Missionnaires d'Afrique

André Schaminée
Rome


SEDOS
(Servizio di Documentazione e Studi (Missionari)
Service de Documentation et d’Étude sur la Mission Mondiale)

célèbre ses
cinquante ans : 1964-2014

Historique de SEDOS

Le Concile Vatican II s’est terminé il y a cinquante ans. Le Concile a encouragé un “aggiornamento” en profondeur de l’Église, et a rempli les cœurs de grands espoirs pour un “nouveau printemps” dans l’Église. Nous savons que durant les années après le Concile, beaucoup de gens ont été déçus parce que ce printemps n’a pas été suivi par un été chaud, mais plutôt par un automne assez froid. C’est ce point que nous nous voulons developper ici.

Le Concile a publié 16 documents. Un de ces documents était Ad Gentes, au sujet de l’activité missionnaire de l’Église. Neuf Supérieurs généraux de congrégations et de sociétés missionnaires, ainsi que certains Pères du Concile, ont montré beaucoup d’intérêt pour la rédaction de ce texte et ont grandement contribué au contenu final. Notre Supérieur général de cette époque, Léo Volker, a joué un rôle important dans la rédaction. Le document a été finalisé à la maison des SVD à Nemi, non loin de Rome, et qui est maintenant appelée le centre Ad Gentes. Le Décret a été adopté par un vote presqu’unanime : 2?394 “Oui” contre 5 “Non” et a été promulgué le 7 décembre 1965.

Naissance et croissance de SEDOS

Tout cela avait créé un climat très fertile en vue d’une plus grande coordination et coopération entre les congrégations missionnaires. Déjà en 1958, la Fédération des Instituts de Recherche Socio Religieuse (FERES) avait été établie à Rome dans le but de coordonner les efforts pour incorporer les sciences sociales dans les œuvres de l’Église. Les Supérieurs généraux se sont impliqués et, en juin 1964, dans une réunion à notre Généralat, un groupe d’étude a été formé avec son propre Secrétariat, appelé “SEDOS” (Servizio di Documentazione e Studi (Missionari), Service de Documentation et d’Étude sur la Mission Mondiale).

Le 1er octobre 1964, dans une autre réunion à notre Généralat, l’Assemblée générale des Supérieurs généraux a élu Leo Volker comme premier président de SEDOS. Il y a eu ensuite huit autres réunions pour élaborer les Règles et Statuts du groupe d’étude. La politique de base a été formulée, mais le point le plus radical a été la décision de coordonner et consolider les efforts missionnaires communs des instituts membres. Durant les années suivantes, les structures se sont développées avec l’établissement d’un secrétariat permanent, un comité technique” et quelques groupes de travail. SEDOS a facilité la circulation d’informations parmi les instituts membres. Il a surtout servi à la planification commune en vue d’une action apostolique commune de l’Église.

Avec le temps, SEDOS a continué à se développer. Au moment de sa fondation, il y avait neuf congrégations missionnaires masculines. En 1989, après 25 ans d’existence, le nombre des membres est passé à 79. En octobre 2014, au moment de la célébration du jubilé d’or de SEDOS, nous étions 58 congrégations féminines et 40 congrégations masculines. Richard Baawobr et moi avons participé au jubilé. Le thème principal était “Appelés et Envoyés: Se Souvenir, Célébrer, Renouveler.” Le passage de l’Écriture des disciples d’Emmaüs nous a rappelé que nous sommes en route, mais en très bonne compagnie?!

Je me suis impliqué dans SEDOS à l’invitation du Supérieur Général. Peu de temps après avoir commencé mon travail comme Secrétaire général, il m’a demandé si j’étais intéressé à être le représentant de notre Société à SEDOS et, en plus, membre exécutif. Normalement, cela revient à un membre du Conseil général, mais cela est difficile à cause de leurs fréquents voyages. J’ai accepté avec plaisir.

Comment décrire SEDOS, ses objectifs
et ses activités?

Il est possible que plusieurs d’entre vous n’aient jamais entendu parler de SEDOS. C’est une association signifiant “Service of Documentation and Study” qui regroupe des instituts religieux d’hommes et de femmes et d’autres associations de l’Église qui se réunissent pour réunir leurs forces dans le but de servir les activités missionnaires de l’Église d’une manière plus efficace. En quelques mots, c’est un forum pour les instituts missionnaires qui permet aussi l’approfondissement et une meilleure compréhension de la mission globale. SEDOS encourage la recherche et le partage d’informations par son bulletin et son site Web, sa vaste bibliothèque, les conférences publiques et le colloque annuel.

SEDOS organise un colloque annuel de trois ou quatre jours. Ces colloques présentent des thèmes d’actualité et discutent de sujets pratiques. Par exemple, en 2012, une attention spéciale a été portée sur l’Afrique et l’Asie et en 2013, sur les autres continents. Le thème du colloque de 2014 était : “Envoyés par le Dieu des Surprises - Nouvelles façons d’être missionnaire”. La participation a été de 125 personnes des différents continents. Notre Société était représentée par Simon Gornah, Manu Osa et moi-même. Cette année, en mai, le thème sera “Ouvre la porte - Laisse-le sortir”. Ce thème a été choisi en lien avec ce qu’a dit le pape François, “une Église auto centrée garde Jésus à l’intérieur…”

Durant toute l’année, SEDOS organise des conférences et des ateliers. Par exemple, une conférence était intitulée “Briser le joug du démon: un défi pour la mission en Afrique”, présenté par un doctorant du Nigeria, des Missionnaires de St-Paul.

Il y a aussi l’important bulletin bimensuel de SEDOS qui offre beaucoup d’articles d’information et qui invite à la réflexion sur la Mission d’aujourd’hui. Ce bulletin et beaucoup d’autres informations sur SEDOS, comme les colloques (en quatre langues : français, anglais, espagnol, italien) se trouvent sur le site : sedosmission.org .

Le Futur de SEDOS
En 2015, SEDOS évaluera ses structures actuelles pour s’adapter à l’Église et au monde d’aujourd’hui. Est-ce que SEDOS devrait être actif également dans les Églises du Sud? Est-ce que le colloque annuel devrait avoir lieu à l’extérieur de Rome où un plus grand nombre de missionnaires pourraient participer? Quel que soit le résultat de l’évaluation, nous croyons sincèrement que SEDOS continuera à jouer un rôle important dans l’Église d’aujourd’hui.

André Schaminée

Tiré du Petit Echo N° 1059 2015/03