Le Chapitre de 2010 a demandé que toutes les Provinces d’Afrique élaborent un projet générateur de revenus, qui les fasse vivre dans l’avenir, et qui pourrait éventuellement être soutenu par le Conseil général (chaque année une Province présenterait son projet). La Province de l’Afrique de l’Ouest (PAO) a commencé à y réfléchir.
Un projet toujours à l’étude
De quel projet s’agit-il ? L’idée était de construire des boutiques à louer devant le mur de la Maison Lavigerie (1re Étape de la formation initiale) à Ouagadougou. Le terrain se situe hors de la clôture de l’établissement, mais il nous appartient. Depuis plusieurs années déjà, nous avions réfléchi pour savoir quelle destination donner à ce terrain car, si nous ne l’employons pas, les voisins risquent fort de venir s’y installer pour y faire leurs petits commerces (vente de fruits, d’essence, de pétrole, etc.). Même la mairie de Sigh Noghin, sur le territoire de laquelle la Maison Lavigerie est située, garde un œil sur ce terrain, et, si nous ne l’utilisons pas, elle pourrait nous le prendre pour y bâtir ses propres édifices.
Ce qui a donné un coup d’accélérateur à l’étude de faisabilité du projet, c’est qu’à un moment donné, les Sœurs SIC (Sœurs de l’Immaculée Conception), les voisines de la Maison Lavigerie, et qui ont un même espace devant leur Maison généralice, y ont construit une trentaine de boutiques. Elles nous disaient qu’il y avait un véritable engouement pour ces boutiques et qu’elles n’arrivaient pas à satisfaire la demande. Il y avait même une liste d’attente, qu’elles étaient prêtes à nous communiquer. Elles étaient également favorables à nous faire connaître les plans de leurs constructions.
Le Conseil provincial a donc décidé de se mettre au travail. Il n’a pas voulu vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il s’avère aujourd’hui que ces boutiques des Sœurs SIC, pour lesquelles il semblait y avoir un tel enthousiasme, ne sont pas toutes louées. Aussi, nous interrogeons-nous : faut-il encore ajouter d’autres boutiques, alors qu’un certain nombre de celles qui existent demeurent encore vacantes ? Nous continuons donc à étudier ce projet. Heureusement que nos entrepreneurs ne nous demandent rien pour tous les plans que nous leur avons demandés. En plus, sur notre titre foncier, nous avions demandé ce terrain pour “une habitation” et non pour le commerce. Donc, il va falloir encore rencontrer la mairie et réfléchir avec elle.
Dans le comité ad hoc qui étudie la situation, nous avons proposé de diversifier les destinations du terrain, c’est-à-dire de construire des boutiques et des habitations (villa F1 : une chambre à coucher avec une cuisine, toilette et salon, et villa F2 : deux chambres à coucher avec une cuisine, toilette et salon.) L’entrepreneur, un Frère de la Sainte Famille, nous déconseille vivement de construire des habitations au bord de cette route très fréquentée, à cause de l’environnement très bruyant. Il nous propose plutôt de construire, aux deux extrémités de notre terrain, une boutique et une supérette, et d’attendre ensuite pour voir quelle serait la demande. S‘il y a des preneurs, on pourrait continuer les constructions. Nous sommes donc encore dans la phase d’étude du projet. Il ne suffit pas d’avoir des idées, encore faut-il être réaliste, et il faut que cela soit rentable, car après tout, c’est bien l’objectif visé. Nous sommes confiants que nos efforts, dans ce domaine, ne resteront pas vains, et que nous aboutirons à une solution lucrative.
En plus de ce projet d’utilisation du terrain de la Maison Lavigerie à Ouagadougou, la Province invite fortement chaque confrère qui demande une aide extérieure à y inclure une somme pour le suivi dudit projet. Cette somme ne lui revient pas personnellement, mais revient à sa communauté ou même à la Province. Dans ce domaine, la Province met à la disposition des confrères qui le désirent des formulaires de demande d’aide à différents organismes ou à des ONG. Ces indications permettent aux confrères de frapper à la bonne porte et d’être précis. L’annuaire “Agences d’aide au développement” est mis à la disposition des confrères chez l’économe provincial. Il est très précieux quand on cherche un organisme capable de nous aider dans tel ou tel domaine.
Autres formes d’autofinancement
Nous avons cherché à trouver d’autres formes d’autofinancement que nous pourrions mettre en route dans la Province, soit au niveau des projets, soit au niveau des secteurs où nous pourrions vraiment faire des économies.
À Koudougou, le SEDELAN publie des ouvrages en langues nationales pour le monde rural et offre ses services d’imprimerie. Ce qui manque actuellement au SEDELAN, c’est un maquettiste qui rendrait de précieux services pour la mise en page des documents à imprimer.
La maison Lavigerie, devenue depuis peu un Institut supérieur de philosophie, accueille non seulement nos jeunes candidats à la vie missionnaire mais aussi d’autres jeunes venant de congrégations installées à Ouagadougou. Leur contribution aux frais de scolarité permet des rentrées substantielles pour la formation de nos jeunes confrères.
Notre modeste placement dans une banque locale, à 5.5 % par an, nous rapporte une somme non négligeable pour le fonctionnement de la Province.
Jérôme Kodjo
Économe provincial de la PAO