Drame à la mecque : le Hadj aura lieu comme prévu

untitled Les autorités saoudiennes ont annoncé samedi 12 septembre que le hadj, le grand pèlerinage annuel des musulmans, aurait lieu comme prévu malgré la chute d’une grue sur la Grande Mosquée qui a coûté la vie à cent sept personnes vendredi à La Mecque. « Nous allons enquêter sur les causes [de l’accident], et ensuite nous annoncerons les résultats aux citoyens », a déclaré le roi Salman après avoir visité le site de la tragédie, selon la Saudi Press Agency (SPA).

Vendredi, à quelques jours du hadj, l’un des cinq piliers de l’islam, que tout fidèle en bonne santé est tenu de faire au moins une fois dans sa vie, une grue s’est effondrée en pleine tempête sur la Grande Mosquée de La Mecque, premier lieu saint de l’islam, dans l’ouest de l’Arabie saoudite….

Il s’agit de la pire tragédie qui touche les lieux saints saoudiens depuis des années. Mais elle « n’affectera en aucun cas le hadj », a déclaré à l’AFP un responsable saoudien, ajoutant que les dégâts seraient « probablement réparés en quelques jours ». La Mecque est le théâtre d’accidents et de mouvements de panique récurrents, qui ont fait des centaines de morts ces vingt-cinq dernières années.

Environ huit cent mille pèlerins étrangers sont déjà arrivés pour le hadj qui débutera le 21 ou 22 septembre. En 2014, deux millions de fidèles y avaient pris part.

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Algérie : “réconciliation” et illusion de repentir

imagesB4HY1TLQSix membres d’un groupe d’anciens terroristes de l’AIS ont été arrêtés parce qu’ils détenaient des armes et des munitions de guerre. Pas besoin de verser dans le “qui protège qui”, mais il y aurait une dose de candeur, à moins que ce ne soit de la complaisance, pour croire que les terroristes, qui ont profité du subterfuge de la réconciliation pour se mettre au vert, se soient vraiment livrés avec armes et bagages. Ils doivent bien avoir les moyens de leur menace quand, régulièrement, ils relancent l’ultimatum : tous nos “droits” sinon nous retournons au maquis. L’option n’a peut-être jamais été abandonnée. Au demeurant, il s’agit d’une alternative stratégique inhérente à la nature de l’idéologie islamiste. C’est cette consubstantialité qui fait, qu’à vrai dire, il n’y a pas de “repenti”… Il faudrait pour cela qu’il ait, préalablement, renoncé à l’islamisme. L’action politique, voire l’action apolitique (“éducation”, prosélytisme, bienfaisance …) ne peuvent être envisagées que comme des étapes historiques du mouvement islamiste ; ce ne sont que de simples versions tactiques d’un projet globalement totalitaire. Au demeurant, et en vertu de la règle “el harb khidaâ” (la guerre est tromperie), la doctrine même permet à un mouvement islamiste de se présenter comme pacifiste, “modéré” ou “repenti”.  (Source: Liberté/09.09.15)

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Ziauddin Sardar, comment pouvez-vous être sceptique et musulman ?

4749271_6_1251_la-couverture-du-dernier-livre-de-ziauddin_a412d375f73a731f5d7d2ea23e5c9dddL’intellectuel britannique d’origine pakistanaise vient de publier en français son Histoire de La Mecque : de la naissance d’Abraham au XXIe siècle (éditions Payot, septembre 2015). Il répond en « musulman critique » aux questions sur son livre et sa conception de l’islam.

Ecrire une histoire de La Mecque, n’était-ce pas aller au-devant de difficultés particulières ?

En effet. Il m’a fallu d’abord distinguer La Mecque en tant que ville, du hadj (pèlerinage) en tant que rituel. Il existe beaucoup de livres sur le hadj. Si j’avais voulu en écrire un de plus, je l’aurais fait sans problème. Mais je voulais faire une biographie de La Mecque.

Une autre difficulté venait des sources : celles qui sont fiables sont rares et la plupart concernent le pèlerinage. Sans compter que je craignais de bouleverser les musulmans qui ont une vision romantique de La Mecque et ne réalisent pas que son histoire est plutôt sanglante. Bien qu’ils vivent dans la « Cité de Dieu », les Mecquois ne sont pas des anges. Ils sont comme tous les êtres humains, soumis au désir, à l’avidité et à l’ambition politique.

Dans votre livre, vous avez fait œuvre d’historien mais vous vous êtes impliqué personnellement en tant que musulman.

J’avais moi aussi une vision romantique de La Mecque. Même après y avoir séjourné plusieurs fois et avoir appris à la connaître, cette image restait tenace. Il ne m’a pas été facile d’en faire totalement abstraction. J’avais conscience que l’historien que j’étais risquait d’en pâtir, mais mon implication personnelle l’a parfois emporté. C’est évident dans les deux derniers chapitres. Je n’ai pas pu retenir ma colère en pensant à la destruction du patrimoine irremplaçable de cette ville aucours des dernières décennies. La Mecque a un passé qui doit être préservé. Eradiquer toute trace de ce passé n’est que vandalisme barbare.

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Colloque : l’islam spirituel et ses défis contemporains

Un important colloque va se tenir à la Maison de l’Unesco les 28 et 29 septembre,  consacré à un sujet brûlant : L’islam spirituel et ses défis contemporains. Il est organisé par le cheikh untitled, chef spirituel de la confrérie soufie Alawiyya, dont il faut saluer les actions courageuses et pugnaces qu’il mène depuis des années en faveur du vivre-ensemble, du dialogue interreligieux et de la place à donner aux femmes dans l’islam, et dont nous rendons régulièrement compte dans Le Monde des Religions.

Ce colloque, dont nous sommes partenaires, se tient à l’occasion du 100e anniversaire de la fondation de l’ordre soufi Alawi par le cheikh al-Alawi, qui dénonçait déjà, en 1933, “la vision salafiste et les dangers du fondamentalisme qui imposent au monde musulman une seule grille de lecture religieuse possible, gouvernée par une interprétation purement littéraliste des sources scripturaires.”

Une quarantaine de conférenciers de renom sont attendus, musulmans et non-musulmans, européens et non-européens, afin de réfléchir à cette réforme de l’islam que le cheikh Bentounès juge nécessaire, et proposer un autre regard sur l’islam spirituel. Parmi ces conférenciers : Abdennour Bidar, Edwy Plenel, Leili Anvar, Tareq Oubrou, le recteur de la mosquée al-Azhar, Jean-Paul Delevoye, Ghaleb Bencheikh, Boris Cyrulnik, etc. Virginie Larousse, rédactrice en chef du Monde des Religions, présidera une séance de débat le 29 septembre.

Les conférences, débats et tables rondes seront accompagnées d’événements culturels : expositions, musique, films. Lors du colloque, le Prix Emir Abd el-Kader pour la promotion du vivre ensemble en Méditerranée et dans le monde sera lancé avec le concours du Programme MED 21. (Source Le monde des Religions du 10.09.2015)