Burkina Faso : le français Urbasolar démarre les travaux
d’une centrale solaire de 30 mégawatts à Pâ
Le Premier ministre burkinabè, Christophe Dabiré, inaugurera, le 1er février, les travaux de la centrale solaire de Pâ, d’une capacité de 30 mégawatts, dans l’Ouest du pays. Le constructeur de la centrale affirme vouloir se positionner pour participer au développement énergétique de l’Afrique de l’Ouest.
C’est parti pour la construction de la centrale solaire de Pâ, située à environ 250 km à l’Ouest de Ouagadougou. Dotée d’une puissance de 33 mégawatts, cette installation sera la deuxième du pays par son envergure, après celle de Zagtouli, forte également de 33 mégawatts et en cours d’extension à 50 mégawatts. Profitant d’un rayonnement solaire d’environ 5,5 kilowatt-heure (kWh) par mètre carré et par jour, le Burkina multiplie les projets solaires pour accroître production énergétique.
Celle-ci a doublé sur la période 2015-2020 pour s’établir à une puissance de 630 mégawatts. « Nous comptons dépasser le cap de 1 000 mégawatts grâce aux projets solaires en cours. Cela nous permet d’envisager une sortie du cycle des délestages », a déclaré le ministre burkinabè de l’Énergie, Ismael Bachir Ouédraogo. Le fournisseur public d’électricité, la Sonabel indique avoir plus d’un million d’abonnés, dans un pays où le taux d’électrification est de 45 %.
Un investissement de 33 millions d’euros
Le lancement des travaux a lieu samedi 1er février, en présence du chef de l’exécutif burkinabè, Christophe Marie Joseph Dabiré, et d’Arnaud Mine, patron du groupe Urbasolar, spécialiste français du photovoltaïque. L’entreprise va exécuter le chantier, avec son partenaire local Projet production solaire, une PME spécialisée dans les énergies renouvelables, sous forme de partenariat public-privé avec l’État burkinabè.
Installée sur 35 hectares, la centrale va produire environ 155 gigawatts-heure par an. Le coût des travaux s’élève à 21,5 milliards de francs CFA (32,8 millions d’euros) apportés par Urbasolar via un pool financier parmi lequel figure Proparco ou encore la Banque ouest-africaine de développement.
Emmanuel Kaboré, directeur Afrique de l’Ouest du groupe français, assure que l’énergie produite par la centrale photovoltaïque fixe sera vendue à Sonabel « au moins deux fois moins cher que le coût du kilowattheure de la production thermique, estimé à 130 francs CFA ».
L’entreprise française travaille déjà au Sénégal, où elle construit une centrale électrique destinée à alimenter la cimenterie de la Sococim (groupe Vicat) à Rufisque, et annonce des projets au Niger, au Togo ou encore en Côte d’Ivoire.