PREMIER CYCLE DE FORMATION AU GHANA

Une brise fraîche à Ejisu, Ghana

J'ai souri en arrivant pour la première fois à Ejisu. Deux étudiants sont venus m'accueillir comme je descendais de ma voiture. L'un des deux, un Burundais responsable de l'accueil des visiteurs, me dit : "Je vous reconnais. Vous êtes notre nouveau recteur." J'ai tout de suite pensé à la rencontre de Livingstone et Stanley, à Ujiji, où Stanley aurait dit : "Livingstone, I presume !". J'ai souri aussi parce je pensais, sans l'exprimer, au démoniaque de Gadara qui dit à Jésus : "Je sais qui tu es !"
Mais ce qui m'a frappé le plus, c'est que ce jeune homme était sûr de lui-même. J'en ai tiré ma première conclusion comme formateur. Une bonne formation bâtit la confiance en soi, l'assurance personnelle. Les formateurs de leur côté apprennent à croire en la jeune génération et au travail de l'Esprit de Dieu dans le cœur des jeunes et par eux. Les jours qui ont suivi mon arrivée n'ont fait que confirmer cette première impression.

Le staff et les candidats
 À la maison de formation d'Ejisu, nous sommes trois formateurs M. Afr. : le P. Paul Johnston, Canadien, économe ; le Frère James Calder, Canadien, professeur de philosophie et directeur des études ; le Frère John Abobo, Ghanéen, recteur. Le P. Michael Heap, Britannique, nous rejoindra bientôt. Il résidera chez-nous tout en allant travailler à Kumasi comme conseiller dans un centre spirituel. Il pourra nous rendre service dans ce domaine et pour les sacrements.

Nous avons actuellement 19 candidats dont neuf Nigérians, six Burundais et quatre Ghanéens. Cinq sont en 3e année, huit en 2e année et six en première. Mauvaise nouvelle pour les Frères, tous ces candidats se préparent à la prêtrise.

Le cadre naturel d'Ejisu est tout simplement fantastique. Sur un terrain en pente, les bâtiments et les espaces aménagés se succèdent au milieu des fleurs. Chaque matin, une brise fraîche nous réveille au milieu d'un concert donné par les oiseaux. Comme prière du matin, toute la création rend hommage à Dieu. Il faut le voir et l'entendre pour le croire. Je vous y invite !

Notre centre a été construit pour permettre la formation par équipe. Chacune des trois maisons d'équipe a huit chambres. Chaque chambre peut accueillir deux étudiants. Dans chaque maison, il y a une salle communautaire et le formateur qui y loge a un petit studio deux pièces, avec bureau, chambre et services.

Une journée à Ejisu
Nous nous levons à 5h30 et nous commençons la méditation à 6 heures. Quelques fois, un des formateurs guide cette prière. Après la messe et le petit déjeuner, il faut prendre la route pour aller étudier au consortium comme c'est le cas dans la plupart de nos maisons de première étape. Ici à Ejisu, nous allons à l'Institut spiritain de philosophie. Du lundi au vendredi, nos candidats sont en classe de 8h00 à 13h00.

Quand il y a des périodes libres en matinée, à certains jours, nous y insérons des cours propres aux M. Afr. comme la spiritualité missionnaire, la direction spirituelle, l'initiation à la prière, la spiritualité ignatienne. Dans l'après-midi, nos activités M. Afr. prennent le relais : apprentissage du français, sports, jeux, travail manuel, conseils de la maison. Pendant certains congés et pendant les week-ends, nous organisons des sessions comme celle de Myers-Briggs, la communication, ou encore sur les thèmes 'deviens ami avec tes émotions', ou 'contrôle ta colère'. Nous sommes appuyés par des personnes ressources des centres de retraite et de renouveau spirituel de Kumasi, Cape Coast et Sunyani.

Même si nous appartenons au diocèse de Konangu-Mampong, nous sommes plus près du diocèse et de la ville de Kumasi, située à 24 km d'Ejisu. Nous trouvons dans cette ville presque tout ce dont nous avons besoin. Nous maintenons une relation très chaleureuse avec l'évêque de Konangu-Mampong et avons de bons rapports avec les évêques des autres diocèses.

L'esprit et l'ambiance sont excellents dans notre maison de formation. Je trouve très agréable la vie de communauté car autant nos candidats ont le sens de l'humour, autant ils sont sérieux quand il s'agit de leurs responsabilités envers la communauté, spécialement dans le domaine matériel. Ils prennent à cœur leur formation et font preuve de maturité dans leurs relations avec leurs formateurs.

Ce bon esprit tient peut-être aux 'temps d'intégration' au début de chaque année académique. On y forme les candidats quant à la responsabilité personnelle et à l'auto évaluation. Je crois que d'autres activités ont aussi leur importance pour nous maintenir en forme comme le congé de Noël passé dans une communauté M. Afr., le travail pastoral avec des marginalisés, les tâches communautaires dont chacun est chargé.

Nous souhaitons nous améliorer...
Parmi nos faiblesses, je peux mentionner la qualité du travail académique à l'Institut spiritain de philosophie qui aurait besoin d'être améliorée et le niveau de l'anglais pratiqué par nos candidats.
Parmi les apports positifs à la formation, je mentionne aussi les visites des confrères vivant au nord du Ghana et qui passent à Ejisu en allant ou en revenant d'Accra, la capitale. Notre regret en ce domaine, c'est qu'il est rare et difficile de recevoir des visites des confrères du Nigeria. Mais toutes les visites de confrères, de religieux, religieuses, de prêtres et de missionnaires contribuent à la formation de nos candidats. Nous les en remercions.

Un mot personnel pour terminer : avant d'arriver à Ejisu, je me considérais comme un expert en formation. J'avais un avis sur tout. Maintenant, je me sens comme un apprenti. Dieu m'avait appelé à diriger Child in the Sun à Dar es Salam. Maintenant, il m'a appelé comme recteur et j'en suis honoré. Ce n'est pas un service facile. Que Dieu donne sa grâce à tous les formateurs des futurs frères et prêtres de la Société.


John Abobo
Recteur
Ejisu Formation House