Bénin: Mauto ambitionne de révolutionner le marché des zémidjans
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Au Bénin, les zémidjans, les célèbres taxi-moto seront-ils bientôt électriques ? C’est en tout cas l’espoir et l'ambition d’une nouvelle marque qui vient de s’installer à Cotonou, la marque Mauto. L’entreprise indienne qui les fabrique a été rachetée par un fonds d’investissement afro-indien, Atif, qui ambitionne de produire ces motos électriques au Bénin et au Togo.
De notre envoyé spécial à Cotonou,
La boutique Mauto qui vient d’ouvrir ses portes à Cotonou ne désemplit pas. Les clients se penchent sur ces curieux engins qui n’ont ni moteur ni pot d’échappement, mais une grosse batterie à la place. Mohamed Wabi est un entrepreneur. Il songe à acheter une moto électrique pour livrer ses clients. « Ça me revient hyper moins cher. Pourquoi ? Parce que si je regarde le déplacement que je fais dans la ville pour mes distributions, je dépense environ quinze mille francs par jour. Avec une moto qui coûte 1 300 francs par jour, c’est fantastique », explique-t-il.
Des frais en moins, c’est l’argument qui séduit les conducteurs de zémidjan, les motos-taxis. Comme Simplice, ils sont des dizaines à faire la queue chaque jour pour tester les motos électriques. « Il n’y a pas de chaîne à changer, il n’y a pas de carburant à payer, il n’y a pas de mécanicien, et d’ailleurs l’entreprise nous promet de prendre ne charge les frais d’entretien jusqu’à trois ans », dit Simplice.
Opération séduction de la part de Mauto
Il est vrai que l’offensive commerciale lancée par Mauto a de quoi séduire. Une location-vente deux fois moins chère que les offres traditionnelles pour les motos thermiques et des recharges électriques au prix de l’essence. Seul point noir, les points de recharge sont encore très rares. Une disponibilité qui devrait s’améliorer rapidement, selon Hervé Hountondji, le directeur des ventes. « Ce que nous sommes en train de faire aujourd’hui, c’est de mettre en place des points de rechargement un peu partout dans le pays, grâce à des partenariats avec des distributeurs de produits pétroliers », avance Hervé Hountondji.
Économiques, écologiques, les motos sont aussi patriotiques. Le groupe Mauto qui vient d’être racheté par un fonds d’investissement indo-africain, Atif, va fabriquer d'ici à quelques mois ses motos au Bénin et au Togo, comme l’explique Shegun Bakari associé du fonds Atif.
Nous sommes en train de construire des usines qui vont avoir chacune la capacité de produire mille motos par jour à partir du Bénin et du Togo pour desservir toute la région ouest-africaine et par-delà, l’Afrique. Notre objectif est de pouvoir fabriquer jusqu’à 85 % des motos électriques, directement au Bénin et au Togo et importera essentiellement les pièces que l’on ne peut pas fabriquer sur place, les phares, les pneus, etc.
Mauto n’est pas la seule entreprise à proposer des motos électriques en Afrique, mais son business model basé sur la production locale et l’énergie décarbonée en fait un acteur à part.