EDITORIAL : la joie de l’évangile. Soyez toujours dans la joie (Phil.4,4)
Evangelii Gaudium est le premier texte magistériel totalement inspiré par le Pape François, publié le 26 novembre 2013. Une date qui ne passe pas inaperçue pour nous. Le Cardinal Lavigerie, soucieux des plus défavorisés dans sa lutte contre l’esclavage, ouvert à l’œcuménisme et au dialogue interreligieux pour ses missionnaires, aurait bien accueilli ce texte. En effet, dans cette Exhortation, le Pape souhaite que nous portions une attention particulière aux plus pauvres, une exigence de structures davantage en adéquation avec L’Évangile et le souci d'apporter à tous le message du Christ. C’est une Exhortation apostolique qui vient à la suite du Synode de l’an passé sur la nouvelle évangélisation.
Le Pape n’y va pas par quatre chemins. Il demande de ne pas enfermer Jésus dans nos "schémas ennuyeux". Il faut chercher, dit-il, de "nouvelles voies", "des méthodes créatives" pour "retrouver la fraîcheur originale de l'Évangile"(n°11). C'est dans ce but que le Saint-Père appelle à une "réforme des structures" ecclésiales. L'objectif ? Les rendre plus missionnaires. Pour ce faire, le Pape demande, entre autres, une "décentralisation salutaire", passant par une réalisation concrète du "sentiment collégial".Et collant à la réalité ambiante, le Pape dénonce les dangers de l'individualisme et du capitalisme.
Dans son Exhortation apostolique, le Pape réaffirme "la contribution indispensable du mariage à la société": "l'individualisme postmoderne et mondialisé favorise un style de vie qui affaiblit le développement et la stabilité des liens entre les personnes, et qui dénature les liens familiaux". Concernant la dignité des enfants à naître, le pontife insiste: "On ne doit pas s'attendre à ce que l'Église change de position... Les enfants à naître sont les plus sans défense et innocents de tous". Le Saint- Père dénonce également le système économique actuel, "injuste à sa racine" qui fait des exclus non pas des exploités mais des "déchets", des "restes". Les plus pauvres et les plus faibles doivent être au cœur des préoccupations des hommes politiques, conclut-il.
Pour finir, le Pape parle de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux, un sujet qui nous est cher, comme d’un "chemin incontournable de l'évangélisation" : "Nous pouvons apprendre tant de choses les uns des autres", souligne-t-il, "dans le dialogue avec nos frères orthodoxes, nous avons la possibilité d'apprendre quelque chose de plus sur le sens de la collégialité". Et un peu plus loin: "Le dialogue et l'amitié avec les fils d'Israël font partie de la vie des disciples de Jésus". Il rappelle aussi l'importance, à notre époque, du dialogue avec les "croyants de l'Islam". Le dialogue interreligieux doit donc être mené "avec une identité claire et joyeuse", répète le Pape François, mais il doit aussi assurer la liberté religieuse à tous : aux chrétiens vivant en terre musulmane, comme aux croyants de l'Islam où qu’ils soient.
"La fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut être comptée", conclut le Saint-Père, achevant Evangelii Gaudium par une longue prière à Marie, "Mère de l'Évangélisation": "chaque fois que nous regardons Marie, nous voulons croire en la force révolutionnaire de la tendresse et de l'affection".
Demandons à l’approche de Noël, la grâce de la joie, la joie qui se renouvelle et se communique, douce et réconfortante joie d’évangéliser ; la grâce d’être attentifs aux signes des temps, la grâce d’être créatifs. Bonne et joyeuse fête de Noël, bonne et sainte année 2014 toute proche. « … Soyez dans la joie.» Ph 4,5
Ignatius Anipu et Luc Kola
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La Paroisse de Toma a cent ans !
Une dizaine de confrères ont participé à ce jubilé en présence de nombreux évêques, du Burkina Faso et du Mali, et des plus hautes autorités du Faso, dont le premier Ministre, Son Excellence Monsieur Luc Adolphe Tiao. Jean Ronayette, venu de Bobo-Dioulasso avec une délégation, raconte…
Dans l’homélie qu’il a prononcé le samedi 14 décembre, pour la messe jubilaire, Monseigneur Jude Bicaba, Évêque de Dédougou (photo), a cité tous les Missionnaires d’Afrique et Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique, qui ont œuvré à Toma, puis tous les curés depuis la transmission de la paroisse. Ce devoir de mémoire donnait une tonalité particulière à l’événement. Il a ensuite frappé fort en exhortant les chrétiens, réunis à cette occasion, à être de bons chrétiens et « non des païens vernis de christianisme » ! Plusieurs personnes ont été honorées à cette occasion, dont les Missionnaires d’Afrique. Luc Kola (photo), en leur nom, a été décoré de l’Ordre national du Mérite Burkinabè et Maurice Oudet a été invité à prendre la parole au nom de tous les missionnaires, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont
œuvré et continuent d’œuvrer à l’évangélisation et au développement de l’homme et de tout l’homme. Bonne route à Toma vers le second centenaire.
Les Missionnaires d’Afrique sont arrivés à Toma, le 16 mars 1913. Dans des écrits datés de cette période, ils expliquent que le village leur a paru « très central », ses habitants « très accueillants » et son chef « débonnaire ». À cette époque, l’église de Toma était un simple abri construit sous un arbre, situé sur une colline. Aujourd’hui, elle peut, grâce aux sommes récoltées pour sa rénovation (environ 136 millions de francs CFA), accueillir des centaines de fidèles.
Le 24 décembre 1917, cinq fidèles recevaient le baptême, dont l’épouse d’Alfred Diban. Aujourd’hui, on compte plus de 500 catéchumènes et presque 20 000 baptisés. Que de chemin parcouru en un siècle !
« Désormais, nous confions l’avenir de la paroisse à Dieu le Père et Jésus nous donnera rendez-vous pour bien d’autres jubilés », s’est exclamé Mgr Jude Bicaba, évêque de Dédougou, pendant son homélie. Heureux jubilé au diocèse de Dédougou et bonne route pour un second centenaire !
Jubilés d’argent à Kita et Bamako Mgr Jean Zerbo,
Mgr J-G Diarra et Abbé Timothée Diallo
C’est au cours du pèlerinage national à Kita (les 16 et 17 novembre 2013) que Monseigneur Jean Zerbo (photo) et Monseigneur Jean-Gabriel Diarra ont célébré leur jubilé d’argent épiscopal, ils avaient été ordonnés le 20 novembre 1988 par le Cardinal Tomko. Par la même occasion, 4 des 5 prêtres ordonnés lors des fêtes du Centenaire de l’Église du Mali ont célébré leur jubilé d’argent sacerdotal. Le 5ème, Monsieur l’Abbé Jacques Diarra, l’a célébré près du Seigneur. Ils avaient été ordonnés le 19 novembre 1988. Au niveau de l’Archidiocèse de Bamako, c’est le dimanche 29 décembre 2013 que Monseigneur Jean Zerbo célèbrera son jubilé épiscopal.
Le dimanche 24 novembre 2013, Bamako tenait à honorer le curé de la cathédrale, l’Abbé Timothée Diallo (photo à droite). C’est à l’occasion des fêtes du centenaire de l’Église du Mali, qu’il fut ordonné prêtre pour l’Archidiocèse de Bamako. La cathédrale était trop petite pour accueillir la foule des fidèles qui s’était déplacée. C’est dans la cour de l’école cathédrale que la célébration jubilaire a eu lieu. La chorale Christ Roi était aussi de la fête puisqu’elle fêtait, par la même occasion, ses 20 ans d’existence. On se souvient que c’est après les fêtes du Centenaire que l’Église-Famille du Mali a décidé que désormais, c’est autour du
20 novembre, chaque année, qu’est organisé, à Kita, le pèlerinage national, afin de garder la mémoire de l’arrivée de l’Évangile en terre malienne.
Toutes nos félicitations à Monseigneur Jean Zerbo, à Monseigneur Jean-Gabriel Diarra, à l’Abbé Timothée Diallo et aux prêtres qui avaient été ordonnés avec lui à cette occasion. Des fêtes sont prévues à Bamako et à San pour les évêques.
Disparition de Monseigneur Zéphirin TOÉ
L’évêque émérite de Dédougou, Monseigneur Zéphirin Toé s’est éteint en Espagne , où il s’était rendu pour des soins, le lundi 25 novembre 2013. Il était âgé de 85 ans. Il est décédé le jour anniversaire de ses 40 ans d’Ordination épiscopale. Il fut le premier prêtre et le premier évêque Samo, originaire de Toma où vient d’être célébré - le 14 décembre 2013 - le centenaire de la fondation. Prêtre le 8 avril 1958, il succède, le 25 novembre 1973 à Monseigneur Jean Lesourd comme deuxième évêque diocésain de Nouna. En 1975, le diocèse prend le nom de diocèse de Nouna-Dédougou et il en devient le premier évêque. Cinq ans plus tard, en 2000, le diocèse est scindé en deux et il devient premier évêque du diocèse de Dédougou. Il écrit sa lettre de démission en 2003 mais c’est seulement en 2005 que le Pape Benoît XVI accède à son désir de prendre sa retraite, compte tenu de son âge et de sa santé. Il réside alors à la Maison Sacerdotale de Dédougou et rend encore beaucoup de services tout en veillant sur sa santé et en se rendant régulièrement en Espagne pour des soins et des contrôles.
Samedi 30 novembre, sa dépouille mortelle est accueillie à l’aéroport de Ouagadougou et conduite au Centre National Cardinal Paul Zoungrana où une veillée débute dans la soirée en présence du Nonce apostolique Monseigneur Vito Rallo, de plusieurs évêques, prêtres et religieuses et d’une foule très nombreuse.Le dimanche 1er décembre, le cercueil quitte Ouagadougou pour un long périple qui le conduira à Koudougou, Tougan et dans toutes les paroisses du diocèse de Dédougou. Le mardi 3 décembre au matin, il arrive enfin à Dédougou où la messe des obsèques est célébrée en présence d’une grande foule. Il est ensuite inhumé dans la cathédrale de Dédougou. Une délégation de confrères venus de Ouagadougou et de Koudougou a participé à la veillée et à la célébration à Dédou gou. Repose en paix, bon et fidèle serviteur de l’Évangile, dans l’Église-Famille du Burkina Faso.
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