Apôtres, car d'abord disciples
L’Évangile, ferment de conversion pour un monde meilleur, est allergique à la médiocrité. Mener sa vie selon l’évangile est exigeant. Il s’agit de suivre l’exemple du Christ. Pour l’institution des apôtres, Marc nous donne la séquence: le Christ nous appelle pour être d’abord ses disciples et puis ses apôtres (Marc 3,14). Pour que la proclamation soit non seulement authentique, mais surtout efficace, il faut d’abord une communion, un enracinement dans le Maître de la moisson, Jésus Christ. Cela doit se faire par une expérience personnelle du Christ à l’œuvre dans notre vie. Il s’ agit d’expérimenter l’amour de Dieu que le Christ manifeste par sa passion, sa mort et sa résurrection pour le salut de tous. Sa vie cachée ainsi que son ministère public, dans toutes ses dimensions, nous parlent et nous interpellent. Il s’agit de se mettre à Son école.
La fréquentation quotidienne et assidue de Jésus Christ à travers l’Évangile et l’Eucharistie nous orientera, immanquablement, vers une meilleure configuration au Christ. En fait, on devient apôtre pour avoir été et marché avec Jésus sur les chemins du monde ; quand on se rend compte que son cœur est brûlant d’une brûlure provoquée par l’écoute de Sa parole. Partageant Sa pensée et Sa volonté, le disciple fera le passage anthropologique du serviteur à l’ami. Le disciple sera donc épris de justice, de paix et de joie ; toutes valeurs et caractéristiques du Royaume de Dieu. Cela le pousse vers les autres en vue d’un échange, d’un partage profond de vie. C’est donc avec la joie de l’Évangile que procure la rencontre avec Jésus, que le disciple part pour prêcher. Il rendra alors témoignage à Celui qui a rendu son cœur incandescent de l’amour divin.
Les rencontres de nos Secteurs nous ont permis de faire le dessin de l’arbre de notre charisme.
Cet exercice nous a, une fois de plus rassemblés autour de ce qui nous est fondamental: enracinés dans le Christ qui nous appelle, nous nous faisons tout à tous. En nous incarnant dans une Afrique en pleine mutation et dans un monde africain assoiffé de justice, de réconciliation et de paix, nous partageons Sa mission prophétique. Car la mission ne nous appartient pas mais à Celui qui nous envoie. Notre vie communautaire n’est pas seulement internationale mais aussi interculturelle et se veut fraternelle. Et cette fraternité est universelle car notre Dieu, le Dieu révélé par le Christ est le Père de tous.
En tant que Ses disciples, la diversité sociopolitique et socioculturelle de nos lieux d’engagement apostolique est dépassée et puis harmonisée, grâce à notre configuration au Christ. L’expérience du Christ, la formation à Son école nous communiquent ses attitudes et ses réflexes. Dans nos différents engagements missionnaires, c’est portés par son Esprit que nous allons vers toutes les personnes qui ont besoin de faire l’expérience de l’amour de Dieu. Nous ne pouvons pas nous dérober car l’amour de Dieu nous y presse! Loin les uns des autres, vivant des expériences diverses, voire même différentes nous sommes unis, car Son Esprit nous conduit puisque partout où nous sommes nous cherchons, comme Lui, à faire la volonté du Père.
Nous vivons des situations diverses et parfois difficiles mais nous ne sommes pas découragés, par contre nous sommes plutôt porteurs d’espérance pour notre entourage. En cela le Christ par sa vie nous montre le chemin à suivre et les moyens à employer. Il nous invite à être du côté du plus faible, des marginalisés tel que les filles données en mariages forcés, les filles de ménages, les filles domestiques, les enfants soldats, les talibés ou garibous, les vieilles accusées de sorceller ie, les orpailleurs exploités, les chrétiens en manque et désireux de formation, etc.
Nous sommes entrés dans le temps du carême. Que cette période de préparation à célébrer le mystère pascal de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ nous a ide à faire l’expérience du disciple de Christ afin d’être par la suite ses apôtres.
Ignatius Anipu et Luc Kola (lire la suite du bulletin)