Dimanche de Pentecôte : « Recevez l’Esprit saint » – année A
Partageons la parole de Dieu du dimanche 28 mai 2023, fête de la Pentecôte, avec les sœurs du carmel de Frileuse, situé dans l’Essonne, à la charnière du Grand Paris et de la Beauce.
L’Évangile (Jn 20, 19-23)
C’était après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »
Autres lectures : Ac 2, 1-11 ; Ps 103 (104) ; 1 Co 12, 3b-7.12-13.
Comprendre
« Quand arriva le jour de la Pentecôte, ils se trouvaient réunis tous ensemble » (Ac 2, 1).
Chez les Juifs, sept semaines après la fête de Pâques, le cinquantième jour – ce que signifie le mot Pentecôte – est célébrée la fête appelée pour cette raison fête des Semaines. Sept semaines, sept fois sept jours, c’est le moment de l’accomplissement. Ce jour-là les Juifs font en particulier mémoire de la manifestation de Dieu à Moïse au Sinaï et du don de la Loi. C’est une fête d’alliance et de pèlerinage.
C’est pourquoi les disciples sont réunis et beaucoup de Juifs « venant de toutes les nations sous le ciel » se trouvent à Jérusalem. Et Dieu à nouveau se manifeste. Le « violent coup de vent » et « les langues qu’on aurait dites de feu » du livre des Actes des Apôtres sont comme l’écho du chapitre 19 du livre de l’Exode : le Seigneur se manifeste par des coups de tonnerre et des éclairs et descend dans le feu, la voix de Dieu répond à Moïse et le Seigneur l’appelle…
Méditer
Dans l’Évangile que nous écoutons aujourd’hui, nous sommes non pas le cinquantième jour, jour de l’accomplissement, mais au soir du premier jour, comme au commencement de la création… La liturgie déploie sur sept semaines le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus et du don de l’Esprit. Cinquante jours de joie pour célébrer la Vie que le Christ reçoit à nouveau de son Père pour nous, cinquante jours pour attendre et recevoir le don de l’Esprit ! « Pour accomplir jusqu’au bout le mystère de Pâques, tu as répandu largement aujourd’hui l’Esprit Saint sur ceux dont tu as fait tes enfants d’adoption en les unissant à ton Fils unique » (Préface de la Pentecôte).
Ce soir-là Jésus a montré aux disciples « ses mains et son côté ». C’est en voyant ses plaies que les disciples le reconnaissent comme le Seigneur. Le don de l’Esprit demeure lié à la Passion du Seigneur. C’est parce qu’il s’est abandonné au Père jusqu’à l’extrême, parce que, librement, il a vécu la Passion et remis sa vie sans rien se réserver qu’il peut donner l’Esprit.
Alors Jésus invoque à nouveau la paix sur les disciples et il les envoie. Ensuite, il souffle sur eux et il prononce une troisième parole : « Recevez l’Esprit Saint ». Arrêtons-nous sur ces trois versets d’une grande densité. Le premier don du Ressuscité est la paix, et dans cette paix, il envoie ses disciples comme le Père l’a lui-même envoyé. Mais il ne les envoie pas seuls, il souffle sur eux : comme le Créateur avait insufflé en Adam l’haleine de vie, il leur insuffle l’Esprit Saint. Dans cet Esprit, celui du Père et du Fils, ils vont pouvoir aller vers leurs frères avec la mission de remettre les péchés, de les rendre libres pourvu qu’ils accueillent le don de Dieu.
Aujourd’hui Jésus renouvelle en nous le don de son Esprit, ouvrons nos cœurs au souffle de Dieu et allons vers nos frères et sœurs leur annoncer la paix apportée par le Vivant !
Prier
Seigneur, entends ma prière. (…)
Le souffle en moi s’épuise, mon cœur au fond de moi s’épouvante. (…)
Je tends les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée.
Vite, réponds-moi, Seigneur : je suis à bout de souffle !
Ne me cache pas ton visage : je serais de ceux qui tombent dans la fosse.
Fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi.
Montre-moi le chemin que je dois prendre : vers toi, j’élève mon âme ! (…)
Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu.
Ton souffle est bienfaisant : qu’il me guide en un pays de plaines. (…)
(Psaume 142)