Côte d'Ivoire: l'agriculture hors-sol, le nouveau défi des grandes villes africaines

 

RCI

 

Selon Romain Kouadio (à gauche), technicien chez Cocosol, ces petites fermes d'agriculture hors-sol pourraient permettre de nourrir des quartiers entiers à l'avenir. © RFI/Alexis Bédu

Les entreprises et les particuliers se mettent peu à peu à l’agriculture hors sol. Parmi les innovateurs, il y a Cocosol, société abidjanaise qui a développé une technique d’agriculture à partir de substrat en fibre de noix de coco.

De notre envoyé spécial à Abidjan,

C’est un bout de terrain dans le quartier d’Abatta. Cernés par des clôtures en bois au milieu des habitations, des centaines de plants de tomates sont alignés. Des cultures hors-sol pur jus que Romain Kouadio, le technicien de l’entreprise Cocosol, s’emploie à faire pousser grâce à un engrais bien particulier.

« C’est le substrat de coco broyé qu’on utilise pour faire la culture hors-sol. Quand on fait la pépinière, on sème. Trois semaines après, on fait le repiquage. On prend le plant et on le met le substrat dans le Cocosol », décrit Romain Kouadio.

Le substrat de fibre de coco pour remplacer la terre, c’est le défi que s’est donné Joseph Danumah, directeur général de Cocosol.

La fibre de coco est biologiquement saine, elle a une forte capacité de rétention en eau. Elle est dépourvue de parasites, de champignons parasites, d’insectes, etc. Donc, ce produit-là est sain. Il n’y a aucune concurrence à cultiver la fibre de coco. Les plantes peuvent donc se développer au maximum de leur potentiel génétique. Cela nous permet d’avoir des plantes saines, vigoureuses et qui produisent presque inévitablement.

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Une agriculture très productive sur de très petites surfaces

Pour ce type de culture, plus besoin de terre arable. Une simple dalle suffit pour installer une serre. « Avec 250 m2, tu peux faire ton coin de 780 à 800 plants. Tu peux peut-être nourrir le quartier au fur et à mesure », explique Romain Kouadio.

L’agriculture hors-sol, c’est une des solutions pour nourrir les grandes villes ivoiriennes, explique Joseph Danumah. « Puisque nous avons des rendements qui partent du simple au triple ou du simple au quintuple, nous pouvons effectivement résorber ce besoin alimentaire. C’est une agriculture qui est très rentable, très productive sur de très petites surfaces. On parle plutôt d’agriculture intensive parce qu’on a de grandes récoltes sur de petites superficies. Dans la périphérie de la capitale, on peut développer ce type d’agriculture pour nourrir la population », dit-il.

La mise en place de ces fermes hydroponiques reste très coûteuse. Cocosol cherche des soutiens au sein des institutions et des acteurs de l’agriculture ivoirienne pour mettre un coup d’accélérateur et rendre cette technique accessible à tous.

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