Désaccord entre Alassane Ouattara et Patrice Talon sur l’autoroute Abidjan-Lagos

Les présidents ivoirien et béninois souhaitent tous deux héberger l’Autorité de régulation et de contrôle du projet de corridor.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 7 décembre 2022 à 15:26

 

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Les présidents Patrice Talon et Alassane Ouattara. © WWW.GOUV.CI

Un dossier est au cœur de ce différend : le siège de l’Autorité de régulation et de contrôle du projet de l’autoroute Abidjan-Lagos. Ce chantier sous-régional, lancé en 2013 pendant le mandat de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, est sur le point d’être exécuté.

Mais, son successeur Muhammadu Buhari, ainsi que les autres chefs d’État impliqués dans ce projet de corridor, Patrice TalonAlassane Ouattara, Faure Essozimna Gnassingbé et Nana Akufo-Addo, doivent trancher sur le choix du pays qui abritera le gendarme du projet.

En coulisses du sommet de l’OIF

Le Nigéria et le Togo se sont désistés au profit de la Côte d’Ivoire, tout comme le Ghana, isolant de fait le Bénin qui avait lui aussi posé sa candidature. Selon nos informations, dans les coulisses du sommet de la francophonie à Djerba (19-20 novembre), Patrice Talon a laissé savoir à ses homologues francophones impliqués que son pays se retirerait si le siège était réellement attribué à Abidjan. Mais Alassane Ouattara n’entend pas céder sur cette question, d’autant que la Côte d’Ivoire abrite déjà le secrétariat du projet. L’entourage du président ivoirien argue également que Patrice Talon a bénéficié par le passé du soutien d’Alassane Ouattara dans plusieurs dossiers.

À LIRESommet de l’OIF : Bongo Ondimba, Kagame, Ouattara… Les chefs d’État africains en force à Djerba

Cette infrastructure de 1081 kilomètres traversera en effet Abidjan, Accra, mais aussi Lomé et Cotonou pour arriver à Lagos, et jouera un rôle important dans le développement du commerce intra-régional. Le coût de la phase d’études du projet était initialement estimé à plus de 11 millions de dollars et devait être financé en grande partie par la Banque africaine de développement (BAD). Mais ce budget a atteint 43 millions de dollars, dont 22 millions apportés par la BAD. La réalisation du projet est estimée à 15,6 milliards de dollars.