Cinéma : quels films voir en famille pendant les vacances d’hiver ?

Critique 

Une grand-mère italienne combative et une fillette syrienne pleine d’espoir, un chat fabuleux et une souris mythologique, de tendres Gaulois et une danseuse audacieuse : telle est la galerie de personnages qu’on pourra croiser en salles lors des congés d’hiver. Une sélection critique classée par âge.

  • Service Culture, 
Cinéma : quels films voir en famille pendant les vacances d’hiver ?
 
« Maurice le chat fabuleux » ; « Dounia et la princesse d’Alep » ; « Astérix et Obélix. L’empire du Milieu » ; « Neneh superstar ».ULYSSES FILM / HAUT ET COURT / PATHE / GAUMONT

♦ Le Secret des Perlims **

de Alê Abreu

Film d’animation brésilien, 1 h 16

Dans la Forêt magique, deux animaux anthropomorphes, jeunes agents secrets de royaumes rivaux, ceux du Soleil et de la Lune, ont pour mission de trouver les Perlims, êtres de lumière capables de sauver la forêt que des Géants menacent de noyer sous les eaux. Huit ans après Le Garçon et le Monde, le réalisateur brésilien Alê Abreu revient avec un nouveau conte sur son pays, coloré dans sa forme, sombre dans son propos. Un tour de force technique et visuel, dont le dénouement, moins loquace et explicite que sa première partie trop bavarde, permet d’exprimer toute la vigueur.

» LIRE LA CRITIQUE : « Le Secret des Perlims », métaphore colorée du Brésil contemporain

♦ Maurice le chat fabuleux **

de Toby Genkel et Florian Westermann

Film d’animation germano-britannique, 1 h 33

C’est un monde où le chat ne chasse pas les souris. Au contraire, Maurice coopère avec des rats pour enchaîner les filouteries de ville en ville. Mais son stratagème tombe à l’eau… Adaptation haute en couleur de l’univers malicieux de l’écrivain britannique Terry Pratchett, ce film d’animation tient la route grâce à son scénario, abordant le pouvoir de l’écriture et l’exclusion, moins par son esthétique qui donne une impression de déjà-vu.

» LIRE LA CRITIQUE : « Maurice le chat fabuleux », entre les frères Grimm et « Ratatouille »

♦ Pattie et la colère de Poséidon *
de David Alaux, Eric Tosti, Jean-François Tosti
Film d’animation français, 1 h 36

Quatrième long métrage des sympathiques Toulousains de TAT Productions (Les As de la junglePil), cette relecture parodique du mythe de la Toison d’or imagine un Jason cacochyme se relançant dans sa quête avec des Argonautes ressuscités. Rien d’effrayant dans ce pastiche à hauteur de « souricette » aventureuse, Pattie, et de ses compères, mais rien de très surprenant non plus… Malgré une ouverture et un dénouement amusants, renouant avec l’inventivité burlesque et le savoir-faire technique du studio occitan, l’ennui gagne faute d’un scénario suffisamment charpenté.

 

► À partir de 7 ans

♦ Dounia et la princesse d’Alep **
de Marya Zarif

Film d’animation franco-canadien, 1 h 13

Dounia – « le monde » en arabe – est le prénom d’une petite Syrienne que la guerre contraint à l’exil. Avec ses grands-parents, elle cherche un nouveau foyer pour y vivre et grandir en paix. L’animation de ce film touchant est sommaire, mais le récit prend les enfants par la main pour les sensibiliser au sort des réfugiés. La dure réalité est sublimée par la sagesse des personnes, les valeurs humanistes des contes et légendes syriens et le son caressant de la bande sonore jouée à l’oud. Une œuvre savoureuse rehaussée des graines aromatiques magiques et des spécialités culinaires de la grand-mère…

» LIRE LA CRITIQUE : « Dounia et la princesse d’Alep », les graines de l’espoir

 

► À partir de 8 ans

Interdit aux chiens et aux Italiens ***

d’Alain Ughetto

Coproduction franco-européenne, 1 h 10

Les mains dans la polenta, Cesira fait chanter sa cuisine et raconte son histoire familiale, celle de migrants du Piémont ayant fui la misère et le fascisme. Une histoire douloureuse,
mais racontée avec une joie de vivre communicative, dans ce formidable film d’animation tout public. Laissant apparaître ses propres mains, Alain Ughetto interagit avec ses personnages attachants, au fil d’un dialogue fictif avec sa grand-mère que le cinéaste marseillais met en scène avec une inventivité qui ne cesse de surprendre. Bravissimo !

» LIRE LA CRITIQUE : « Interdit aux chiens et aux Italiens » : polenta, amour et mémoire familiale

♦ Astérix et Obélix. L’empire du Milieu **

de Guillaume Canet

Film français, 1 h 54

Le marchand phénicien Graindemaïs et la princesse Fu Yi, fille unique de l’impératrice de Chine, implorent les habitants du village gaulois d’Armorique de les aider à chasser le traître qui a emprisonné la souveraine. Un scénario original, non tiré d’un album, et resserré sur les relations des deux héros qui s’interrogent sur le sens de l’amitié, un thème cher à Guillaume Canet.

» LIRE LA CRITIQUE : « Astérix et Obélix. L’empire du Milieu », tendres Gaulois

 

► À partir de 10 ans

♦ Neneh superstar ***

de Ramzi Ben Sliman

Film français, 1 h 35

Au sein de l’École nationale de danse de l’Opéra de Paris, Neneh détonne au premier coup d’œil par sa peau noire, sa coupe afro colorée de rose et son incroyable bagout. Ce film social sur la danse montre le rude quotidien de l’école, le rapport décomplexé à une certaine norme, ainsi que les injustices culturelles. La jeune Oumy Bruni Garrel crève l’écran par sa présence, son naturel et sa spontanéité.

» LIRE LA CRITIQUE : « Neneh superstar » de Ramzi Ben Sliman : entrez dans la danse, ou pas