Quand chrétiens et musulmans
prient ensemble à Taizé
Quelque deux cents jeunes chrétiens et musulmans ont participé, du 5 au 8 juillet, à la deuxième édition d’une rencontre islamo-chrétienne à Taizé. Trois jours de prière et de réflexion sur le thème : « Vie intérieure et fraternité ».
« Hayya ya Koullal oumame, sabbi hou Rabbana. » Rassemblés dans l’église de la Réconciliation, les milliers de jeunes présents en ce début d’été sur la colline de Taizé ont chanté pour la première fois en arabe ce refrain plus connu dans sa version latine : « Laudate omnes gentes, laudate Dominum » (Louez le Seigneur, tous les peuples). Avec, ce jour-là, dans l’assemblée, de jeunes musulmans venus pour participer à une rencontre avec de jeunes chrétiens. Organisé par la communauté de Taizé, le Groupe d’amitié islamo-chrétienne (Gaic), le mouvement Coexister et le Secours catholique, ce rassemblement, le deuxième du genre, avait pour thème : « Vie intérieure et fraternité ».
« Nous voudrions que ces trois jours passés ensemble soient avant tout une rencontre spirituelle, une manière de découvrir comment Dieu descend dans nos vies et se rend présent en profondeur », ont expliqué frère Maxime (de Taizé) et Khaled Roumo (du Gaic) dans leur mot d’introduction. « Nous n’allons pas ouvrir de polémiques, parler en premier lieu de politique ou des conflits qui déchirent nos sociétés. Nous voudrions avant tout écouter l’expérience des autres, découvrir comment ils prient, comment ils adorent et aiment Dieu. Ainsi, nous nous laisserons féconder par le témoignage rendu à Dieu dans l’autre tradition. »
Trois jours durant lesquels jeunes chrétiens et musulmans, venus de toute la France, ont participé à des groupes de partage, à des ateliers de réflexion et à des moments de prière partagés. Ils ont aussi écouté quelques conférenciers, parmi lesquels, Mgr Jean-Marc Aveline. Responsable des relations interreligieuses pour l’Église de France, l’évêque auxiliaire de Marseille a rappelé aux participants les trois conditions d’un vrai dialogue : « Écouter l’autre en profondeur, avec bienveillance, pouvoir lui dire ce que je crois et assumer avec lui la responsabilité de la justice et de la paix. En effet, à quoi cela sert-il de croire, si nous ne participons pas ensemble à l’avènement d’un monde meilleur ? » Une conviction partagée par le professeur Oussama Nabil, directeur de l’Observatoire de lutte contre l’extrémisme, de la prestigieuse université Al-Azhar du Caire : « Si elle n’est pas habitée par la foi, par la relation personnelle que nous entretenons avec Dieu, la religion n’a plus de sens. »… Lire la suite: Quand chrétiens et musulmans prient ensemble à Taizé, Laurent Grzybowski, La Vie, 10/07/18.
Voir aussi: [France] À Taizé, trois jours de dialogues islamo-chrétiens fraternels. Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix Africa, 10/07/18.