VIH aujourd’hui : ce qu’il faut savoir

De récentes études et publications sont venues confirmer l’absence de transmission au sein de couples sérodifférents dont le partenaire séropositif avait une charge virale indétectable. Même en pleine crise Covid, la prévention est nécessaire. Enfin, gros plan sur une nouvelle génération de séropositifs, plus emblématique que jamais.

 

 

En 2019, le prestigieux journal médical The Lancet publiait les résultats d’une étude nommée « PARTNER 2 ». Ces résultats venaient compléter les résultats de l’étude PARTNER 1 dont les résultats avaient été publiés en 2016 dans une autre grande revue (JAMA). Ces deux études recherches avaient pour but d’identifier le risque de transmission du VIH chez les couples hétérosexuels et homosexuels dits « discordants », autrement dit, les couples au sein desquels un des partenaires est séropositif et prend un traitement contre le VIH et l’autre partenaire est séronégatif [1].

Les études PARTNER ont été menées sur 75 sites dans 14 pays européens. Première étude : un partenaire séropositif prenait un traitement antirétroviral et avait atteint une charge virale indétectable, et les couples participants, tous hétérosexuels, avaient déclaré avoir eu des relations sexuelles sans protection. La seconde étude a été effectuée uniquement sur des couples homosexuels (495 couples et 76 088 relations sexuelles non protégées).

Les résultats des deux études ont concordé : que soient chez les couples hétérosexuels ou chez les couples homosexuels le traitement empêche la transmission du VIH lors de rapports sexuels sans préservatif, en présence d’une charge virale indétectable. Il n’y a eu aucune transmission du virus par les partenaires prenant un traitement. Ces résultats corroborent le message I = I (indétectable = intransmissible). Ceci nous conforte toutes et tous dans l’idée qu’un dépistage précoce et un traitement contre le VIH préviennent efficacement la transmission du VIH et la diffusion de l’épidémie.

Séropositifs : nouvelle génération, nouvelle considération

Depuis 30 ans, le regard porté sur les personnes atteintes par le virus du sida a évolué. Et les séropositifs ont aussi décidé de vivre leur vie au grand jour. La visibilité est une arme essentielle pour lutter contre les discriminations et les préjugés.

Ils vont, vivent et deviennent …  

Au-delà des militants, de plus en plus de personnalités s’affichent, à l’instar du basketteur, Magic Johnson, qui, en 1991, défiant les stigmatisations autour du VIH et du sida, avait annoncé sa séropositivité en conférence de presse. Il jouera un rôle essentiel pour la sensibilisation et l’acceptation de cette maladie. Les drag-queens Ongina et Trinity K. Bonet affichent également leur situation. Lors de leur participation à l’émission RuPaul’s Drag Race, ces deux personnalités ont annoncé, avec simplicité, leur séropositivité. Depuis, elles sont suivies par des centaines de milliers de personnes sur les réseaux sociaux. Elles y évoquent régulièrement leur quotidien.

Des personnalités du monde artistique se sont également engagées contre le sida. La Princesse Stéphanie de Monaco qui, au travers de son association, a effectué de multiples voyages en Afrique du Sud. Ce même pays où l’actrice Charlize Theron s’est illustrée dans la lutte contre le sida. En 2017, elle avait tenu à passer du temps avec des filles et adolescentes de Soweto. Dans le township de Johannesburg frappé, elle y a délivré des conseils de prévention, invitant les autorités de son pays à passer aux actes.


[1] Sources : JAMA, 2016. Rodger AJ, Cambiano V, Bruun T, et al. Sexual Activity Without Condoms and Risk of HIV Transmission in Serodifferent Couples When the HIV-Positive Partner Is Using Suppressive Antiretroviral Therapy. JAMA 2016, 316:171-81.
The Lancet . Rodger AJ, Cambiano V, Bruun T, Vernazza P, Collins S, Degen O, et al. Risk of HIV transmission through condomless sex in serodifferent gay couples with the HIV-positive partner taking suppressive antiretroviral therapy (PARTNER): final results of a multicentre, prospective, observational study. Lancet. 2019;393(10189):2428-38