Élections au Nigeria : pas de surprise à Lagos pour l’outsider Peter Obi

La mégalopole nigériane est restée aux mains du parti au pouvoir, qui a pour le moment remporté les élections gouvernorales dans treize États, tandis que le PDP a remporté cinq États.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 21 mars 2023 à 10:44
 
 
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Des membres de la Commission électorales comptent les voix après les élections à Lagos, le 18 mars 2023. © Photo by PIUS UTOMI EKPEI / AFP.

 

 

À Lagos, les espoirs du Labor Party (LP) auront été vite douchés. Après y avoir fini en tête lors de la présidentielle du 25 février, l’outsider Peter Obi (troisième au niveau national) espérait bien voir la mégalopole nigériane tomber aux mains de son parti lors des élections locales. Mais c’est le gouverneur sortant, Babajide Sanwo-Olu, du All Progressives Congress (APC, au pouvoir), qui a été réélu, a déclaré la commission électorale (Inec). Elle n’échappe ainsi pas à l’influence du nouveau président, Bola Tinubu, qui doit prendre le pouvoir en mai.

Les résultats de ce scrutin, au terme duquel doivent être élus plus de 900 représentants des assemblées des États ainsi que les gouverneurs de 28 des 36 États, ont continué de tomber au compte-gouttes le 20 mars. Pour l’heure, seule la moitié a été annoncée. Ces élections se sont déroulées trois semaines après la présidentielle remportée par Tinubu, qui a été jugée frauduleuse par les principaux partis d’opposition (LP et le People’s Democratic Party, PDP), ce que l’Inec réfute.

Accusations de manipulations

À Lagos, fief du nouveau président, Babajide Sanwo-Olu a remporté une victoire écrasante en obtenant plus de 760 000 votes contre quelque 310 000 pour Gbadebo Rhodes-Vivour, candidat du LP. À mesure que la commission égrenait les résultats dimanche, plaçant Sanwo-Olu en tête, Rhodes-Vivour criait à la fraude sur les réseaux sociaux. « Je suis convaincu sans aucun doute possible que les résultats annoncés par l’Inec ne représentent pas le souhait de la majorité des Lagotiens pacifiques », a-t-il dit sur Twitter.

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Pour le moment, l’APC a remporté les élections gouvernorales dans treize États, dont Lagos, tandis que le PDP a remporté cinq États. À Kano, poumon économique très convoité du Nord majoritairement musulman, des milliers de partisans du petit parti New Nigeria Peoples Party (NNPP) sont descendus dans la rue pour célébrer la victoire attendue de leur candidat. Celui-ci est un allié de l’ultra-populaire ancien gouverneur Rabiu Kwankwaso, arrivé quatrième à l’élection présidentielle.

Bureaux de vote fermés et violences

Dans la région clé de l’Adamawa (nord-est), où pourrait être élue la première femme gouverneure au Nigeria depuis 1999, l’Inec a annoncé dans la soirée du 20 mars que les résultats du scrutin n’étaient « pas concluants » car le nombre d’électeurs n’ayant pas pu voter le jour de l’élection est supérieur à la marge entre les deux premiers candidats. Pour qu’un vainqueur soit déclaré, le scrutin devra être organisé dans les bureaux de vote restés fermés le jour de l’élection.

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Les bureaux de vote ont ouvert à l’heure pour la plupart et les machines d’enregistrement biométriques et le portail en ligne montrant les résultats semblaient fonctionner relativement bien, selon les observateurs.

Ces élections ont néanmoins été marquées par « de multiples incidents de violences et d’intimidations ayant interrompu le scrutin dans divers endroits », a affirmé la mission d’observation de l’Union européenne (UE). Par ailleurs, selon Yiaga Africa, des voix ont été achetées samedi contre 1 000 nairas (environ deux euros), de l’alcool, des spaghettis ou du tissu.

(avec AFP)