Dialogue interreligieux : les jeunes au cœur des débats au Sénégal
Au Sénégal, la situation actuelle est plus que préoccupante. Le chômage des jeunes, mêlé au terrorisme rampant, rend nécessaire l’érection de remparts. Pour protéger les jeunes de ce fléau qui ronge le monde, le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la promotion des valeurs civiques, Mame Mbaye Niang, pense qu’«il ne faut pas banaliser le terrorisme. La jeunesse de par sa force, sa vigueur et son dynamisme est la première cible du terrorisme. C’est aussi l’une de ses premières victimes».
Andrea Kolb, directrice de la fondation Konrad Adenauer, soutient qu’il ne s’agit pas de mettre des remparts entre les religions, mais seulement de susciter un dialogue interreligieux. La fondation qu’elle dirige milite depuis belle lurette en faveur de cette dynamique. «L’une de nos priorités à Konrad Adenauer est le dialogue et la communication entre les différentes religions et cultures. Aussi, dans ce colloque nous avons mis en particulier l’accent sur la jeunesse parce qu’elle joue un rôle majeur dans la paix, la cohésion et l’entente au sein des communautés.» Cette jeunesse qui subit le chômage, la violence, fait l’objet de persécution et de stigmatisation est à son avis une proie facile des théoriciens de l’extrémisme religieux. «C’est une réelle menace», souligne-t-elle. Pour éviter toute forme de dérive, la présidente de la fondation allemande invite les jeunes à s’instruire. Djim Dramé, pur produit de l’école coranique, est du même avis. (Source:Le Quotidien/09 December 2015/Aïssatou LY)
L’islam de France affiche son unité contre le terrorisme
Il y a du réchauffement dans l’air dans l’islam de France aussi. Dimanche, pour la première fois de son histoire pourtant marquée par les divisions, les plus hauts responsables de cette religion se sont réunis à l’Institut du monde arabe pour dire non au terrorisme islamiste. Cette séance exceptionnelle – intitulée «Rassemblement citoyen des musulmans de France» et sous-titrée «Tous ensemble contre le terrorisme»- a été ouverte par une prière chantée du Coran qui affirme que «tuer un homme revient à tuer l’humanité» et elle s’est conclue avec le chant de La Marseillaise dans une salle de congrès archicomble, où les représentants religieux des quinze fédérations ou grandes mosquées, que le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait réussi à rassembler sous l’égide de son président, Anouar Kbibech, se tenaient debout.
Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, salué en conclusion par une ovation debout, venait d’ailleurs de reconnaître «la force de l’attachement sans faille à la République» des musulmans français, ajoutant: «Vous êtes de magnifiques Français et de magnifiques Républicains», tout en les appelant à prendre leur part de responsabilité dans la lutte contre la radicalisation – «personne ne pourra le faire à votre place» -…
Avant son allocution, les musulmans de France avaient solennellement proclamé un «Manifeste citoyen des musulmans de France» qu’ils venaient de signer et qui réaffirmait «avec la plus grande force» leur «condamnation totale et sans réserve» des actes terroristes et leur «profonde compassion» pour les «familles des victimes». Mais qui insistait tout autant pour éviter tout «amalgame» sur «l’adhésion» au «pacte républicain», qui constitue «le socle de notre société» et qu’«aucune considération religieuse, philosophique ou idéologique» ne peut «remettre en cause». (Source: Le Figaro/30/11/2015/ Par Jean-Marie Guénois)
« j’aurais aimé tous les prendre dans mes bras »
Un hommage national est rendu vendredi 27 novembre au matin aux invalides, aux victimes des attentats de Paris. Latifa Ibn Ziaten, fondatrice de l’association Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix, exprime sa solidarité avec tous les Français.
« Je suis passée par ce drame en perdant mon fils Imad, je sais quelle souffrance cela représente. Je souhaite beaucoup de courage à ces familles de victimes. Cela va être très dur pour elles. Je sais qu’un vide reste quand on perd quelqu’un de cher. Quand on perd son fils, personne ne le remplace. Quand on perd son mari, on n’oublie pas l’amour de celui avec qui on a construit sa vie. On n’oublie pas non plus son ami.
J’aurais aimé être à la cérémonie et prendre toutes ces personnes dans mes bras, une par une. Malheureusement, je suis à l’étranger. Mais j’ai envie de leur dire qu’il ne faut surtout pas baisser les bras. Gardez l’espoir, ouvrez votre cœur, souhaitez que vos proches reposent en paix, priez. Tous ceux qui sont morts ne sont pas partis, ils sont toujours là, ils ne sont pas morts pour rien.
Il ne faut pas avoir de haine. Cela sert à quoi ? La haine, cela vous rend méchant, cela vous rend seul, cela vous fait souffrir. Moi, j’ai payé le prix le plus fort et je continue d’aller parler pour la paix dans les écoles, les prisons, les associations…
Dans ces derniers attentats, j’ai aussi perdu deux amis, Stéphane et Pierre, qui tenaient un restaurant où j’allais. Ils suivaient ce que je faisais et n’arrêtaient pas de me dire : « Latifa, continue ton combat, on a besoin de toi. »
Quand je suis retournée dans ce restaurant après les attentats, je n’ai pas pu manger. Je les voyais toujours dans la salle. Je suis toujours très triste et quand je suis passée sur la place de la République à Paris il y a quelques jours, quand j’ai vu toutes ces fleurs, tous ces dessins, tous ces mots, cela m’a déchiré le cœur. Je n’ai pas pu rester, je suis repartie en me disant : mon Dieu, ce n’est pas possible d’arriver à une souffrance aussi énorme aujourd’hui. (Source:la Croix/27.11.15/Recueilli par Pascal Charrier)
"# on est là", le cri d’alarme des jeunes musulmans
Daesh est devenu un problème de politique et de sécurité intérieures, avec des implications directes situées au cœur de la capitale belge et européenne. Face à ce drame, nous voulons d’abord adresser nos condoléances aux familles et aux proches des victimes. Face à ce drame, nous voulons réitérer notre ferme condamnation d’actes inqualifiables qu’aucune idéologie, aucune religion, aucune cause ne peut justifier. Les réponses ne peuvent plus être uniquement axées sur un discours de politique sécuritaire qui nous montre ses limites.
Aujourd’hui, la Belgique a besoin d’un plan national d’alliance sociale contre la haine. Toutes les haines… Les efforts de sensibilisation et de mobilisation communautaire se sont accrus depuis les attentats de janvier….Soyons donc tous partenaires du changement en osant le pari de la confiance réciproque pour ne plus élaborer des mesures contre nous ou pour nous, mais avec nous. Deux axes de travail sont aujourd’hui prioritaires…. (Source:La Libre Belgique/18.11.15)