Nigeria: la ministre des Finances veut taxer la téléphonie, celui de la Communication s'y oppose

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Malgré les critiques, le gouvernement nigérian a confirmé son projet de taxer plus lourdement les opérateurs téléphoniques, ce qui devrait faire bondir le prix des appels téléphoniques et des données mobile de 5%. Ce projet est inscrit dans la loi depuis deux ans, sans entrée en vigueur jusque-là. 

Avec notre correspondante à Lagos, Liza Fabbian

Le ministre des Communications a beau avoir exprimé son désaccord, la ministre des Finances persiste dans son projet d'augmenter les taxes sur les opérations téléphoniques, alors que le Nigeria fait face à d'importants problèmes de trésorerie. 

Confronté à une baisse dramatique de ses revenus pétroliers, le pays le plus peuplé d'Afrique est lourdement endetté et ne peut pas compter sur ses recettes fiscales, particulièrement faibles. 

La ministre des Finances et du Budget a donc décidé de remettre à l'ordre du jour un projet de taxation sur les opérations téléphoniques déjà inscrit dans la loi de finances 2020. 

Si cette nouvelle taxe de 5% est actée, les Nigérians devront payer 12,5% de taxe au total sur leurs appels téléphoniques et l'utilisation de leurs données mobiles.

Mais aux yeux du ministre des Communications, cette mesure pourrait brider l'un des secteurs les plus dynamiques de l'économie nigériane.

Les récentes annonces de la ministre des Finances et du Budget ont de quoi inquiéter aussi les opérateurs téléphoniques. 

Au Ghana voisin, l'entrée en vigueur d'une taxe de 1,5% sur les paiements mobiles au mois de mai, aurait fait chuter le nombre d'opérations et ralentit l'activité dans le secteur des télécommunications, selon l'opérateur MTN.