Terrorisme: opération militaire conjointe
nigérienne, française et américaine
L'armée nigérienne et ses partenaires français et américains remportent des victoires sur les jihadistes à la frontière nigéro-malienne. Selon les autorités nigériennes, un grand ratissage a permis d'éliminer 18 jihadistes et de faire des prisonniers. Une opération conjointe tripartite qui va se poursuivre selon des sources officielles.
Un mois après avoir perdu vingt-sept de ses frères d’armes à Baley Beri, près de Tongo Tongo, l’armée nigérienne avec l’appui de ses partenaires a pris sa revanche sur les jihadistes et récupéré son matériel perdu.
Dix-huit terroristes ont été tués et cinq fait prisonniers. Pendant une dizaine de jours, la zone de Tongo Tongo, non loin de la frontière malienne, a été méthodiquement nettoyée. Après avoir beaucoup contribué à réduire la capacité de nuisance des jihadistes en territoire malien, la force Barkhane a, pour la première fois, mené des opérations conjointes avec l’armée nigérienne et l’appui technique américain.
Coopération « efficace »
« L’état de la coopération militaire entre le Niger et ses partenaires français et américain est excellent, pratique, efficace », estime un officiel nigérien. « Une réussite totale », selon le ministre de la Défense nationale, Kalla Moutari. Un succès qui intervient après une réunion de haut niveau sur la sécurité et qui a réuni autour du président Mahamadou Issoufou les diplomates français et américains accrédités au Niger et leurs conseillers militaires.
Au cours de cette réunion, le président Issoufou a expressément demandé à ses partenaires de changer d’approche dans le partenariat sécuritaire avec son pays. De source sécuritaire, les choses se passent de manière pratique sur le terrain et le Niger nourrit l’espoir que cette coopération se poursuivra dans le sens de la destruction totale des jihadistes.
Gouvernance et terrorisme
Face à la menace jihadiste qui pèse sur le pays et les attaques qui se multiplient, certains acteurs de la société civile estiment que la dégradation du climat sécuritaire est en partie liée aux problèmes de gouvernance. Mais le porte-parole du gouvernement, Zakaria Abdourhamane, ne voit pas de rapport entre les deux.
« Ce n’est pas sage de faire le lien entre cette bande de bandits, ces terroristes et la question de la gouvernance. Le Niger, tout le monde le sait, est un pays démocratique où tout le monde peut jouir de ces libertés publiques. Dans tous les cas, ce qu’il faut se dire, c’est que les terroristes sont sans discernement, les terroristes attaquent tout le monde. Ils ne préviennent pas et attaquent comme ils veulent. Donc je ne peux pas à mon sens comprendre que quelqu’un justifie le terrorisme. »
Zakaria Abdourhamane juge que les forces nigériennes font bien leur travail et explique la résurgence d’attaques ces dernières semaines par les « faiblesses » des pays frontaliers. « Comme je l’ai toujours dit, il faut considérer que notre pays est très bien gardé. C’est en fait qu’il y a au niveau de nos voisins un certain nombre de faiblesses. Voilà comment cela est possible ».