La saison des moissons s’est achevée au Niger avec un déficit dans la production agricole. A l’heure actuelle, les prix des denrées sont hors de portée des paysans. Comparé à décembre 2010, le prix de 100 kg de mil en décembre 2011 a connu une hausse 38%. En 30 jours de novembre à décembre, les marchés ont enregistré une hausse de 10 %. A l’heure actuelle, ce sont plus de 750.000 personnes qui font face à une énorme pénurie alimentaire dans les régions de Tahoua, Tillabéry, Diffa, Zinder et Maradi,

Chameaux dans un paysage très désertique près de MaradiSelon les spécialistes, le nombre de personnes dans cette situation pourrait atteindre le million courant 2012. Au Niger la période de soudure pourrait commencer cette année à partir de mars. Hormis la météo capricieuse, des milliers d’hectares de cultures ont été attaqués par des chenilles et les oiseaux granivores.

Selon des sources officielles du gouvernement nigérien, 6.981 villages vivent une situation alimentaire préoccupante. Le déficit en céréales est de 519.639 tonnes. Pour le fourrage bétail, il dépasse 10.222.308 tonnes. Comme dans de pareils cas, ce sont les enfants qui risquent si rien n’est fait de payer un lourd tribut.

Au Niger, Selon les résultats préliminaires de l'enquête nutritionnelle d'octobre 2011, le taux de  malnutrition chez les enfants avoisine le seuil alarmant de 15%. Toutes les régions sont concernées.
A la semaine 50 du décompte sur le plan nutritionnel des enfants la situation des régions se présente comme suit :

 Agadez : 23 cas de malnutris sévères et 29 cas de malnutris modérés.greniers hausa près de Zinder : cette année ils sont presque vides

Maradi : 3.509 cas dont 2.156 modérés et 1.353 sévères sont enregistrés

Tahoua : 1.270 cas de malnutris modérés

Pour tout le Niger, la situation en 2011 fait cas de 284.659 admissions de malnutrition aiguë sévère et 386.763 cas de malnutrition modérés.

Même le bétail souffre et perd du poids faute de fourragePour sauver ce qui peut l’être encore de la saison agricole, l’Etat et ses partenaires ont décidé la culture de contre saison dans les villages qui ont encore de retenues d’eau. Des activités de « Food for work » et « Cash for work » sont organisées afin d’aider les milliers de paysans touchés. La Caritas Développement Niger a  élaboré un programme d’urgence qui attend la réponse de ses partenaires. Ce plan d’urgence vise à réduire les souffrances des populations affectées par l’insécurité alimentaire au Niger suite à la campagne agricole 2011 déficitaire. Il s’articule autour de la disponibilité, l’accessibilité des vivres et des semences pluviales.

C’est une course contre la montre qui est engagée afin d’éviter aux pauvres paysans de connaître des jours difficiles.

Cette situation devient plus précaire quand on ajoute les milliers de nigériens ayant fui la Côte d’Ivoire, la Lybie et le Nigéria. Ce sont eux qui étaient le soutien financier des familles par l’envoi d’argent. Aujourd’hui, ils s’ajoutent à la liste des vulnérables ce qui pénalise fortement le grenier familial. Selon le gouvernement, ils sont plus de 200.000 à avoir quitté la Lybie.

 

Article tiré de « LABARIN MARADI », bulletin du diocèse de Maradi, Niger.

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