A l’école de l’état islamique
Qu’apprennent les enfants à l’école de l’Etat islamique, véritable pouponnière du califat ? Le journal Le Monde s’est procuré quelques-uns des manuels scolaires de leur enseignement. “Quel enseignement prodigue l’Etat autoproclamé à ses enfants ?” se demande Le Monde qui en propose un portrait aussi lucide qu’effrayant.
Pas de chant, pas de visage humain dans les livres de classe, et la guerre partout. Illustrée au moindre prétexte au point que des kalachnikovs servent d’illustration pour apprendre à compter. Pas d’histoire au programme, si ce n’est la vie de Mahomet. Un peu de maths, d’anglais ou encore de la physique, mais surtout une large part est laissée à l’étude du Coran et de la charia (à hauteur de 40%) dit Le Monde en préambule.
Au début de l’invasion, l’enseignement s’est effondré. Tout simplement parce que les écoles étaient fermées. Très vite les cadres de l’EI vont tout faire pour relancer la machine au vu de l’importance idéologique d’un tel outil. Mais à leur façon. Dans un premier temps, ils s’assurent que les filles et garçons ne peuvent plus se mélanger et vont interdire les matières “considérées comme non islamiques”. Peu à peu, les observateurs sur place rapportent que l’EI élabore “une sorte de méthode internationaliste qu’ils vont imposer aux enfants en Irak et en Syrie.” Une méthode dite “prophétique” qui a pour but d’éradiquer “toute référence à la culture occidentale ou au nationalisme arabe de la tête des générations futures” peut-on lire dans Le Monde. Le système classique est donc balayé pour faire place nette.
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Bernard Debré : « il faut demander aux imams de faire le ménage dans les sourates »
Député LR de Paris et ancien ministre, Bernard Debré était hier l’invité de l’émission « Face aux chrétiens », animée par Dominique Gerbaud et coproduite par KTO. Il était interrogé par Romain Mazenod (RCF), Alain Baron (Radio Notre-Dame) et Corinne Laurent (La Croix).
(…)Pensez-vous, comme Nicolas Hulot, que nous manquons de « compassion » face à la situation des migrants ? D. : Je suis extrêmement peiné, triste et choqué de voir ces morts de migrants en Méditerranée. Il faut accueillir.
Faut-il se rapprocher de Bachar Al Assad ? D. : Bien entendu. Nous avons commis erreur sur erreur. Oui, en Libye, Monsieur Kadhafi était un tyran de la pire espèce. On est allé le tuer, et après ? Idem pour Saddam Hussein. Nous sommes responsables de ces guerres. Ces peuples-là, nous les avons déstabilisés, tués, par notre politique « droits-de-l’hommiste ».
Que faire contre la radicalisation de jeunes musulmans ?D. :Il faut se rapprocher des musulmans, par un comité d’éthique mandaté, pour analyser ensemble le Coran. Il y a des sourates acceptables et démocratiques, et des sourates qui sont incompatibles avec les démocraties. Elles disent que la religion prime sur la République. Il faut que les prêches soient faits en français et les mosquées payées par des Français. Il faut aussi demander aux imams de faire un peu de ménage dans les sourates, qu’il y ait, comme nous l’avons fait, nous, catholiques, un Vatican II au niveau de l’islam. (Source : La Croix/05.05.16)
Soheib Bencheikh : “l’islam a besoin d’une réforme intelligente”
Dans cette interview, Soheib Bencheikh analyse sans concession les causes du déclin continu du monde musulman. Selon lui, pour sortir de cette spirale du sous-développement, il convient de changer notre façon de concevoir notre passé et de le transmettre. De plus, il recommande de cesser d’appréhender l’Occident à travers le paradigme de la compétition entre chrétienté et islam.
L’Expression : Pour commencer, comment expliquer cette « pathologie » de sous-développement qui affecte tous les pays musulmans ?
Soheib Bencheikh: L’islam ne peut pas être coupable du retard d’un pays, tout comme le christianisme ne peut être responsable de l’avancée d’un autre. Ce sont les conceptions, les perceptions, les postures intellectuelles et les approches mentales et psychologiques qui peuvent jouir de clarté ou souffrir d’embrouille, qui peuvent s’envoler ou faire du sur-place.
Une grande partie des musulmans se déconnecte du présent, ne regarde pas l’avenir et s’acharne à revenir à une gloire passée, à un prestige arabo-musulman qui n’est plus et dont on a absolutisé la portée civilisationnelle.
Cette volonté de retrouver une gloire très ancienne, jumelée à une vision de la religion dont l’interprétation souffre également de ce fixisme historique, fait que les musulmans sont aujourd’hui complètement fermés à la réalité et à tout ce que le présent peut apporter.
Je crois que cet état d’esprit émane plus de l’homme oriental que de l’Arabe ou du musulman, car même un Copte qui n’a jamais quitté son village en haute Egypte, ou un membre de l’église syriaque qui n’est pas sorti de sa sphère sociale et culturelle, souffre, lui aussi, de cette incapacité d’être en phase avec son temps. La conception de l’homme oriental de la religion et du progrès est ainsi brouillée.
Il y a des Grecs, heureusement très minoritaires, qui, au lieu de se référer fièrement à la civilisation antique et sa « sagesse » profonde et universelle, se mortifient de nostalgie envers la « gloire » byzantine de l’époque de Théodose ou de Justinien. Pourtant, cette période est la plus sombre de l’Empire romain d’Orient qui a banni la pensée et légiféré pour la contrainte religieuse et la fermeture d’esprit !