A Sarajevo, le pape dénonce un « climat de guerre »

F9D32FB1-8294-4A20-97BA-3559C94A6D1E_mw1024_s_nUn voyage contre les risques de guerre, un voyage comme « une prière de paix ». La visite du pape François à Sarajevo, samedi 6 juin, a été tout entière placée sous ce thème, évoqué avec des accents d’urgence tout au long d’une journée dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine, meurtrie par le conflit de 1992 à 1995. Le pontife a repris, dans son homélie, l’idée, régulièrement exprimée, qu’a lieu aujourd’hui « une espèce de troisième guerre mondiale livrée par morceaux ». Il a ajouté, samedi, que l’on percevait désormais un « climat de guerre »….

Dans un stade empli d’une foule catholique jeune et joyeuse venue participer à la messe, François a dénoncé ceux qui « veulent créer et alimenter délibérément ce climat, en particulier ceux qui cherchent la confrontation entre les différentes cultures et civilisations, et aussi ceux qui spéculent avec les guerres pour vendre des armes » tout en tenant parfois des discours de paix. « Plus jamais la guerre ! », a lancé Jorge Mario Bergoglio…

Devant les autorités politiques du pays, le pape a demandé « de nouvelles mesures pour renforcer la confiance et créer des occasions pour que croissent la compréhension et le respect mutuel » et l’égalité de tous les citoyens devant la loi, « indépendamment de leur origine ethnique, religieuse ou géographique ». La concorde entre ces communautés, a-t-il plaidé, a valeur d’exemple ailleurs : « Elle témoigne devant le monde que la collaboration entre les différents groupes ethniques et religieux pour le bien commun est possible, qu’un pluralisme de cultures et de traditions peut exister ».

C’est vers les jeunes que le pape argentin s’est tourné pour évoquer l’avenir : « Vous êtes la première génération d’après guerre, a-t-il lancé lors d’une rencontre avec certains d’entre eux. Vous voulez être un “nous” pour ne pas détruire le pays. C’est la vocation de votre génération. » (Source: Le Monde 07.06.2015 Par Cécile Chambraud)

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«Sarajevo est un endroit fondamental pour le dialogue interreligieux et l’œcuménisme», s’exclame le théologien catholique Franjo Topic, alors que la capitale de la Bosnie-Herzégovine reçoit ce samedi le pape François. Le pays fut le théâtre d’une guerre terrible entre 1992 et 1995 opposant les Bosniaques, musulmans, aux Serbes, orthodoxes, et aux Croates, catholiques. Franjo Topic rejette cependant l’idée d’une «guerre de religion». «La religion a été instrumentalisée pour mener à la guerre, puisque la religion et l’identité nationale se confondent toujours dans notre pays», souligne-t-il.

Une rencontre œcuménique et une rencontre interreligieuse sont inscrites à l’agenda du pape, qui fait à nouveau le choix, après l’Albanie en septembre 2014, de se rendre dans un pays des Balkans majoritairement musulman. Pourtant, en Bosnie-Herzégovine, ces initiatives sont trop souvent dominées par les enjeux politiques. L’Eglise orthodoxe se montre très réservée, du fait de ses liens structurels avec le nationalisme serbe, tandis que l’Eglise catholique elle-même n’est pas exempte de critiques. (Source : Le temps.ch/ 06.06.15/ Jean-Arnault Dérens )

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