ImageSignification de la fête

En refaisant le geste de soumission d'Abraham immolant un animal à la place de son fils, les musulmans veulent manifester à Dieu leur remise totale entre ses mains et lui dire, comme le pèlerin arrivant à La Mekke : "Me voici à Toi, Seigneur, me voici à Toi ! ".

Pour que les chrétiens comprennent
et puissent entrer en dialogue avec nos frères musulmans.

Abraham, l'ami de Dieu, est pour les musulmans le grand exemple de la soumission à la volonté de Dieu. Dans le Coran, environ deux cents versets sur plus ou moins six mille parlent d'Abraham. Dans la Bible et dans le Coran, on retrouve l'évocation du sacrifice d'Abraham.


Voici un extrait du Coran :

"Lorsque celui-ci fut en âge d'accompagner son père (Abraham), celui-ci dit :
 « Ô mon fils ! Je me suis vu moi-même en songe,
 et je t'immolais. Qu'en penses-tu ? »
Il dit : « Ô mon père ! Fais ce qui t'est ordonné.
Tu me trouveras patient, si Dieu le veut ! »
Après que tous deux se furent soumis
et qu'Abraham eut jeté son fils, le front à terre,
Nous lui criâmes :
 « Ô Abraham ! Tu as cru en cette vision et tu l'as réalisée.
C'est ainsi que nous récompensons ceux qui font le bien :
 voilà l'épreuve concluante'.
Nous avons racheté son fils par un solennel."
(Surate 37,102-107).

Abraham reconstruit le temple de la Kaaba détruit par le déluge.
Le Coran appelle Abraham « l'Ami de Dieu ».

Voici un extrait de la Bible :

Quand Isaac eut grandit, Dieu mit Abraham à l'épreuve.
Il l'appela et Abraham répondit : Oui, je t'écoute. Dieu reprit :
Prends ton Fils Isaac , ton fils unique que tu aimes tant,
 va dans le pays de Moria , sur la montagne que je t'indiquerai,
et là offre-le-moi en sacrifice.
Le lendemain Abraham se leva tôt. Il fendit le bois pour le sacrifice,
équipa son âne et se mit en route vers le lieu indiqué.
Il emmenait avec lui deux serviteurs, ainsi que son fils Isaac.
Le surlendemain, il aperçut de loin la montagne où il allait.
Il dit alors aux deux serviteurs : Restez ici avec l'âne.
L'enfant et moi nous irons là-haut pour adorer Dieu, puis nous reviendrons ici.
 Abraham chargea sur son fils Isaac le bois du sacrifice.
Lui-même portait des braises pour le feu et un couteau.
Tandis qu'ils marchaient tous les deux ensemble,
Isaac s'adressa à son père, Abraham.
Celui-ci lui répondit : Oui, je t'écoute mon fils.
Nous avons le feu et le bois, dit Isaac,
mais où est  l'agneau pour le sacrifice ? Abraham répondit :
Mon fils, Dieu veillera lui-même à procurer l'agneau.
Ils continuèrent d'avancer ensemble.
Quand ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait indiqué,
Abraham construit un autel et y déposa le bois.
Il lia son fils Isaac et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois.
Il saisit alors le couteau pour égorger son fils,
mais l'ange du Seigneur l'appela du ciel : Abraham, Abraham !
Oui, répondit Abraham, je t'écoute.
Le Seigneur reprit : Epargne l'enfant, ne lui fais aucun mal.
Je sais maintenant que tu respectes mon autorité,
tu ne m'as pas refusé ton fils unique.
Abraham aperçut alors un bélier retenu par les cornes dans un buisson.
 Il alla le prendre et l'offrit en sacrifice à la place de son fils.
(Gn 22,1-13)

A la différence de la Genèse, le nom du fils n'est pas spécifié dans le Coran. Certains commentateurs musulmans parlent d'Isaac, mais, comme les musulmans, pour mieux se différencier des juifs, se rattachèrent à Abraham par Ismaël, la majorité actuelle des commentateurs font de ce dernier le fils à immoler.

Dans le « dialogue » nous n'avons pas à discuter sur le récit.
On respecte nos différences.
Mais on doit rechercher à mettre en valeur
l'attitude intérieure d'Abraham.
Celle-ci est commune aux Chrétiens et aux Musulmans.
Abraham est notre père de la foi. Il est un modèle à imiter.

Comme le cite la Genèse (Gn 22,1) : « Il arriva que Dieu éprouva Abraham et lui dit : Abraham ! Abraham ». Il répondit : « Me voici » . Il est prêt à faire tout ce que Dieu lui demande.

La théologie chrétienne ne fait pas croire que Dieu a demandé directement à Abraham : "Tue ton fils".  Historiquement, on sait qu'en Canaan, à l'époque où Abraham venait d'y arriver, la population locale adorait de nombreuses idoles ; leur prière était inspirée par la peur des dieux et le désir d'acheter leur faveur, cela en leur sacrifiant les prémices de leur troupeau et souvent aussi leurs enfants, en les immolant.

Abraham, dans ce milieu, a dû voir cela et, lui qui croyait au Dieu Unique, a cru que Dieu lui demandait aussi ce geste pour lui prouver qu'il voulait l'aimer par-dessus tout. Il a pensé que c'était la volonté de Dieu de tuer son fils pour le Lui donner... pour le Lui offrir...

L'expérience spirituelle d'Abraham confirme le contraire. Dieu lui fait comprendre que la vie est sacrée et que l'homme n'en est pas le maître. Notre Dieu est un Dieu qui éprouve notre foi mais respecte ses créatures. « Epargne l'enfant, ne lui fais aucun mal. » Ajoutons que la vraie manière de donner, d'offrir son enfant à Dieu, c'est de faire connaître Dieu à son fils et de l'aimer.

Musulmans et Chrétiens ayons un cœur semblable
à celui d'Abraham et de son fils.
Soyons toujours prêt à Lui donner et à Lui offrir
ce qui est le précieux dans nos vies.

Pour le dialogue Islamo-chrétien,  diocèse de Ouagadougou, Avril 2002
Réalisé par une équipe d'éducateurs du Groupe Scolaire Saint Viateur

La TABASKI
ou
La fête du sacrifice
La fête du mouton  'Aïd al-Adha
"la grande fête" ( 'Aïd al Kebir)

ImageCette fête évoque le souvenir du sacrifice d'Abraham (Ibrahim en arabe). Elle se célèbre le dixième jour du douzième mois (Dhou al Hijja : celui du pèlerinage) au cours du pèlerinage à La Mekke (Makka), soit environ 70 jours après la fin du mois de Ramadan.

Ce rite n'est pas le sommet du pèlerinage. Le point culminant de celui-ci est le séjour au Mont 'Arafat, situé à 17 kilomètres environ de La Mekke, où le fidèle reste debout devant Dieu jusqu'au coucher du soleil.

Ce jour-là, à la « 'Aïd al Kebir »,  les pèlerins immolent un animal en souvenir du geste de soumission d'Abraham. Partout dans le monde, les musulmans s'unissent au geste des pèlerins en égorgeant un mouton.

Ce geste donne le sens même du mot islam,
 qui veut dire soumission à Dieu.

La bête immolée est ensuite consommée par les membres de la famille et les amis. Une part est réservée pour le partage avec les plus défavorisés.

La fête dure trois-quatre jours. On porte des habits neufs ou au moins ses plus beaux habits. Les gens se rendent visite et s'offrent des présents. Cette fête clôt le cycle annuel des fêtes de l'islam.

Chrétiens, rendons visite à nos voisins musulmans
pour leur souhaiter bonne fête.