Hausse des prix en perspective pour l'arachide

 peanut

Des baisses de récolte dans plusieurs pays producteurs d'arachide tirent les prix vers le haut. La baisse annoncée de la production chinoise pourrait profiter au marché africain, si elle se confirme.

La campagne de commercialisation de l'arachide est de bon augure en Afrique de l'Ouest. Elle débute avec des prix en hausse par rapport à l'année dernière, prix tirés par ceux des huiles alimentaires importées qui engendrent une augmentation de la demande locale. Au Burkina Faso, le prix d'un litre produit sur place était il y a quelques jours d'environ 1 000 francs CFA contre 1 200 à 1 500 francs CFA le litre importé.

À l'international, la tendance à la hausse se fait sentir également. Elle est alimentée par une baisse annoncée de la production chinoise, premier consommateur mondial. Selon le service d’information agricole N'Kalô, la hausse des prix du maïs aurait poussé les producteurs chinois à se détourner de l'arachide. Les conditions climatiques défavorables devraient contribuer à la diminution des volumes.

Une récolte chinoise en baisse de 10 à 20 %

En l'absence de données fiables disponibles, la question est d'évaluer avec précision la baisse, pour comprendre l'impact qu'elle aura sur le marché. Les estimations des professionnels de la filière varient entre 10 et 20% de moins par rapport à l'année dernière. Sachant qu'une baisse de seulement 10 % représenterait déjà 2 millions de tonnes et suffirait à doper les importations.

L'autre variable étant la levée des restrictions sanitaires qui se dessine et qui pourrait, si elle se confirme, faire repartir de plus belle la demande intérieure. Et donc la demande d'arachide africaine à transformer. Selon le bulletin économique IHS Markit, les acheteurs chinois ont déjà fait leur retour en force, au Soudan, depuis le mois d'octobre pour se fournir en arachide et en sésame.

Surfaces en baisse en Argentine

Le marché est également soutenu par la baisse annoncée de la production américaine. Et aussi par une réduction des surfaces de plantation chez l'autre géant de la cacahuète : l'Argentine  : les estimations relayées par IHS Markit font état de surfaces amputées de 5 à 15 % à cause de la flambée du prix des engrais, mais aussi de problèmes structurels, explique l’expert agricole François Griffon.

Dans ce contexte, les prix ne devraient que rester sur une pente ascendante, selon Alimenta Agri, un négociant américain, qui prédit une pénurie mondiale d'arachide.