instant pas été revendiqué.
Le campement Kangaba, un « ecolodge » situé sur une colline proche de Bamako, a été la cible d’une attaque qualifiée de jihadiste par les autorités maliennes, ce dimanche. Des hommes armés – leur nombre est encore inconnu – ont fait irruption sur le site vers 16h, heure locale. Ils ont immédiatement fait feu sur les clients présents dans ce lieu de vacances fréquenté par des expatriés et des Occidentaux. Très rapidement, les forces spéciales maliennes, appuyées par les soldats français de l’opération Barkhane et des hommes de la Minusma (mission de l’ONU au Mali), ont bouclé le secteur. Un assaut a été lancé à 19h, heure locale.
Les opérations de ratissage ont duré jusque tard dimanche. Selon des témoins, des tirs ont été entendus pendant plusieurs heures après le début de l’intervention. Le site touristique compte en effet de nombreux bungalows répartis sur une vaste étendue. Les forces de sécurité ont dû les inspecter un à un.
« C’est une attaque jihadiste »
Deux civils ont été tués lors de l’attaque, dont une Franco-gabonaise décédée à l’hôpital des suites de ses blessures, tandis que les forces de sécurité ont « pu extraire ou exfiltrer près de 36 clients ou travailleurs du campement », a déclaré à l’AFP le ministre malien de la Sécurité, Salif Traoré. Pour les autorités maliennes, cela ne fait aucun doute : « C’est une attaque jihadiste », assure le ministre.
Quatre assaillants ont été tués, a-t-il également affirmé. Les corps de deux d’entre eux ont été récupérés, tandis que les soldats continuaient dimanche soir de « ratisser pour retrouver les corps » de « deux autres » attaquants. Le ministre malien de la Sécurité n’a cependant pas précisé quel était le nombre d’assaillants, ni si certains sont parvenus à prendre la fuite.
Un mode opératoire qui rappelle Grand-Bassam
Aucune revendication n’a pour l’instant été émise. La dernière attaque jihadiste ciblant un lieu fréquenté par des étrangers à Bamako s’était produite le 21 mars 2016. Un hôtel de Bamako abritant la mission de l’Union européenne au Mali (EUTM Mali) avait alors été la cible d’un attentat qui s’était soldé par la mort de l’un des assaillants.
Le mode opératoire de l’attaque menée dimanche contre le campement Kangaba est proche de celui de l’attaque 13 mars 2016 à Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, qui avait fait 19 morts.
Cette attaque intervient quelques jours après l’annonce par les pays membres du G5 Sahel d’augmenter les effectifs de leur force conjointe, passant ainsi de 5 000 à 10 000 hommes.
Cinq soldats maliens tués dans une attaque et mort accidentelle d’un militaire français
L’armée malienne a été la cible, samedi, d’une attaque meurtrière dans la localité de Bintagoungou, à 80 km à l’ouest de Tombouctou. Cinq soldats ont été tués et huit autres blessés.
Le camp militaire de Bintagoungou a été attaqué samedi 17 juin, vers 5 h du matin, heure locale (5h GMT). Les assaillants aurait tué une sentinelle postée à l’extérieur du camp militaire avant de faire irruption sur le site et de tirer sur les soldats.
L’armée malienne fait état de « cinq morts, huit blessés et neuf véhicules perdus ». L’évacuation des blessés a été assurée par la Minusma, la force internationale présente au Mali.
L’attaque n’a pas été revendiquée, les forces armées maliennes évoquant une attaque menée « par des bandits pour le moment non identifiés. »
Opération aéroportée funeste pour l’armée française
L’Élysée a de son côté annoncé dimanche soir dans un communiqué « la mort accidentelle » la nuit précédente d’un soldat du 1er régiment de chasseurs parachutistes de Pamiers lors d’une opération aéroportée dans la région d’Almoustarat, au nord de Gao. La présidence s’est refusé à donner toute précision sur les circonstances de ce décès.
Le chef de l’État, Emmanuel Macron, a également salué « la mémoire de ce miliaire français tué dans l’accomplissement de sa mission pour la défense de notre pays et la protection de nos concitoyens » et adressé « ses sincères condoléances à sa famille, ses amis et ses frères d’armes », toujours selon la présidence.