Blasphémer : un droit de l’homme ? (ECLJ)
L’ECLJ (European Center for Law and Justice) vient d’organiser un séminaire de haut niveau au Conseil de l’Europe sur la liberté d’expression en matière religieuse, c’est-à-dire sur la
question du « blasphème ». Les six experts que nous avions invités ont analysé la jurisprudence récente de la Cour de Strasbourg en la matière. Ils sont, pour la plupart, directement impliqués dans ces affaires. On se souvient que la Cour européenne a récemment validé la condamnation d’une conférencière autrichienne pour avoir critiqué Mahomet, alors même qu’elle venait, à l’inverse, de censurer la condamnation d’auteurs de blasphèmes antichrétiens, par la Russie et la Lituanie.
Plusieurs intervenants ont souligné l’incohérence de la jurisprudence
récente de la Cour, qui donne l’impression d’un « deux poids, deux
mesures » selon que les croyants offensés sont chrétiens ou musulmans, majoritaires ou minoritaires.
Voir les vidéos du séminaire de l’ECLJ
En effet, la CEDH a scandaleusement validé en octobre la condamnation d’une conférencière autrichienne pour avoir assimilé la consommation du mariage de Mahomet avec la jeune Aïcha de neuf ans à de la pédophilie.
À l’inverse, la Cour a donné raison en juillet au groupe punk et féministe des « Pussy riots », qui avait organisé un concert sauvage blasphématoire dans le chœur de la Cathédrale orthodoxe de Moscou. Quelques mois avant, les juges ont également condamné la Lituanie pour avoir sanctionné des publicités commerciales représentant le Christ et la Vierge Marie de manière inappropriée.
L’objectif de notre séminaire était de contribuer à l’établissement d’une meilleure jurisprudence européenne, conciliant les libertés d’expression et de religion. La finalité de ces droits est de permettre la recherche sincère de la vérité, y compris religieuse, et des débats contradictoires fondés sur la raison et mêlant fermeté et courtoisie. La liberté d’expression doit donc pouvoir être limitée en cas d’offense gratuite aux croyants ou d’incitation à la violence, mais pas par peur des réactions d’islamistes ne supportant pas la critique de leur religion.
Pour défendre le droit de critique des religions, l’ECLJ était intervenu à la Cour pour soutenir la liberté d’expression de la conférencière autrichienne.
Nous avons ensuite recommandé à ses avocats de former appel et espérons
que cette affaire sera rejugée en Grande chambre. Vous pouvez vous
associer à notre démarche, en signant notre pétition « Défendez le droit de critiquer l’islam en Europe ». Pour approfondir le sujet, nous vous invitons à lire l’article « Blasphémer : un droit de l’homme ? » de Grégor Puppinck.
Signer la pétition pour défendre le droit de critiquer l’islam en Europe
Pour protéger les croyants contre l’offense gratuite, l’ECLJ soutient la requête portée à la Cour européenne par l’Association espagnole des juristes chrétiens, à la suite de la profanation de 242 hosties consacrées par un « artiste ». Après avoir subtilisé ces hosties au cours de plusieurs messes, l’« artiste » les a arrangées sur le sol, puis a posé nu avec son « œuvre ».
Il a assumé le fait que sa démarche visait à blesser les catholiques et
s’est réjoui d’y être parvenu. L’association requérante reproche aux
autorités espagnoles de n’avoir pas voulu protéger les chrétiens, et
plus encore d’avoir soutenu cet « artiste » en mettant une salle
d’exposition à sa disposition.
Au cours d’une messe de réparation, l’archevêque de Pampelune Mgr Francisco Perez a rappelé que « l’Eucharistie constitue le sommet de l’action de salut de Dieu», par la présence réelle de Jésus.
Si la CEDH validait l’inaction des autorités espagnoles, elle donnerait alors carte blanche à tous les gouvernements hostiles aux Chrétiens pour laisser libre cours à ces nouvelles formes de haine et à d’intolérance.