Ngozi Okonjo-Iweala, alors ministre de l'Économie et des Finances. Au Forum sur le partenariat entre l'Afrique et la France
à Bercy le 06 février 2015. © Bruno Levy pour JA
Si la Nigériane peut compter depuis la première heure sur l’appui de son président, Muhammadu Buhari, pour décrocher la direction de l’Organisation mondiale du commerce, elle a dû attendre le 15 octobre pour avoir la bénédiction de l’Union africaine.
Plus de quatre mois après le démarrage du processus de désignation du prochain directeur-général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Union africaine (UA) a enfin apporté, le 15 octobre, son soutien officiel à Ngozi Okonjo-Iweala, finaliste face à la Sud-coréenne Yoo Myung-hee, pour succéder au Brésilien Roberto Azevedo, démissionnaire en mai.
Jusqu’alors, l’organisation panafricaine s’était refusée à prendre position, même si son président en exercice, le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, avait déjà annoncé supporter à titre personnel la candidature de la Nigériane début septembre.
À cette époque, et contrairement au souhait affirmé dès juillet 2019 par l’UA de se ranger derrière une candidature unique, trois Africains étaient encore en lice. L’Égyptien Abdel Hamid Mamdouh a dû quitter la course dès le 18 septembre, suivi le 8 octobre par la Kényane Amina Mohamed, recalée au deuxième round.
Le Nigeria en première ligne
Le long mode de sélection mis en place par l’OMC a donc, au final, facilité la tâche de l’UA qui semble avoir laissé Genève choisir pour elle.
Le communiqué publié le 15 octobre par la Délégation permanente de l’UA en Suisse est une bonne nouvelle supplémentaire pour l’ancienne ministre des Finances du Nigéria qui, à quelques semaines d’un résultat attendu pour être révélé entre le 27 octobre et le 7 novembre, peut compter sur de nombreux soutiens, en Afrique et en dehors.
Son tout premier supporter reste le président nigérian, Muhammadu Buhari, qui a lui-même convaincu, dès le mois de juin, Ngozi Okonjo-Iweala de se lancer dans la course. Il a rapidement été suivi par l’ensemble du personnel politique du pays, ainsi que par les patrons nigérians regroupés au sein d’Organised Private Sector of Nigeria (OPSN), derrière le premier d’entre eux, le milliardaire Aliko Dangote.
Cedeao, UE…
L’ex-présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf a déclaré sa flamme en juillet, pratiquement en même temps que l’ensemble des pays membres de la Cedeao, avant que l’organisation ne s’exprime à son tour, en septembre.
Hors d’Afrique, la Nigériane a reçu au fil des semaines les soutiens de l’Union européenne ainsi que de plusieurs anciens chefs de gouvernement, dans la foulée de l’Anglais Gordon Brown ou de la Néo-zélandaise Helen Clark, également ex-administratrice du Pnud de 2009 à 2017.
Ngozi Okonjo-Iweala vient également de recevoir le soutien des 79 pays-membres de l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (OEACP), par la voix de son secrétaire-général, l’Angolais Georges Rebelo Pinto Chikoti. Suffisant peut-être pour devancer sa rivale à l’heure des comptes.