Côte d’Ivoire: le peuple N’Zima retrouve les célébrations de l’Abissa
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En Côte d’Ivoire, c’est ce dimanche 6 novembre que s’achève la fête de l’Abissa. Célébrée pendant deux semaines dans la ville balnéaire de Grand-Bassam, cet événement populaire marque le nouvel an du peuple N’Zima. Un moment de réjouissances qui permet également aux communautés de régler leurs différends sociaux mais aussi politiques. En 2018, l’Abissa n’avait pu se tenir à cause de violences électorales dans la ville.
Avec notre envoyé spécial à Grand-Bassam, Sidy Yansané
Toute la semaine, un brouhaha de tambours et de percussions ont résonné, depuis le quartier France où siège le palais du Roi des N’Zima.
Par milliers, les fêtards se retrouvent sur une grande place pour danser au rythme de leurs instruments traditionnels. Maquillage au kaolin, travestissements… tout le monde s’est lâché.
L’Abissa autorise les sujets à critiquer publiquement leur roi en chanson, comme nous l'explique Peter Tayoro, spécialisé dans le tourisme à Grand-Bassam: « Chaque village est représenté dans la royauté, donc il y a les notables d’Azuretti et de Mondoukou, par exemple, qui observent toute l’année les actions du roi. Quand c’est bon, on lui dit en public : "c’est bon". Quand ce n’est pas bon, on le lui dit aussi mais s'il ne corrige pas ce qui lui a été reproché (les critiques) reviennent encore plus fort. »
En 2018, les municipales ont provoqué de graves tensions au sein des N’Zima, certains sujets accusant le roi d’avoir pris parti contre le candidat originaire de la commune. L’Abissa n’avait pu être célébrée. La coutume reprenant le dessus, le climat s’est apaisé depuis.
« Il y a eu une rencontre où le roi s’est, ce jour-là - rabaissé serait un (mot) un peu trop fort - mais il a reconnu ce qu’il s’était passé dans le village... en interne - pas devant tout le monde - tout a été réglé. Cela veut donc dire que les critiques ont porté et que le roi, avec sagesse, a réglé le problème », conclut Peter Tayoro.
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