Les Abolitions de l’esclavage,
Marcel Dorigny, Puf, 2018, 128 p., 9 €
Cette prise de conscience n’aurait toutefois pas été aussi forte sans les révoltes récurrentes des esclaves qui, par leur résistance, manifestaient l’injustice de leur sort. Ces rébellions eurent aussi pour effet d’entretenir un sentiment d’insécurité chez les propriétaires d’esclaves qui pouvaient dès lors réaliser la fragilité de ce système d’exploitation. Enfin, le développement du salariat dans les pays européens et la mutation du commerce international (l’Angleterre se tournait davantage vers l’Inde) autorisèrent à concevoir un monde sans esclavage. Le mouvement abolitionniste était toutefois tiraillé entre ceux qui réclamaient une interdiction immédiate et ceux qui pensaient qu’en procédant par étapes, la condition allait disparaître d’elle-même. Certes, le système esclavagiste n’a pas été aboli en un coup, mais, remarque l’auteur, les mesures intermédiaires (comme l’interdiction de la traite) ne l’ont nullement affaibli. Pour y mettre un terme, il a fallu la détermination des abolitionnistes radicaux et la persistance des révoltes. De là à faire de cette histoire une source d’inspiration pour de futures nobles causes…
Thomas Lepeltier Octobre 2018