Au Burkina Faso, un couvre-feu d’un mois instauré dans plusieurs provinces
Sous la pression des groupes jihadistes, les autorités régionales du Nord ont décidé d’imposer un couvre-feu pour faciliter les opérations des forces armées.
Le capitaine Ibrahim Traoré assiste à la cérémonie de clôture du 28e Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco) à Ouagadougou, le 4 mars 2023. © OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Un couvre-feu a été instauré dans toute la région du Nord du Burkina Faso et dans deux autres provinces afin de lutter contre les jihadistes qui frappent régulièrement ces zones. « Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, un couvre-feu allant de 22 heures à 5 heures du matin est instauré sur toute l’étendue du territoire régional à compter du vendredi 3 mars et jusqu’au vendredi 31 mars », indique une note du secrétaire général du gouvernorat de la région du Nord, Kouilga Albert Zongo.
« Durant cette période, la circulation des personnes, des véhicules à quatre et deux roues, des tricycles (triporteur) et des vélos est formellement interdite », a-t-il précisé, invitant les populations « au strict respect de cette décision en restant chez elles aux heures et dates indiquées ». Cette mesure vise à faciliter les actions des forces armées dans cette région frontalière du Mali.
Intensification
Deux autres provinces ont également instauré un couvre-feu : le Koulpelogo, dans la région du Centre-Est, frontalière du Ghana et du Togo, pour tout le mois de mars, et le Bam, dans la région du Centre-Nord, du 5 au 20 mars. Mi-février, le couvre-feu en vigueur depuis 2019 dans la région de l’Est, de minuit à 4h du matin, a été prolongé de 3 mois, jusqu’au 21 mai inclus.
Le Burkina Faso connaît une intensification de violences jihadistes depuis le début de l’année, avec plusieurs dizaines de morts – civils ou militaires – quasiment chaque semaine. La semaine dernière, l’armée avait annoncé un « bilan provisoire » de 51 morts dans une embuscade ayant visé des soldats le 17 février dans l’extrême nord du pays. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré lors d’un putsch, fin septembre 2022.
(avec AFP)