CFA-Eco : la monnaie unique de la Cedeao « différée à une date ultérieure »
Les chefs d’État et de gouvernement ont acté l’impossibilité de lancer d’ici la fin de l’année la nouvelle monnaie régionale.
Il ne restait plus que quatre mois pour lancer la monnaie unique de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), comme l’évoquaient régulièrement les textes depuis 2015. Un délai bien court alors qu’il restait encore à créer la banque centrale fédérale, à préciser le régime de change de la nouvelle monnaie, sans compter les nécessaires démarches administratives et informatiques liées à un changement de devise et la fabrication des pièces et billets…
Réunis le 7 septembre à Niamey, les chefs d’État et de gouvernement de la région ont donc acté le report – inéluctable – de la mesure.
Ils ont ainsi décidé de « différer, à une date ultérieure, le lancement de la monnaie unique » et ont évoqué l’élaboration d’une « nouvelle feuille de route », sans pour l’instant déterminer de nouveau calendrier.
La hache de guerre avec l’Umoa enterrée ?
Si le premier trimestre 2020 a été marqué par l’apparition de tensions entre pays de la zone franc et ZMAO, et notamment par une sourde rivalité entre Abuja et Abidjan, c’est le non respect des critères de convergence et l’impact économique du Covid-19 qui sont mis en avant pour justifier ce report.
La réunion, qui a d’ailleurs vu se succéder des discours du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara – pour l’Umoa – et du ministre sierra-léonais des Affaires étrangères – côté ZMAO – a d’ailleurs « pris acte des transformations importantes réalisées dans la zone monétaire Umoa », mais précise que cette réforme « s’inscrit dans le cadre des actions à réaliser pour transformer le F CFA, tout autant que les autres monnaies, en Eco, conformément à la feuille de route révisée de la Cedeao ».
Si aucune indication n’est donnée pour la mise en place de cette future monnaie, qui se fera de manière « graduelle », comme le stipulaient déjà les textes précédents, il est à noter que la Cedeao exempte ses membres du respect des critères de convergence macroéconomique en 2020.