A Ankara dialogue politique de sourds entre le Pape et les autorités

le-pape-francois-exhorte-au-dialogueSa première visite en Turquie a donné lieu à un dialogue de sourds politique entre le pape François, avocat de l’alliance des religions contre le terrorisme, et les autorités d’Ankara, arc-boutées sur la dénonciation de l’islamophobie, relèvent les analystes. Sous les ors du nouveau et très controversé palais présidentiel turc, le contraste était saisissant. Tous deux crispés en dépit des amabilités d’usage et des sourires de rigueur, le souverain pontife et son hôte turc Recep Tayyip Erdogan ont chacun récité leur partition, sans véritable échange.

“Le pape s’exprimait dans une perspective pastorale, tandis que le président a fait un discours très politique”, a résumé très diplomatiquement pour la presse le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.Le discours de François a été courtois mais ferme. Il a souligné sa place de “pont naturel” de la Turquie entre l’Occident et l’Orient et insisté sur le rôle de modèle qu’elle devait jouer en matière de dialogue entre les cultures. Le pape argentin a aussi dénoncé la situation juridique de la minuscule communauté chrétienne, à peine 80.000 membres dans une Turquie à écrasante majorité musulmane, tolérée mais toujours privée de statut officiel. En choisissant dans son discours de parler au nom de +nous, chrétiens et musulmans+, il a employé “une formule très forte”, a noté le père Lombardi.  (Source: La Dépêche/ Publié le 30/11/2014)

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Le Pape Prançois en Turquie : « Appel à un dialogue interreligieux créatif »

images pape en TurquieDepuis Ankara, le pape a appelé à un « dialogue interreligieux créatif » engageant croyants musulmans et chrétiens à collaborer ensemble sur des problèmes contemporains. Le dialogue interreligieux a occupé la première journée de la visite du pape François en Turquie, qui devait quitter Ankara dans la matinée ce 29 novembre pour gagner Istanbul. La veille, lors d’une rencontre dans la capitale turque avec Mehmet Görmez, président des affaires religieuses du pays, il a demandé que ce dialogue soit « créatif » et se tourne vers l’aide aux plus nécessiteux. « La reconnaissance commune de la sacralité de la personne humaine soutient la compassion commune, la solidarité et l’aide active envers ceux qui souffrent le plus », a-t-il expliqué, citant en exemple la collaboration entre musulmans et chrétiens en Turquie pour secourir les centaines de milliers de réfugiés y affluant depuis les zones de conflits voisines. « C’est un exemple concret de la manière de travailler ensemble pour servir les autres, un exemple à encourager », a-t-il conclu.

Mehmet Görmez a énuméré dans le même esprit, et de manière plus tranchée, qu’« aujourd’hui, les hommes de religion devraient mettre de côté leurs discussions (..) sur leur perception de la vérité (..) et devraient se concentrer par un effort concerté sur la lutte contre la drogue, l’alcoolisme, la violence contre les femmes, ainsi que les enfants de la rue, la pauvreté et la faim, la haine et le conflit, les questions environnementales et la destruction de l’équilibre écologique du monde, toutes les sortes de fanatisme et la liberté de croyance ». Il a aussi décrit le drame des migrants risquant leur vie en Méditerranée, question très chère au pape François qui l’a rappelée le 25 novembre dernier devant le Parlement européen à Strasbourg.

« Le pape voudrait que le dialogue interreligieux trouve de nouvelles formes pour s’attaquer aux problèmes de la mondialisation », insiste le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi. La lutte contre le trafic d’êtres humains est une question que le pape François a demandé au Saint-Siège d’investir, depuis le début de son pontificat, par une telle approche interreligieuse. Son déplacement en Albanie, le 21 septembre dernier, a aussi servi à y mettre en exergue une collaboration, jugée concrète et fructueuse, entre communautés musulmane, orthodoxe et catholique. (Source : la Croix /29.11.14 /Sébastien Maillard)

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En Turquie, le Pape François exhorte au “dialogue interculturel et interreligieux”

descargaLe pape François a exhorté vendredi à Ankara le Moyen-Orient et la Turquie en particulier au “dialogue interculturel et interreligieux” pour “bannir le fondamentalisme et le terrorisme”, en appelant les autorités turques au respect des droits des chrétiens.

A l’issue d’un entretien avec le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan, le pape a également loué les “efforts généreux” de la Turquie pour l’accueil des réfugiés de Syrie et d’Irak, estimant que la communauté internationale avait “l’obligation morale” de lui prêter main forte.

Le souverain pontife a estimé vendredi que le dialogue entre les religions pouvait contribuer à contrecarrer le “fondamentalisme” et le “terrorisme” qui sévissent au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie.

“Une contribution importante peut venir du dialogue interreligieux et interculturel, de manière à bannir toute forme de fondamentalisme et de terrorisme”, a-t-il dit.

Le pape n’a pas occulté les critiques sur la liberté religieuse en Turquie en évoquant les discriminations des chrétiens minoritaires dans le pays. “Il est fondamental que les citoyens musulmans, juifs et chrétiens —tant dans les dispositions de la loi que dans leur application effective– jouissent des mêmes droits et respectent les mêmes devoirs”, a-t-il rappelé avec fermeté.(Source: la Libre Belgique/28.11.14/)

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Le Pape François : « grande responsabilité » de la Turquie pour obtenir la paix

descarga TurquieAu début de sa visite de trois jours en Turquie, vendredi 28 novembre, le pape François a fait valoir la d’Ankara pour mettre fin aux violences à ses frontières, qui entraînent l’afflux de réfugiés. Il a appelé à la « solidarité de tous les croyants » contre le fanatisme, associant chrétiens et musulmans. La guerre qui sévit aux frontières de la Turquie s’est imposée comme la préoccupation majeure du pape François, au premier jour de sa visite en Turquie. Reçu dans le fastueux palais présidentiel flambant neuf de Recep Tayyip Erdogan, après son arrivée à Ankara, vendredi 28 novembre en milieu de journée, le pape a placé le pays devant ses « choix ».

La Turquie « a une grande responsabilité », a-t-il affirmé au terme de son discours aux autorités du pays, après avoir décrit les ravages des« violences terroristes » en allusion à celles commises actuellement par Daech en Syrie et en Irak. « Les choix que fait la Turquie et son exemple sont très significatifs et peuvent être d’un secours considérable (..) pour identifier des chemins viables de paix », a-t-il souligné. Une manière délicate de mettre le doigt sur l’ambiguïté d’Ankara dans ses rapports avec l’organisation terroriste semant la terreur dans son voisinage. Le pays n’a pas rejoint la coalition internationale constituée pour l’éliminer. Le président Erdogan a condamné devant le pape le « terrorisme d’État » en Syrie, s’en prenant « au tyran » en référence à Bachar Al Assad. Il a également vitupéré contre le terrorisme du PKK. Il regrette « l’identification entre islam et terrorisme » et « une perception négative contre les musulmans ».

Les affaires intérieures turques n’étaient pas non plus absentes du discours. Le pape a exprimé les attentes de l’Église catholique à l’égard de la liberté religieuse dans le pays. Son voyage survient à un moment où le pouvoir du président Erdogan est soupçonné d’islamisme rampant dans une République attachée depuis sa création par Atatürk à une laïcité très affirmée. Entre ces deux tendances, la petite minorité chrétienne cherche toujours à faire respecter sa place dans la société turque. (Source : la Croix/28.11.14/ Sébastien Maillard)

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Déclaration commune du Pape François et du Patriarche Bartholomaios 1er

images Turquie“La terrible situation des chrétiens et de tous ceux qui souffrent au Moyen-Orient demande non seulement une prière constante, mais aussi une réponse appropriée de la part de la communauté internationale”, déclarent le pape François et le patriarche Bartholomaios Ier dans cette déclaration conjointe signée au Phanar, ce 30 novembre, à l’issue de la Divine Liturgie de la fête de l’apôtre saint André, en l’église patriarcale Saint-George.

Ils exhortent les leaders religieux à eux-mêmes intensifier le dialogue interreligieux en vue de “construire une culture de paix et de solidarité entre les personnes et entre les peuples”. (Source: Zenit/30.11.14/ A.B. )

Texte intégral de cette déclaration que l’on dit déjà “historique”;

 

Quand François prend un risque auprès des musulmans…

descarga papeLe pape François a pris le risque d’irriter le monde musulman en le sommant de condamner sans ambiguïté le terrorisme, ce geste témoignant de sa préoccupation face à la montée de la violence religieuse, selon des experts. Dans une conférence de presse dans l’avion le ramenant d’Istanbul à Rome, Jorge Bergoglio, interrogé sur le terrorisme des groupes jihadistes et « l’islamophobie » qu’il génère, a déclaré avoir réclamé cette condamnation sans équivoque lors de son entretien vendredi avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. « Je lui ai dit qu’il serait beau que tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux et universitaires, se prononcent clairement et condamnent » cette violence qui nuit à l’islam. Ce n’est pas la première fois que le Vatican réclame des musulmans une condamnation forte du terrorisme. Le cardinal Jean-Louis Tauran, qui dirige le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, avait déjà réclamé en août une « prise de position claire » de responsables musulmans sur les « actions criminelles indicibles » perpétrées par l’organisation État islamique (EI).

« Ce qui est nouveau avec François, c’est que, pour la première fois un pape est aussi clair et pointe du doigt les responsables musulmans du monde en leur disant : ” Vous devez faire quelque chose ” », explique le spécialiste du Vatican John Allen. « Cela prouve le niveau de préoccupation du Vatican face à la montée en puissance de l’EI », a-t-il ajouté. Et le fait de la part du pape de préciser qu’il faut une condamnation de tous les dirigeants du monde musulman, qu’ils soient politiques, religieux ou universitaires, démontre son inquiétude face aux difficultés pour l’islam, « religion de paix », de se faire entendre, relève de son côté le père Valentino Cottini, recteur de l’Institut pontifical d’études arabes et islamiques à Rome. « Il y a eu déjà beaucoup de condamnations de la part de dirigeants musulmans, mais problème : qui fait l’opinion dans le monde musulman », en l’absence d’une autorité unique dans l’islam, a-t-il expliqué. Source: Orient Le Jour/01.12.14/)

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