Terrorisme en Côte d’Ivoire : pourquoi la surveillance a encore été renforcée dans le Nord

| Par Jeune Afrique
Des soldats ivoiriens lors de la fête de l’Indépendance, le 7 août 2019.
Des soldats ivoiriens lors de la fête de l'Indépendance, le 7 août 2019. © EPA-EFE/LEGNAN KOULA/MAXPPP

Le crash, dans la nuit du 10 au 11 septembre, d’un hélicoptère d’attaque MI 24 est survenu alors que l’armée ivoirienne craignait une attaque jihadiste dans le nord du pays. 

Selon nos informations, les autorités ivoiriennes ont été prévenues début septembre par plusieurs partenaires, notamment les services de renseignements burkinabè, d’un risque important d’attaque jihadiste sur leur territoire. Des mouvements suspects avaient notamment été détectés près de la forêt de Diéfoula, dans le sud-est du Burkina. Des armes (munitions, roquettes, matériel pour fabriquer des engins explosifs) avaient aussi été acheminées sur place.

L’homme d’Amadou Koufa

« Nous redoutions une opération simultanée sur plusieurs objectifs militaires. Il y avait eu des missions de renseignement et de repérage faites par la cellule de Sidibé Abdramani. Différents groupes avaient fait jonction », explique une source sécuritaire occidentale. Surnommé « Hamza », ce dernier aurait été envoyé dans cette zone frontalière entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour y installer la katiba Macina, groupe dirigé par le malien Amadou Koufa et affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Son groupe est suspecté d’être derrière les récentes attaques jihadistes commises dans le nord de la Côte d’Ivoire.

C’est dans ce contexte qu’un hélicoptère d’attaque MI 24 a décollé dans la nuit du 10 au 11 septembre pour une mission de reconnaissance. Quelques heures plus tôt, certaines autorités locales de la région du Tchologo avaient été mises en alerte. Se déplaçant de nuit et à basse altitude dans une zone forestière boisée, l’hélicoptère s’est écrasé à deux kilomètres au nord de la localité de Togolokaye, dans le département de Téhini, en Côte d’Ivoire.

En privé, le chef de l’État se dit très préoccupé par la situation sécuritaire à la frontière burkinabè. Mi-juillet, trois employés d’une société de BTP avaient été enlevés près de Kafolo par une dizaine d’hommes armés à moto accompagnés d’un traducteur. Si deux d’entre eux avaient été immédiatement relâchés, le troisième avait été emmené à plus de 100 kilomètres de là, en territoire burkinabè, dans la forêt de Diéfoula. Libéré quatre jours plus tard, il a confié avoir été détenu par une vingtaine de personnes, qu’il a décrit comme des étrangers.