L’islam parmi nous
Aborder un sujet d’une telle généralité est un peu une gageure. Nous pensons devoir le faire pourtant, à cause de son actualité brûlante. Et lui donner toute cette ampleur, parce qu’une telle mise en perspective nous paraît nécessaire pour bien nous situer dans l’aujourd’hui. À l’appui de nos affirmations, une multitude de notes et références serait nécessaire ; nous prenons le parti de les limiter à un minimum.
Depuis sa naissance et sa première expansion, au VIIe siècle de notre ère, l’islam est « en face » de nous. Le rapport entre le monde islamique et le monde chrétien occidental est un face à face, souvent hostile, toujours difficile. ….
Aujourd’hui, nous nous trouvons en face d’une nébuleuse musulmane en proie à de multiples convulsions internes, déchirée en multiples influences et alliances souvent contradictoires, mais au sein de laquelle un noyau dur – lui-même multiple et divisé – est ouvertement en guerre avec tous ceux qui n’acceptent pas ses exigences et, en particulier, avec l’Occident impie. Al Qaida, le Daech, Boko Aram sont autant de facettes de ce noyau dur et les attentats de Paris, après ceux du 11 septembre 2001, sont leurs déclarations de guerre. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en face de l’islam aujourd’hui, notre monde est désemparé. Septembre 2015
Islam : contre le salafisme, le soufisme veut faire entendre sa voix et montrer la voie
Le fondamentalisme salafiste n’a cessé de gagner du terrain ces dernières années dans le monde musulman, jusqu’à saturer l’espace médiatique. Les adeptes du soufisme ne s’y résignent pas, bien décidés à mieux faire connaître “l’autre visage”, spirituel voire mystique, de l’islam.
Chercheurs, théologiens, responsables politiques ou écrivains participent jusqu’à mardi soir à la Maison de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) à Paris à un colloque sur “l’islam spirituel et les défis contemporains”.
Vieille comme l’islam, cette quête ésotérique est à la fois intérieure, via l’ascèse, et portée à l’ouverture aux autres traditions religieuses. L’événement marque le centenaire de l’ordre soufi Alawiyya, qui a son siège à Mostaganem (nord-ouest de l’Algérie) et a largement essaimé depuis un siècle en Europe, notamment en France. Cette tariqa (confrérie), comme toutes les voies soufies, appartient à une chaîne spirituelle présentée comme ininterrompue jusqu’au prophète Mahomet lui-même, par l’initiation de maître à disciple.
“Nous avons voulu profiter de la célébration de l’anniversaire de notre école de convivialité et de tolérance pour aborder un sujet presque tabou aujourd’hui: parler de l’autre visage de l’islam, qui est l’islam spirituel”, explique à l’AFP le cheikh Khaled Bentounès, devenu en 1975 le 46e guide spirituel de la confrérie. “Aujourd’hui, l’islamisme fait ombrage sur l’islam. On ne perçoit plus le message universel de cette tradition qui a été à la fois spirituelle, humaniste, scientifique et artistique avec ses philosophes, ses poètes, ses musiciens, et a écrit une page extraordinaire de l’histoire de l’humanité”, poursuit le maître soufi. (Source: L´Indépendant/28.09,15)
Qu’est devenue la religion de nos pères ?
Mon père va à la mosquée, avant lui son père y allait et leurs aïeux certainement. Je ne présume rien de ces derniers mais je suis sûr de n’avoir jamais vu les deux premiers porter un Jean sous une djellaba pour affirmer leur attachement à la religion. Car voici déjà quelques années que dans la religion l’ostentatoire est devenu légion. Les femmes cachent leur chevelure (qu’on ne saurait voir), les hommes se cachètent le front et les conducteurs de poids lourds se cachent derrière un Allah collé au centre de leur pare-brise. Alors d’où nous vient ce “retour” à la base (traduisez Al-Qaïda en arabe) où nos pères n’avaient jamais été?
L’islam que les Tunisiens pratiquaient disparait un peu plus chaque jour cédant la place à un nouveau jeu de rituels qui s’impose en vérité. C’est ainsi que dans la deuxième ville du pays, il ne fait pas bon être souffrant ou nouveau-né le vendredi midi tant les prédicateurs se font concurrence à coup de décibels parasités aussi assourdissants qu’inaudibles. On ne comprend presque rien à leurs prêches tant les ondes sonores de leurs piétés respectives se piétinent dans les airs. (Source Leaders du 17.09.2015)