Christian Delorme  : « les responsables musulmans ont conscience que l’islam est perverti par la violence»

getaspxLe P. Christian Delorme, prêtre du Prado et acteur du dialogue islamo-chrétien, souligne la nécessité de mieux accompagner l’intégration des musulmans de France

La Croix : Quel impact les attentats de 2015 ont-ils sur les musulmans de France, selon vous CHRISTIAN DELORME : Beaucoup ont le sentiment d’être victimes une fois de plus, et le débat sur la déchéance de la nationalité pour les binationaux l’a confirmé. J’entends des musulmans de tout niveau d’éducation dire : « On est des citoyens de seconde zone et on le restera. » Une grande partie des responsables musulmans ont par ailleurs évolué sur le rapport des attentats avec l’islam. En janvier 2015, ils disaient : « Cela n’a rien à voir avec l’islam. » Depuis le 13 novembre, ils disent que l’islam contemporain est gangrené, perverti par la violence.(…) En Algérie, au mois de novembre, j’ai régulièrement entendu faire la comparaison avec la situation du pays dans les années 1990 : « Cela va se passer chez vous comme chez nous. »

Le vote de 22 % des électeurs en faveur du Front national aux élections régionales exprime-t-il une fracture vis-à-vis de l’islam ?

À côté d’une France qui supporte la crise économique sans trop souffrir, qui a accès à la culture, qui tient un discours fraternel, je perçois deux autres « France » en souffrance. L’une est celle des petites gens qui ne trouvent pas leur place depuis vingt ans, qui ne croient plus dans la classe politique. Ils ne votent plus ou votent pour un parti populiste comme le FN. Je suis frappé d’y voir une présence importante des jeunes. Et puis il y a sur le territoire français des espaces essentiellement occupés par des gens d’origine musulmane qui vivent une réislamisation, un islam ostentatoire, plus ou moins wahhabite. Cette France-là décroche du reste de la société. Si, malheureusement, d’autres attentats étaient commis, on pourrait être confrontés à des épisodes violents, comme on l’a vu récemment en Corse. (Source:La Croix/6/1/16/Recueilli par CHRISTOPHE CHALAND)

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Association « coexister », le défi du vivre-ensemble

 untitledÀ l’occasion du premier anniversaire de la marche contre le terrorisme du 11 janvier 2015, Le Jour du Seigneur consacre un film-documentaire à l’association « Coexister », qui œuvre depuis 2009 pour la « coexistence active » entre les convictions religieuses.

 Réalisé par Corinne Moutout, « Et si on coexistait ? » aborde les différentes actions de l’organisation, en suivant notamment son fondateur, Samuel Grzybowski, 23 ans, et les deux jeunes femmes responsables de l’antenne lilloise, une chrétienne et une musulmane. « Qui a des préjugés sur les autres religions ? », lance l’une d’elles à une classe de collégiens, intrigués par les méthodes employées, didactiques et vivantes, lors des interventions de « Coexister » dans les établissements.

Des initiatives de sensibilisation, de solidarité et de dialogue, mais aussi un tour du monde de l’interreligieux, l’Interfaith Tour, réalisé pendant un an par un chrétien, un juif, un musulman, un athée et un agnostique  : autant de projets évoqués dans ce film rythmé, qui présente des jeunes de tous horizons au service de cette cause commune du « vivre ensemble ». Une cause rendue d’autant plus cruciale depuis les attentats qui ont frappé la France en 2015. (Source: La Croix/08.01.16/ Marie Malzac)

 

L’islam du « juste milieu » veut exister sur internet

26-janvier-2015-Bureau-association-interreligieuse-Coexister-Paris-Composee-jeunes-chretiens-musulmans-juifs-incroyants-association-defend-dialogue-interreligieux-service-bien-vivreConstatant la prolifération de sites plus ou moins salafistes, plusieurs imams ou associations travaillent à la création de sites Internet dans lesquels « les musulmans de France puissent avoir confiance ».

À Lille, Bordeaux, Strasbourg ou dans la région lyonnaise, des projets de sites Internet fleurissent prônant un islam du « juste milieu ».

La Fédération musulmane de la Gironde, pilotée par l’imam de la Grande mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou s’active ainsi « à la mise en place sur internet d’un contre-discours sur la propagande islamiste ». De son côté, l’imam de Valence (Drôme), Abdallah Dliouah, plaide pour que le futur Conseil des imams du Rhône « finance un site crédible, qui donne des avis (fatwas) homogènes ».

Ancien imam de la grande mosquée de Montpellier et aujourd’hui installé en Alsace, Farid Darrouf espère, lui, être prêt « d’ici deux à trois mois » pour lancer son site qui alliera les sujets « théologiques », « politiques », ainsi qu’une sorte de revue de presse hebdomadaire « commentée ». Une fois par mois, si possible sous forme vidéo, le site donnera aussi à voir des expériences de dialogue interreligieux, un domaine dans lequel Farid Darouf – qui a suivi une formation à la laïcité à l’Institut catholique de Paris – est solidement engagé.

Constatant tous les jours les ravages de la prolifération de sites plus ou moins salafistes, des responsables musulmans adeptes d’un islam « du juste milieu » se mobilisent pour faire exister ce dernier sur la Toile.

Il suffit, par exemple, de chercher – sur Google – une information sur la fête du mawlid, la naissance du prophète de l’islam, pour s’en rendre compte : toutes les premières références ne sont que des mises en garde contre cette célébration qui n’existait pas du temps des premiers compagnons de Mohammed et qui est donc, pour les salafistes, une « innovation condamnable »…

« Le problème est que ce type de discours est le premier auquel sera confronté sur Internet le musulman de base ou celui qui vient se former », regrette l’imam de Valence, qui voit bien le succès de ces « sites à tendance rigoriste, pas du tout adaptés à notre contexte ». (Source :La Croix-Urbi et Orbi/15.01.16/Anne-bénédicte Hoffner)

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Une égyptienne musulmane condamnée à la prison pour « mépris de l’islam »

NaoutFatima Naout, écrivain et journaliste égyptienne, a écopé le 26 janvier de trois ans de prison et d’une amende pour avoir écrit ‘Joyeux massacre’ sur son compte Facebook le jour de l’Aïd al-Adha, fête musulmane du sacrifice.

Fatima Naout avait été déférée début 2015 devant la justice pour avoir publié un post polémique sur sa page Facebook en octobre 2014, au moment de l’Aïd al-Adha. Un tribunal correctionnel du Caire l’a condamnée mardi 26 janvier 2016 à trois ans d’emprisonnement et 2 000 livres égyptiennes (235 €) d’amende. Son avocat a indiqué qu’elle ferait appel de cette décision et qu’elle ne serait pas emprisonnée immédiatement.

« Ce verdict ne m’attriste pas car peu m’importe d’aller en prison. Je suis triste car les efforts des réformateurs ont été gâchés », a déclaré à l’AFP Fatima Naout, de confession musulmane et connue pour son opposition aux islamistes.

Durant la fête du sacrifice, célébrée par 1,5 milliard de musulmans à travers le monde, les fidèles sont invités à sacrifier un animal en mémoire d’Abraham. Ce dernier avait, selon la tradition musulmane, failli immoler son fils Ismaïl avant que l’ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place. (Source:La Croix/Urbi et Orbi/28.01.16)

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Enseignant copte condamné pour outrage à l’islam

El_Minya_CityLa Cour de Beni Mazar a condamné à trois ans de réclusion un enseignant copte pour outrage à l’islam. L’affaire remonte au printemps dernier, dans une école du village de Nasiriyya, non loin de la ville de Beni Mazar, en province de Minya . Quatre élèves de cette école avaient été arrêtés pour être apparus dans une vidéo de quelques secondes filmée à l’aide d’un téléphone portable, dans laquelle était mimé la scène de l’égorgement d’un musulman en prière, à l’imitation des horribles exécutions sommaires pratiquées par les djihadistes du prétendu « Etat islamique ». La brève séquence, qui représentait à sa manière, une accusation contre les atrocités commises par les djihadistes du prétendu « Etat islamique », avait déchaîné la colère et les fausses accusations d’éléments islamistes de la zone, qui ont contraint les autorités locales à intervenir pour ramener le calme, en convoquant le 17 avril dernier, une réunion de réconciliation entre chrétiens et musulmans, en présence des imams et des prêtres de la zone. Les quatre jeunes avaient été arrêtés notamment pour être soustraits à d’éventuelles vengeances violentes et les familles avaient dû payer une caution de 10.000 livres égyptiennes pour la remise en liberté de chacun d’entre eux. L’enseignant, jugé co-responsable de la réalisation de la brève vidéo et de sa diffusion, avait déjà été contraint à quitter le village de Nasiriyya avec sa famille. Le procès ouvert sur cette affaire le voit désormais condamné à trois années de réclusion. (Source: News.Vatican/17.01.16)

 

Koweit: opposition de juristes et de parlementaires à une décision municipale concernant la concession de terrains en vue de la construction de nouvelles églises

primopiano_933Les nouvelles diffusées à propos des dispositions de la municipalité de Madinat al-Kuwait (Koweït ville), qui aurait approuvé la concession de terrains en vue de la construction de nouvelles églises, suscitent actuellement dans l’Emirat la réaction véhémente de parlementaires et juristes koweitiens. Le juriste islamique Ahmad al-Azemi a annoncé l’initiative d’un groupe de parlementaires qui s’opposera à la disposition municipale si elle devait être confirmée, en ayant recours à l’argument selon lequel « elle contredit la charia ». Les arguments des opposants soulignent le caractère inconstitutionnel desdispositions qui permettraient de construire des églises au Koweït du moment que l’islam est reconnu comme religion officielle et principale source de la législation. Tous les chercheurs et experts endroit islamique seraient d’accord pour réaffirmer qu’aucun lieu de culte non islamique ne peut être édifié dans la péninsule arabique. La nouvelle que la municipalité de la capitale ait approuvé la concession de terrains en vue de la construction de nouveaux lieux de culte chrétien, avait été mentionnée dans la presse locale ces jours derniers par le Directeur général de la municipalité lui-même, Ahmad al-Manfoohi. Après les réactions négatives, le fonctionnaire chargé du département technique municipal, Fahd Al-Sane, s’est empressé de faire savoir n’avoir reçu aucune communication à propos de terrains qui auraient été concédés pour la construction de nouvelles églises. (GV) (Agence Fides 26/01/2016)

 

Une déclaration historique en faveur du pluralisme religieux en terre d’islam

8863098-14036670Les droits des minorités religieuses sont garantis par l’islam et ils doivent absolument être respectés dans le monde musulman. C’est dans ce sens qu’une déclaration portant sur les droits des minorités religieuses a été adoptée à l’issue d’un sommet international organisé du 25 au 27 janvier à Marrakech. Celle-ci appelle de toute urgence à la mobilisation des savants, des intellectuels, des dirigeants et de la société civile pour promouvoir dans les pays à majorité musulmane la liberté religieuse et l’égalité de tous les citoyens, sans distinction.

Une rencontre internationale organisée à Marrakech sur les droits des minorités religieuses en terre d’islam a donné lieu à une déclaration historique en faveur de la liberté religieuse dans les sociétés musulmanes.

L’initiative est historique. Plus de 300 personnalités venues du monde entier composées de savants musulmans (oulémas), d’intellectuels, de responsables politiques, de dignitaires religieux et de représentants de divers cultes se sont donnés rendez-vous à Marrakech du 25 au 27 janvier pour un colloque portant sur les droits des minorités religieuses dans le monde musulman. A l’issue de ce sommet organisé à Marrakech par le ministère marocain des Affaires islamiques et le Forum pour la promotion de la paix dans les sociétés musulmanes basé aux Emirats Arabes Unis, une déclaration de très haute importance a été adoptée pour réaffirmer haut et fort la nécessité pour les communautés religieuses de vivre en paix dans les pays à majorité musulmane, sans aucune diminution de leurs droits tels que la liberté de culte et l’égalité devant la loi. (Saphir News/Rédigé par Hanan Ben Rhouma | Jeudi 28 Janvier 2016)