Outre les ordinations presbytérales de nos trois jeunes confrères, deux événements ont marqué la vie de notre société en général, et notre province en particulier. Il s’agit de la messe de clôture de la campagne anti-esclavagiste de notre fondateur, le cardinal Lavigerie et le Conseil plénier. Les deux événements ont eu lieu à Ouagadougou, dans notre province.
Ils nous ont donné l’occasion de faire une expérience à la fois ecclésiale et fraternelle. Ecclésiale parce que nous les avons vécus en Église-famille de Dieu. Chacun était en famille, ayant sa place et son rôle à jouer. La collaboration avec l’Église locale et les différentes congrégations sur place, était une réalité palpable. Nous nous sentions aussi en famille, portés par des frères et des sœurs au-delà de nos différences. Le 8 septembre dans la cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou c’était l’Afrique qui rendait grâce au Seigneur en disant «Jadis en Afrique, sévissait l’esclavage qui a ôté la dignité de nos pères; mais le Seigneur a vu la misère de son peuple, et fit surgir le Cardinal Lavigerie; homme passionné pour la cause de l’Afrique, il a lutté et a remporté la victoire». Mots chantés par la Sœur Anne-Marie Kaboré (Sœur de L’Immaculée Conception) à la messe du 8 septembre.
De plus, en premier lieu les fils (M.Afr) et les filles (SMNDA) de Lavigerie, soutenus par l’Église locale, étaient plus qu’unis, il y avait un esprit de corps. Ils ont travaillé de concert pour réaliser cette célébration. C’est là une vraie collaboration à continuer en vue de l’approfondir. Puis les différentes visites et rencontres pendant le Conseil nous ont donné le sens que notre Société, qui a eu un passé glorieux, a aujourd’hui un présent dynamique et aura demain, un avenir radieux.
Cet esprit a été traduit en expérience fraternelle tout au long du Conseil plénier. Autant qu’un Chapitre est visionnaire, un Conseil plénier est appelé à être gestionnaire: dans un esprit collaboratif, un Conseil
plénier évalue la mise en pratique des orientations du dernier Chapitre afin de redresser le tir pour une meilleure gestion de ses orientations. Par conséquent, animé par un véritable désir de cheminer ensemble, et par une vision commune de la mission, tels que conçu par Lavigerie lui-même, notre charisme, non seulement nous est apparu d’actualité, mais nous a surtout unis. Cette expérience était tellement forte que nous avons commencé à penser Société, à y penser globalement, même si par la suite nous devrions agir localement dans nos différentes provinces. En tant que disciples du Christ, grâce à notre charisme nous pouvons nous sentir Missionnaires d’Afrique partout où nous serons, et dans tout ministère au service de l’Évangile dans le monde Africain.
Au fur et à mesure que nous avancions dans nos délibérations et discernements, s’est développé le sens d’une plus grande appartenance, débouchant sur une vraie collaboration au service de la mission et de nos confrères. Les sujets abordés, avec sérieux, étaient traités en vue d’une plus grande intégration des orientations du dernier Chapitre dans notre apostolat ordinaire. Les deux consultations auparavant ont constitué un bon tremplin pour un meilleur approfondissement des différents sujets. Une pédagogie faite d’une herméneutique d’intégration était à la base de nos travaux: chaque Chapitre apporte sa pierre à la construction de notre identité et agir missionnaires ; il intègre les orientations des Chapitres précédents en les approfondissant.
Nous entamons une nouvelle année pastorale pour les uns et académique pour les autres. Nous pouvons en faire une année de grâce où nous ferons, dans la mouvance de notre Conseil plénier et l’anniversaire de la campagne anti-esclavagiste de notre fondateur, une vraie expérience fraternelle en Église-famille de Dieu.
Bonne année pastorale/académique à tous et à chacun!
Ignatius Anipu et Luc Kola.