Recrudescence des actes islamophobes au Royaume-Uni et aux Etats-Unis
Au lendemain de l’attaque du Finsbury à Londres et du meurtre d’une jeune musulmane en Virginie, les musulmans du Royaume-Uni et des Etats-Unis ne cachent pas leur frustration suite à ces deux événements tragiques, d’autant plus que les actes islamophobes sont en hausse. Détails. lire la suite
Latifa Babas et Jazia El Hammari (Trad.): « Recrudescence des actes islamophobes au Royaume-Uni et aux Etats-Unis« , Yabiladi, 20/06/17.
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Recrudescence des actes islamophobes au Royaume-Uni et aux Etats-Unis
Au lendemain de l’attaque du Finsbury à Londres et du meurtre d’une jeune musulmane en Virginie, les musulmans du Royaume-Uni et des Etats-Unis ne cachent pas leur frustration suite à ces deux événements tragiques, d’autant plus que les actes islamophobes sont en hausse. Détails.
En une semaine, le quartier Finsbury à Londres et la ville de Fairfax en Virginie ont été ébranlés par deux incidents tragiques. Selon les médias britanniques, le chauffeur d’une camionnette a fauché des piétons qui sortaient d’une mosquée près du parc Finsbury, dans le nord de Londres. L'attaque, considérée comme «terroriste», a fait un mort et 11 blessés. «Je veux tuer tous les musulmans. J’ai réussi mon pari», aurait crié l’assaillant présumé, identifié sous le nom de Darren Osborne, après son arrestation par les autorités.
Dans le comté de Fairfax, en Virginie, c’est une adolescente musulmane de 17 ans qui a été assassinée hier soir par un chauffeur, un dénommé Darwin Martinez Torres. La communauté musulmane du comté du Commonwealth en Virginie a dénoncé cet acte, selon le New York Times, bien que le meurtre ait été décrit comme un «accident provoqué par une altercation» et non comme un crime de haine.
L'islamophobie, une autre forme d'extrémisme
Deux incidents qui traduisent la montée de l'islamophobie dans les sociétés occidentales. Selon The Guardian, Theresa May, la Première ministre britannique, a abordé la question dans son discours public lundi. Elle a qualifié l’attaque terroriste du Finsbury Park d’aussi «révoltante» que les attaques de Manchester et du London Bridge. Elle a ainsi dénoncé l'islamophobie, qu’elle a désignée comme une autre forme d'extrémisme :
«Comme je l'ai dit ici il y a deux semaines, il y a eu trop de tolérance envers l'extrémisme dans notre pays depuis de nombreuses années. Cela enveloppe toute forme d’extrémisme, y compris l'islamophobie.»
De son côté, Sadiq Khan, le maire de Londres affirme : «bien que cela semble être une attaque contre une communauté particulière, comme les terribles attentats de Manchester, ceux de Westminster et du London Bridge, c'est aussi une agression contre toutes nos valeurs communes de tolérance, de liberté et de respect».
«Les musulmans ont subi de nombreux actes islamophobes»
Alors que Londres n'a toujours pas pansé ses blessures, plusieurs associations de défense des droits de l'homme attirent l'attention de l’opinion publique sur la montée du sectarisme et de la haine dans le monde. Harun Khan, secrétaire général du Conseil musulman du Royaume-Uni a expliqué dans un communiqué publié sur le site de l'association qu’«au cours des derniers mois, les musulmans ont été victimes de nombreux actes islamophobes. [L’attaque de Finsbury] en est la manifestation la plus violente».
«Les communautés musulmanes ont demandé des mesures accrues pour faire face à la croissance des crimes haineux pendant de nombreuses années. Des mesures de transformation doivent maintenant être prises pour s'attaquer non seulement à ça, mais aussi à la croissance extrêmement inquiétante de l'islamophobie», a-t-il déclaré.
Aux États-Unis, après les marches anti-charia qui ont eu lieu samedi 10 juin dans plusieurs villes du pays, le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), un groupe de défense des droits civils fondé à Washington, a dénoncé ces marches soutenues par l’ONG de droite Act for America.
Contacté par Yabiladi, Ibrahim Hooper, directeur national de la communication au sein du CAIR, estime que «les marches étaient contre l'islam». Et d’ajouter que «les manifestants se sont cachés derrière leur haine». Le directeur a également rappelé que le Conseil a évalué la «hausse des crimes haineux contre les musulmans et les minorités» aux États-Unis.
Quant au meurtre de Fairfax, Raymond F. Morrogh, l'avocat du Commonwealth pour le comté de Fairfax en charge de l'affaire, a déclaré au New York Times que «les accusations de crimes de haine pourraient encore être déposées et que l'enquête progresse». Ainsi, il a annoncé lundi qu'«il ne voudrait pas exclure [cette hypothèse] jusqu'à ce qu'il ait toutes les preuves».