L’Académie du Royaume du Maroc et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ont organisé le 3 mai ’17 à Rabat une journée d’étude intitulée «Croyants et citoyens dans un monde qui change». La délégation de l’Académie du Royaume du Maroc était présidée par son secrétaire perpétuel, Abdeljalil Lahjomri, et celle du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, par son président, le Cardinal Jean-Louis Tauran. Lire: Le dialogue entre chrétiens et musulmans, nécessité pour la paix et la sécurité , par Constance Roques, fr.zenit.org, 9/05/17. (voir le texte ci-dessous)
Les participants se sont mis d’accord sur une déclaration conjointe.Ph. MAP (Source: Le Matin)
Cathédrale Saint-Pierre de Rabat (Maroc), Nawalbennani CC BY-SA 3.0
« Le dialogue entre chrétiens et musulmans, (…) n’est pas facultatif, mais c’est une nécessité pour la paix, la sécurité et le bien-être des sociétés », indique uen déclaration commune signée au Maroc, à Rabat, le 3 mai 2017.
L’Académie royale du Maroc et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ont en effet organisé à Rabat, le 3 mai, une journée d’étude sur le thème : « Croyants et citoyens dans un monde en changement » », annonce L’Osservatore Romano en italien des 8-9 mai 2017.
La délégation de l’Académie royale du Maroc était présidée par son secrétaire perpétuel, Abdeljalil Lahjomri, et celle du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux par son président, le cardinal Jean-Louis Tauran.
Le premier sous-thème, « Être croyants dans un monde en changement », a été traité à partir d’une perspective musulmane par le professeur Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita El Mohammedia des Oulémas du Maroc, et à partir d’une perspective catholique par le professeur Vincenzo Buonomo, de l’Université pontificale du Latran.
Le second sous-thème, « Être citoyens dans un monde en changement » a été présenté d’un point de vue catholique par Mgr Patrick Valdrini, enseignant à l’Université pontificale du Latran, et d’un point de vue musulman par le professeur Mohamet Sghir Janjar, directeur adjoint de la fondation du roi Abdul Aziz Al-Saud pour les études islamiques et les sciences humaines.
Après avoir écouté les interventions et discuté de leurs contenus, les participants se sont mis d’accord pour déclarer ce qui suit :
« Reconnaître la distinction entre le domaine temporel et le domaine spirituel, nécessaire afin d’éviter tout amalgame et instrumentalisation réciproque.
Le croyant qui vit et œuvre dans la société en tant que citoyen, est en même temps croyant et citoyen, parce qu’il n’y a aucune contradiction entre les deux choses, qui oblige à renoncer à l’une pour l’autre.
Le croyant cohérent et crédible est témoin et porteur de valeurs comme la rectitude, la fidélité, l’amour du bien commun, l’attention envers les autres, surtout ceux qui se trouvent dans le besoin, la bienveillance et la miséricorde.
Ces valeurs, qui ne sont pas seulement l’apanage des croyants, sont toutefois caractérisées par le sentiment religieux qui les inspire.
Les sociétés de notre temps ont plus que jamais besoin de citoyens fidèles qui se préoccupent du bien commun et qui ne se laissent pas tenter par le gain facile, la cupidité, la corruption, la paresse et la médiocrité.
Le dialogue entre chrétiens et musulmans, que ce soit celui de la vie de tous les jours ou le dialogue institutionnel entre les responsables religieux et intellectuels, ou celui qui se déroule à travers des œuvres réalisées en commun, surtout en faveur des personnes démunies, doit être poursuivi avec patience et sagesse, parce qu’il n’est pas facultatif, mais c’est une nécessité pour la paix, la sécurité et le bien-être des sociétés.
Les participants ont exprimé leur gratitude à l’égard de l’Académie royale du Maroc pour son accueil chaleureux, priant le Dieu tout-puissant pour Sa Majesté le roi Mohammed VI et pour le peuple marocain ».
© Traduction de Zenit, Constance Roques