Côte d’Ivoire : ce qu’Alassane Ouattara a dit au ministre français des Armées

Trafic de cocaïne, présence des mercenaires du groupe Wagner au Mali… Lors d’une visite à Abidjan, le 16 juillet, Sébastien Lecornu s’est entretenu avec le président ivoirien.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 21 juillet 2022 à 18:09
 

 

Sébastien Lecornu et Alassane Ouattara, le 16 juillet. © ISSOUF SANOGO/AFP

 

Lors d’un déplacement express, qu’il a effectué le 16 juillet à Abidjan, Sébastien Lecornu, le ministre français des Armées, s’est d’abord entretenu avec son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara. L’envoyé d’Emmanuel Macron a ensuite rendu visite aux Forces françaises en Côte d’Ivoire, sur leur base de Port-Bouët. Enfin, il a été reçu à la résidence présidentielle par Alassane Ouattara, qui, sachant combien la France est attentive à l’évolution de la vie politique ivoirienne, lui a fait un debriefing de sa rencontre du 14 juillet – la première depuis la fin de 2010 – avec ses prédécesseurs, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

L’aide de la France

Selon nos sources, le chef de l’État ivoirien a fait part à son hôte de son inquiétude face à l’ampleur que prend le trafic de cocaïne en Côte d’Ivoire, ce qui fait de ce pays l’une des plaques tournantes du narco-trafic. Pour lutter contre ce fléau, il a sollicité l’aide de la France.

ADO a en outre clairement indiqué au ministre que la recrudescence du jihadisme dans le Sahel était liée à toutes les formes de réseaux transfrontaliers criminels. Sébastien Lecornu lui a alors assuré que Paris soutiendrait Abidjan, en le faisant bénéficier de son expertise et en renforçant les moyens et les équipements de surveillance et de défense.

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Autre motif d’inquiétude pour les Ivoiriens et les Français : la présence, auprès de la junte malienne, de mercenaires appartenant au groupe militaire russe Wagner. Les deux pays craignent en effet que leur implantation au Mali favorise le lancement d’attaques cybercriminelles sur les systèmes technologiques et alimente le flot des fake news pro-russes dans la région.

Quinze millions d’euros

La Côte d’Ivoire est à la recherche de 46 millions d’euros pour financer la deuxième phase de son projet d’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville. Celle-ci concernera les bâtiments hébergeant des stagiaires et des cadres, une zone d’entraînement aux opérations de contre-terrorisme maritime et un champ de tir à longue distance.

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Le 12 juillet, lors d’une conférence des bailleurs de fonds qui s’est tenue à Paris, Abidjan (qui était représenté par Téné Birahima Ouattara) a déjà pu mobiliser environ 15 millions d’euros. La France, qui a commencé à redéployer ses forces impliquées dans la lutte antiterroriste au Niger, espère achever ce processus d’ici à la fin de l’année.