Ignatius Anipu et Luc KolaÉditorial :

Ne pas subir l’histoire, mais plutôt faire l’histoire !

Nous sommes les témoins de plusieurs  grands événements sociopolitiques, heureux et malheureux, dans la sous-région depuis le début de cette année. Ces différents événements, non seulement ont marqué, mais surtout ont transformé notre vie et notre façon d’être missionnaires d’Afrique aujourd’hui. Pour ne pas subir l’histoire mais plutôt faire l’histoire, certaines décisions s’imposaient, et des actions étaient devenues nécessaires à mener. Et la collaboration sans faille de tous a, bien sûr,  facilité la tâche.  La providence divine nous a épargné la perte de vies humaines.  La famine, déstabilisante, nous a permis de toucher de très près la misère humaine. C’est une interpellation forte à un engagement concret pour alléger la souffrance humaine qu’elle engendre. Grâce à la solidarité des uns et des autres mais surtout du Conseil Général nous avons pu porter une réponse à ce défi qui continue de menacer une grande partie de la population de notre sous-région.

D’un côté les deux nouveaux diocèses au Burkina Faso (Gaoua et Tenkodogo) sont un  signe de l’enracinement profond de l’évangile qui continue de porter beaucoup de fruits. Notre nouvelle fondation à Atakpamé au Togo est bien partie… sur les chapeaux de roue ! Theo et Oscar s’habituent à la vie au Togo. De l’autre, nous constatons l’existence  de mouvements religieux de tendance fondamentaliste dans notre milieu apostolique. Nous sommes appelés et interpellés à chercher comment mieux proclamer l’évangile de la paix dans pareil contexte. Il nous faut y trouver de réponses adéquates.

Dans les jours à venir et au début de l’année prochaine quatre de nos confrères diacres seront ordonnés prêtres, des candidats feront leur serment missionnaire et par la suite seront ordonnés diacres, d’autres seront institués acolytes et lecteurs. Un certain nombre de jeunes a été présenté à la Maison Lavigerie en vue de commencer leur formation initiale. Cela montre que l’animation vocationnelle porte des fruits qui peuvent demeurer. Cependant, pour que notre charisme puisse prendre toute sa place en eux, nous avons à les accompagner avec prudence, charité et fermeté. Rompre les chaînes

Au niveau de notre Société, le 11 novembre 2012 sera lancé le 125ème anniversaire de la campagne anti-esclavagiste du Cardinal Charles Lavigerie, notre fondateur. Toute une année durant nous allons vivre des activités pour marquer cet événement non seulement comme quelque chose du passé mais aussi pour dévisager les différentes formes de l’esclavagisme d’aujourd’hui. C’est l’occasion de nous engager pour une plus grande prise de conscience de tout ce qui rend les humains esclaves ;  ce qui est source de moins de liberté pour nos frères et sœurs. Nous devrions saisir l’opportunité pour mobiliser et galvaniser ceux et celles qui  nous entourent pour une action concertée afin de faire grandir la liberté des personnes encore défavorisées de nos jours. La fin de cette année jubilaire sera marquée par une célébration eucharistique le 8 septembre 2013 dans la cathédrale de Ouagadougou. C’est une année de grâce qui nous est offerte pour un meilleur service de l’homme et de tout l’homme. Saurons-Ce qui nous est présenté dans ce numéro de Baobab Échos, nous donne un aperçu de ce qui a été notre vie. Il s’agit là de notre vécu. Et cela en vue de provoquer un plus grand échange d’informations entre nous, renforçant ainsi notre lien de famille au service de la mission du Christ: établir le Royaume de Dieu.

Pères Ignatius Anipu et Luc Kola.

 

La situation de nos confrères du Mali

Au moment de Pâques, les événements se sont enchaînés à une grande vitesse. Le dimanche des Rameaux, 1er avril 2012, dans la matinée, nous apprenions que Tombouctou était passée aux mains des rebelles Touaregs et du groupe Ançar Dine. Déjà, nos confrères avaient fui Gao en compagnie des Sœurs de Saint Joseph de Cluny. Les voitures se sont séparées à Sévaré. Certains ont continué sur Bandiagara puis vers Koro, Ouahigouya et enfin Ouagadougou, d’autres ont préféré continuer sur Bamako. Le jeudi Saint, plusieurs avaient rejoints Ouagadougou par la route ou par avion et ont pu célébrer la messe de la Sainte Cène avec les confrères de la paroisse Jean XXIII. Le samedi saint, 7 avril, les confrères qui avaient pu quitter le Mali et rejoindre Ouagadougou se sont retrouvés à la Maison Provinciale pour y trouver un peu de réconfort.

Le dernier Conseil Provincial, de mai 2012, s’est longuement penché sur cette situation et a pris les décisions qui s’avéraient nécessaires pour sécuriser les confrères tout en espérant qu’une solution soit trouvée et qu’ils puissent retrouver les paroisses où ils œuvraient. C’est non seulement le cas pour Gao, dans le diocèse de Mopti mais aussi de Nioro-du-Sahel dans le diocèse de Kayes. Là, une sérieuse alerte avait amené les confrères, dès janvier 2012, à se replier sur Bamako pour garantir leur sécurité. Le Conseil de mai 2012 a donc procédé à diverses nominations.

D’autres nominations ou dispositions seront prises si les événements le demandent. Beaucoup de messages ont été adressés à la Maison Provinciale et aux confrères qui ont vécu cette douloureuse situation. Merci à tous ceux qui ont ainsi manifesté leur solidarité.

 Les Stagiaires à OuagadougouLe groupe des stagiaires

Initialement prévue à Bobo Dioulasso du 7 au 12 mai 2012, la rencontre a été légèrement avancée (suite à la situation au Mali) et s’est tenue à Ouagadougou du 23 au 28 avril 2012 dans les locaux de la Maison d’Accueil des S.I.C. (Sœurs de l’Immaculée Conception) près de la paroisse Jean XXIII. Tous 15 stagiaires (8 de 2ème année et 7 de 1ère année) ont participé et c’est Luc Kola qui animait cette rencontre. L’ambiance était fraternelle et les stagiaires ont trouvé le temps de partager ce qu’ils ont vécu durant leur séjour. Pour le week-end de clôture, quelques uns se sont rendus à Aribinda pour fêter le départ de Paul Kitha. Comme cette année, la PAO reçoit 11 stagiaires et qu’il en reste 7 de seconde année, il y aura pour la rentrée prochaine 18 stagiaires dans la PAO. Cette nette augmentation demande que tous les confrères soient bien informés car la réussite d’un stage, c’est l’affaire de tous et en particulier des communautés qui les accueillent.

Ouverture de la communauté d’Atakpamé au Togo

     C’est le mercredi 9 mai 2012 au matin que nos deux confrères, Théo Caerts et Oscar Nyaminane ont pris la route pour le Togo, accompagnés de Luc Kola.

Messe d'envoi au TogoLundi 7 mai, dans la soirée, la plupart des confrères de Ouagadougou se sont retrouvés à la Maison d’accueil pour entourer Théo et Oscar. La messe fut célébrée à 18h00, présidée par Ignatius Anipu.

Au cours de cette messe, la Province envoyait officiellement nos deux confrères au Togo pour y fonder la première communauté Missionnaires d’Afrique. Symboliquement, après l’homélie, trois confrères ont remis quelques brochures aux confrères en partance : les Constitutions et Lois, le Livre du Personnel, la liste du personnel pour la PAO, le projet missionnaire de la Province, le compte rendu de l’Assemblée Postcapitulaire et la Charte de la PAO. Ce sont, tour à tour, Luc, Andréas et Didier qui ont remis ces textes, accompagnant leur geste d’un petit mot d’explication et d’encouragement.

Dans son homélie, Ignatius a souligné combien ce projet avait mis du temps à voir le jour. C’est sans doute la preuve qu’il a été longuement mûri et réfléchi par les confrères de la PAO. C’est un grand encouragement pour la Province. Alors qu’ici et là, on se demande à quel moment il convient de transmettre telle paroisse ou tel secteur d’activité qui était encore entre nos mains, voilà qu’au Togo, nous osons l’aventure et passant au-dessus de tous les commentaires, nous ouvrons une nouvelle communauté. Dès qu’ils le pourront nos confrères se mettront à l’école du Eveh, langue surtout parlée à Atakpamé et environs. Nommés par Monseigneur Nicodème Barrigah à Talo (dans les faubourgs d’Atakpamé), ils engageront progressivement les travaux de construction des locaux paroissiaux : presbytère, église, locaux, etc. Nous leur souhaitons bonne installation au Togo et bon courage pour la mise en route de la paroisse qui vient de leur être confiée.

Nouvelles récentes du Togo :

Theo CaertsBien chers tous,

Un grand bonjour de la part d'Oscar et Theo ! Nous allons bien, tous les deux, et nous nous sentons de plus en plus à l'aise dans notre nouveau milieu. Nous pouvons déjà dire quelques mots en "Eveh" et à la petite chapelle nous sommes capables de commencer la messe dans cette langue, à la grande joie des participants, toujours aussi dynamiquOscar Nyaminanees et prêts à danser que le jour de notre arrivée, le 13 mai 2012. Mardi prochain, nous commençons le cours de langue, avec un enseignant de "Eveh" à la retraite, mais, qui donne encore quelques cours aujourd'hui. Nous aurons une salle à la Cathédrale à notre disposition. En accord avec notre professeur, qui est le traducteur officiel du Diocèse, nous travaillerons avec lui trois jours par semaine, deux heures par jour, et ceci durant 6 mois. Pour le reste, tout est OK. Nous sommes heureux et contents d'être ici.

Avec toutes nos salutations fraternelles. Oscar et Theo